La revue de presse en temps réel

Accueil Blog Page 532

Le calendrier de la chute du dollar par Jim Rickards (A LIRE)

0

Article de Jim Rickards (source) expliquant pourquoi nous allons vivre dans les 5 semaines à venir l’une des transformations du système monétaire les plus significatives des 3 dernières décennies :

« Les 5 semaines à venir seront marquées par l’une des transformations du système monétaire les plus significatives de ces 30 dernières années.

Vu que le dollar est encore le pilier de ce système, il sera lui-même affecté. Tout ce qui touche le dollar vous touche, votre portefeuille ainsi que votre sécurité financière personnelle. Il est crucial de comprendre ces changements en cours afin de protéger votre patrimoine, et même de prospérer durant cette transition à venir.

Cette transformation radicale du système monétaire international est arrivée à de nombreuses reprises de par le passé, notamment via les 2 accords des années 80. Il y a eu les accords du Plaza en 1985 et les accords du Louvre en 1987 (…).

À l’occasion des accords du Plaza, les pontes des finances des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne de l’Ouest, de la France et du Japon se mirent d’accord le 22 septembre 1985 pour dévaluer le dollar. Le billet vert plongea alors de 30 % dans les 2 années à venir.

Les dégâts furent tels qu’une seconde réunion fut programmée au Musée du Louvre le 22 février 1987. Réunion à laquelle participèrent les responsables de haut rang de ces mêmes pays. Ils se mirent d’accord pour mettre fin à la dévaluation du dollar. Celui-ci fut alors stable dans les années qui suivirent.

Penser que la valeur du dollar est déterminée par les forces du marché est une erreur.

Cela peut être vrai à court terme, mais à long terme, la valeur du dollar est déterminée par les gouvernements. Plus un gouvernement est puissant, plus il peut influencer la valeur du billet vert.

Récapitulatif des tremblements de terre monétaires de ces dernières décennies

Il n’y a aucun doute que durant la période 1980-2000, les États-Unis étaient le pays le plus puissant du monde. L’Union soviétique était en phase terminale en 1987 ; elle s’effondra 4 ans plus tard. La Chine était toujours en phase d’émergence tout en devant composer avec le soulèvement de la place Tienanmen de 1989. L’euro ne fut créé qu’en 1999. Les États-Unis étaient le roi du monde.

Lorsque les États-Unis voulurent affaiblir le dollar en 1985, ils imposèrent leur volonté au reste du monde à l’occasion des accords du Plaza. Lorsque les USA voulurent stabiliser le dollar bon marché en 1985, ils imposèrent à nouveau leur volonté au reste du monde avec les accords du Louvre. Les forces des marchés y furent étrangères. Ce que les États-Unis voulaient, ils l’obtenaient. Les investisseurs devaient simplement faire avec.

Les accords du Plaza et du Louvre furent précédées par l’accord du Smithsonian de décembre 1971. Il fut décrété que le dollar serait dévalué de 7 à 17 % (en fonction de la paire de devises concernée) par le G10, mais en fait 11 pays : les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon, le Canada, la France, l’Allemagne de l’Ouest, la Belgique, les Pays-Bas, l’Italie, la Suède et la Suisse.

Cet événement eut lieu peu de temps après l’annonce du 15 août 1971 de la fin de la convertibilité du dollar en or par le président Nixon. Celui-ci pensait qu’il s’agirait d’une suspension temporaire, le rétablissement du standard or devant être fait après s’être accordé sur la dévaluation.

Celle-ci a eu lieu, mais le standard or ne fit jamais son retour. En janvier 1980, le dollar était dévalué de 95 % par rapport à sa valeur en or.

Avant les accords du Smithsonian, il y avait eu la dévaluation de la livre de 14 % d’Harold Wilson en 1967, la conférence de Bretton-Woods de 1944, la confiscation de l’or par Roosevelt, la dévaluation de 60 % du dollar en 1933, l’abandon du standard or par le Royaume-Uni en 1931 et la conférence de Gênes de 1922.

Tout ça pour dire que des tremblements de terre monétaire ont lieu de façon régulière. Nous en avons connu 9 durant les 100 dernières années, mais il y en eut d’autres, comme la crise de la livre de 1992, lorsque Soros mit en faillite la banque d’Angleterre, ou encore la crise de la tequila en 1994 lorsque le peso mexicain fut dévalué de 50 % en quelques mois seulement.

Les tremblements terrent monétaire ont des conséquences diverses. Parfois le dollar est un grand gagnant (1980-1985), parfois il perd énormément de sa valeur (1971-1980 et 1985-1987). Les investisseurs doivent donc être en état d’alerte, suivre les plans échafaudés en coulisses par les élites monétaires et anticiper la direction des grands changements.

Le tremblement terre monétaire à venir

Ce qui va se passer dans les 5 semaines à venir sera aussi significatif que n’importe lequel des tremblements de terre monétaire évoqués ci-dessus. 3 événements majeurs auront lieu en un court laps de temps. Voici la liste :

  • Le 4 septembre 2016, les leaders du G20 se sont rencontrés à  Hangzhou, Chine (note : Obama a d’ailleurs été snobé comme jamais par les Chinois, la rencontre a d’ailleurs été émaillée par de nombreux incidents)
  • Le 30 septembre 2016, le yuan intègre officiellement le panier de devises des droits de tirage spéciaux (DTS)
  • Le 7 octobre 2016, le FMI tient sa réunion annuelle à Washington

Vous pourriez penser que ce calendrier n’a rien d’exceptionnel. Les réunions du G20 ont lieu annuellement. La composition des devises des DTS a été modifiée à de nombreuses reprises. Le FMI se réunit 2 fois par an. Mais il ne s’agit pas de réunions de routine. Cette fois, c’est différent.

L’agenda caché de ces réunions inclut la transition formelle d’un standard dollar vers un standard DTS. Cela n’aura pas lieu du jour au lendemain, mais l’approbation de ces décisions par les élites sera formalisée à l’occasion de ces réunions.

Les DTS sont une source de liquidités mondiales quasi illimitée. C’est pourquoi ils ont été inventés en 1969, lorsque le monde cherchait des alternatives au dollar, et c’est pourquoi ils seront utilisés dans un futur proche.

Les DTS ont été émis en plusieurs tranches durant les remous monétaires entre 1971 et 1981 pour ensuite être rangés au placard. En 2009, une nouvelle émission de DTS fut distribuée aux membres du FMI afin de fournir des liquidités après la panique de 2008.

Cette émission fut un test grandeur nature afin de s’assurer que le système fonctionne correctement. Après un gel des émissions entre 1981 et 2009, le FMI souhaitait une grande répétition. L’objectif était également de répondre aux problèmes de liquidités rencontrées à l’époque, mais surtout de tester le système. L’expérience de 2009 fut concluante. (…)

Le 7 janvier 2011, le FMI a concocté un plan global visant à remplacer le dollar avec les DTS. Ce plan prévoit la création d’un marché obligataire des DTS, de dealers ainsi que d’une structure d’instruments comme des produits dérivés, des opérations de repos, des canaux de règlement et de compensation ainsi que l’appareil complet pour créer un marché obligataire liquide.

En novembre 2015, le comité exécutif du FMI a formellement voté en faveur de l’admission du yuan dans le panier de devises des DTS, convertibles en cette devise. En juillet 2016, le FMI a publié une étude appelant à la création d’un marché obligataire privé pour les DTS. (…) En août 2016, la Banque Mondiale a annoncé l’émission d’obligations libellées en DTS à l’attention des investisseurs privés. La banque chinoise ICBC, la plus large du pays, sera le plus gros souscripteur. D’autres émissions privées d’obligations DTS sont attendues sous peu. (…)

La fin du dollar en tant que monnaie de réserve, et sa dévaluation à venir

Dans les années à venir, nous allons assister à l’émission de DTS en faveur d’organisations transactionnelles comme les Nations unies et la Banque Mondiale. DTS qui seront dépensés en faveur de l’infrastructure pour combattre le changement climatique et autres projets chers aux élites par des organismes en dehors de toute supervision démocratique (j’appelle cela le nouveau plan global pour générer une inflation mondiale).

Après quoi les élites monétaires attendront la prochaine crise mondiale de liquidités. Lorsque cette crise émergera, il y aura une émission massive de DTS afin de fournir les liquidités nécessaires et générer de l’inflation à l’échelle mondiale. En conséquence, nous assisterons à la fin du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale.

Sur base du passé, nous pouvons nous attendre à une dévaluation du dollar de 50 à 80 % dans les années à venir. (…) »

Le référendum italien d’octobre pourrait sceller le sort de l’euro

0

Article de John Mauldin, publié le 31 août 2016 sur Forbes.com :

« Une élection importante approche, mais je ne fais pas référence à l’élection présidentielle américaine. Le référendum prévu à l’automne en Italie aura un impact macro-économique majeur au niveau mondial. Pourtant, en dehors de l’Italie, peu nombreux sont ceux qui s’y intéressent… En tout cas, pour l’instant.

Cela fait un moment que je répète à l’occasion d’interviews que le référendum italien pourrait avoir plus d’impact que le vote du Brexit. Dans les 2 cas, ces votes se font dans un contexte de remous politiques et émotif, ce qui signifie que les 2 camps sont tellement proches qu’il est difficile de faire des pronostics.

Le premier ministre actuel, Matteo Renzi, joue sa carrière sur ce référendum, qui lui permettrait de mettre en place les réformes tant nécessaires. Il s’agit des réformes que je préconise dans mes billets depuis 5 ans ainsi que dans mes 2 livres.

L’Italie a un processus de gouvernance aussi sclérosé que les autres pays européens. Cela en dit long. La corruption et les politiques de copinage sont la règle. Chaque faction souhaite conserver le statu quo, ses petits avantages tout en souhaitant faire plier les autres. Si vous êtes un électeur italien, votre frustration est bien compréhensible.

Ce vote en Italie, vous devez l’ajouter sur votre radar économique. Si le non l’emporte, Renzi a promis de démissionner. Ce qui engendrerait une crise politique en Italie. Il y aurait ensuite une réelle possibilité de voir le choix des électeurs se porter sur des partis susceptibles de proposer un référendum sur la question de l’appartenance à l’Union européenne. Si cela devait avoir lieu, qui sait comment les Italiens se prononceront ?

Qu’on se le dise, l’Union monétaire européenne ne fonctionne pas très bien, si elle fonctionne, en Italie. La victoire du non au référendum sonnerait le glas de l’euro.

Nick Andrews, qui écrit pour mes amis de Gavekal, a fait un excellent résumé de la situation en Italie, qui mérite toute votre attention.

Le grand pari de Renzi, par Nick Andrews et Stefano Capacci

En Italie, les premiers ministres vont et viennent. Il y en a eu 4 depuis la crise financière, mais rien ne semble changer. Le premier actuel, Matteo Renzi, a poursuivi des réformes structurelles plus énergétiquement que ses prédécesseurs. Mais au vu des progrès accomplis, il avance aussi vite que dans une piscine de mélasse. Désormais, dans le but d’obtenir le mandat populaire pour mettre en place son programme de réformes, Renzi a mis en jeu son poste en proposant un référendum sur des réformes constitutionnelles bien nécessaires. Il s’agit d’un pari risqué. Si Renzi l’emporte (le référendum est prévu en octobre/novembre), ses propositions moderniseront le processus législatif, mettront un terme au blocage parlementaire qui a paralysé de nombreux gouvernements tout en ouvrant la voie à des réformes économiques à large portée. S’il perd, Renzi a promis de démissionner, si bien que ce référendum a valeur de vote de confiance pour un premier ministre pro Europe qui n’a pas été élu. Par extension, il s’agit d’un référendum sur l’appartenance de l’Italie à la zone euro. De ce fait, la victoire du non en octobre ne précipitera pas uniquement la chute du gouvernement de Renzi ; ce résultat pourrait remettre en question l’appartenance de l’Italie à la zone euro pour ensuite plonger la monnaie unique dans une nouvelle crise.

Une politique caduque

Le problème fondamental de l’Italie est sa politique caduque. Son ancien modèle économique, en place depuis plus de 3 décennies du XXe siècle, reposait sur une combinaison de dévaluation afin de maintenir sa compétitivité internationale et de dépenses fiscales pour soutenir les régions les plus pauvres du sud du pays.

L’adoption de l’euro a mis un terme à cette politique, empêchant de facto la dévaluation et les déficits budgétaires de 10 % du PIB du passé. Cependant, le système parlementaire à 2 chambres de l’Italie, avec une chambre basse et une chambre haute, le Sénat et la Chambre des Députés, dont les pouvoirs législatifs sont égaux, a rendu quasi impossible la mise en place des réformes structurelles indispensables à l’Italie pour prospérer au sein de la zone euro. Le pays n’a pas seulement connu une croissance moribonde et un appauvrissement relatif, mais un déclin net du niveau de vie alors que le PIB par habitant a chuté à un plus bas de 20 ans.

Une telle performance en dessous de la moyenne a mené à l’accumulation de créances douteuses sur les bilans des banques italiennes, dont 18 % des crédits sont désormais considérés comme non-performants. Ce qui a réduit la capacité du secteur bancaire à fournir du crédit aux milliers de petites entreprises qui sont le moteur économique de l’Italie, et qui fournissent la majorité de la croissance de l’emploi. Un tel contexte mène à la stagnation.

Pour avoir une chance de se sortir de ce piège, l’Italie doit mettre en place des réformes structurelles générales afin d’améliorer sa compétitivité par rapport à ses voisins de la zone euro. Le pays doit notamment améliorer la flexibilité de son marché du travail afin de favoriser la création d’emplois, il doit faire tomber les barrières qui protègent la plupart des secteurs des services dans le pays, il doit réformer son système judiciaire tellement sclérosé qu’une faillite peut prendre 10 ans ou plus pour être prononcée. Il doit également réformer son système bancaire dysfonctionnel et fragmenté.

Si les mesures à prendre sont claires, le système politique italien empêche virtuellement la mise en place des réformes nécessaires. Renzi a déjà tenté de réformer le marché du travail italien en essayant de supprimer les protections généreuses qui compliquent les licenciements, qui plus est onéreux, des complications qui encouragent donc les entreprises à se tourner vers les travailleurs temporaires, ce qui alimente l’insécurité économique auprès des jeunes.

Mais la tentative de Renzi s’est opposée à la farouche opposition des syndicats italiens, puissants et populaires. Résultat des courses, la réforme loin des objectifs initiaux promet quasi un emploi à vie à ceux qui disposent d’un contrat à durée indéterminée. Ce fut un coup dur à la popularité de Renzi, dont il doit encore se remettre.

Mais il s’agit d’une histoire bien connue en Italie. Les intérêts particuliers, que ce soient des politiciens locaux ou régionaux, des syndicats, des professions protégées ou des sociétés privées, exercent une influence énorme sur le processus politique. Ce qui est tout au profit du statu quo, qui garantit les avantages du passé.

C’est ce que souhaite changer Renzi avec ce référendum. (…) Cependant, des forces puissantes s’opposent à Renzi, si bien que sa victoire est loin d’être acquise. (…) Si Renzi l’emporte en octobre, la zone euro pourra reprendre espoir. Mais s’il échoue, ce sera l’échec de l’Italie, et très probablement l’échec plus global de la zone euro. »

Deutsche Bank : les premiers signes d’une pénurie mondiale d’or ?

0

Par Brian Maher via les Publications Agora.

La Deutsche Bank, l’une des plus grandes banques au monde, a refusé de livrer de l’or à l’un de ses clients : le signe d’une pénurie mondiale — et croissante — dans le secteur du Gold ?

Nous avons appris récemment que l’une des plus grandes banques au monde n’a pas respecté son engagement de fournir de l’or physique sur demande de ses clients.

La Deutsche Bank est la principale banque et agent pour les rachats derrière un réseau appelé Xetra-Gold, qui titrise des matières premières cotées sur le marché public. Elle affirme que “chaque gramme d’or acheté électroniquement est garanti par la même quantité d’or physique.” Elle s’engage en outre à ce que les investisseurs auront toujours “droit à une livraison d’or physique.”

Ce n’est apparemment plus le cas…

Dernièrement, un client de Xetra-Gold a décidé d’exercer son “droit à une livraison d’or physique” — et il fut désagréablement éconduit. Le chargé de clientèle de Deutsche Bank l’informa qu’ils n’offraient plus de livraison physique pour des raisons de… hum… “politique d’entreprise.”

Quelles sont les véritables raisons ?

Nous ne pouvons que spéculer. Peut-être la banque ne possède-t-elle plus l’or ? Celui qui a réclamé son or aurait dû lire Jim Rickards :

“[Les institutions financières] ont créé d’énormes volumes de ‘produits aurifères’ qui ne sont pas de l’or. Ce sont des contrats papier… Il y a de l’or quelque part dans la structure mais vous ne le possédez pas — vous possédez un titre. Même ce titre n’est pas physique, il est numérique.”

Et voici où le bât blesse :

“Si trop de clients demandent leur or physique en même temps, la banque peut résilier le contrat et fournir simplement la contrepartie en cash au cours de clôture à la date de la résiliation. Le client obtiendra un chèque à ce cours de clôture mais il n’aura pas son or physique. Les partenaires ou les bourses ou les banques, quels que soient ceux qui sont derrière, exerceront les clauses de résiliation et vous ne verrez pas votre or.”

Les investisseurs qui veulent de l’or physique devront liquider leurs actions et l’acheter ailleurs. A présent qu’un grand groupe comme Deutsche Bank refuse de répondre aux demandes assez limitées de ses clients pour de l’or physique… peut-on penser à une plus grande pénurie d’or ?

Selon le contact de Jim dans le secteur de l’or, la pénurie d’or est déjà une réalité. Cet homme est responsable de la plus grande raffinerie d’or au monde, en Suisse. Selon lui, il n’y a pas assez d’or pour répondre à la demande. Les placards sont vides.

Il a récemment avoué à Jim : “J’ai une liste d’attente de gens qui veulent acheter mon or mais je n’arrive pas à trouver l’or nécessaire pour le faire fondre et le raffiner, que ce soit chez les compagnies minières ou des lingots d’or existants qui n’ont pas tout à fait la qualité que les acheteurs exigent.”

Peut-être la Deutsche Bank — qui est l’agent de rachat de Xetra-Gold— a-t-elle suspendu le remboursement parce qu’elle a été submergée de demandes d’investisseurs en or papier voulant récupérer leur véritable bien ? Impossible à dire.

Mais il ne serait pas étonnant que la demande privée allemande d’or et de devises fortes augmente…

L’autre jour, le Wall Street Journal rapportait que les Allemands se ruent sur les coffres-forts pour y accumuler du cash, plutôt que de le laisser dans les banques. Pourquoi ? Parce qu’ils ont peur d’être terrassés par les taux d’intérêts négatifs. Les Japonais ont fait la même chose. Ils ont également acheté de l’or en grandes quantités.

Les taux d’intérêt négatifs ne suivent pas le scénario écrit par les élites. Les gens amassent du cash et achètent de l’or, ils ne le dépensent pas en babioles pour “stimuler l’économie.”

Toujours selon le Wall Street Journal : “les données économiques récentes montrent que les clients épargnent plus en Allemagne et au Japon, ainsi qu’au Danemark, en Suisse et en Suède, trois pays hors Zone euro ayant des taux négatifs.” Le journal ajoute que “l’épargne est à son plus haut depuis 1995, l’année où l’OCDE a commencé à collecter des données sur ces pays.”

De toute façon, les Allemands préfèrent les espèces. Selon une étude menée en 2014 par la Bundesbank, près de 80% des ventes au détail en Allemagne sont réglées en cash. C’est pratiquement le double du taux aux Etats-Unis, à 46%.

La leçon à tirer de tout ceci…

Beaucoup d’Allemands se souviennent de la période nazie et plus tard du régime totalitaire d’Allemagne de l’Est qui espionnait chaque aspect de leur vie. Le cash et les monnaies fortes comme l’or et l’argent-métal ont un attrait certain pour eux car ils sont anonymes. Ils ne laissent aucune trace.

Comme l’a déclaré une femme d’affaires allemande : “Je ne veux pas devenir totalement transparente. Je ne veux pas que tout le monde sache si j’achète du chocolat, des fraises ou des mangues au marché.”

Malgré le fisc, les Américains ne connaissent pas ce niveau de surveillance par l’Etat sur leurs finances privées. Mais les élites parviendront à leurs fins avec les taux d’intérêt négatifs et l’interdiction du cash très bientôt…

Suppression du cash, l’insupportable propagande…

La propagande bat son plein. Il est difficile de laisser dire des contre-vérités au travers d’analyses tronquées.

Les promoteurs de la suppression du cash ont des fans dans les journaux « officiels ». Le journal suisse « de référence »  vient de publier un plaidoyer en faveur de la fin des billets de banque. L’analyse se base sur L’argument populiste qui voudrait que le cash servirait l’évasion fiscale et le financement du crime. Plutôt court le raisonnement!

L’analyse -qui fait suite à un visionnage d’une publicité qui finance le texte-est d’autant plus courte que le monde entier sait aujourd’hui que le volume concerné par l’évasion fiscale  des seules firmes transnationales américaines s’élèvent à 1,4 trillions de dollars alors que l’on parle de 5 trillions de billets de banque et piécettes au niveau de la planète!!!

Les journalistes « main stream »devraient s’intéresser aux travaux de Jean-François Gayraud qui détaillent la criminalité du casino financier. Ignorer ses travaux, c’est vouloir travailler de manière partiale  et fourvoyer les lecteurs dans des directions précises qui sont autant  d’impasses.

La criminalité financière n’a pas besoin de cash. Elle a exactement les produits financiers, les paradis fiscaux et les intermédiaires financiers opaques qu’il faut. Les dark pools sont dignement représentés en Suisse et ne sont pas près d’être bannis! Mais cela n’est bien évidemment pas le sujet de l’article sur la  suppression du cash.

Quant à Daëch, censé être l’ennemi public numéro 1 a ses banques qui opèrent sous le beau soleil d’Orient….

D’autre  choses semblent échapper à des rédacteurs d’articles confortablement vissés dans leur fauteuil. C’est le pouvoir gigantesque que ces messieurs-dames pensent transmettre aux propriétaires des GAFA (pour Google, Apple, Facebook, Amazon).

Oui, les GAFA et leurs serviteurs se rêveraient en nouveaux banquiers du monde qui forceraient tout terrien à être dépendant d’eux dans leur quotidien. Vous forcer à passer par eux signifieraient des marges juteuses bien sûr sur les transactions… mais pas seulement.

Sans cash, votre traçabilité dans les serveurs de ces géants du Web serait celle d’un objet pris en charge par un transporteur. A chaque instant de la journée et de la nuit, on saura ce que vous faites, quels sont vos goûts, la ventilation de votre budget,vos vices dans les dépenses,etc.

100% de traçabilité= 100% de mise sous surveillance permanente!

Les journalistes de bureaux ne savent peut-être pas qu’en Suisse, on compte une moyenne de deux fois par année où les jolies petites machines de paiement à cartes mises à disposition par le représentant privé de la BNS, peuvent tomber en panne. Les clients partent alors sans payer. 100% de pertes pour les commerçants qui vous ont nourri gratuitement!

Supprimer le cash, c’est aussi enterrer définitivement le rôle des banques centrales dans leur fonction nationale. La Constitution suisse ne fait que parler des prérogatives exclusives de la BNS à « battre monnaie ». C’est LA seule et vraie monnaie recensée par la Constitution. L’autre monnaie scripturale est exclusivement bancaire privée. Voici ce qu’en dit la BNS:

Création.PNG

LA BNS NE CREE PAS DE MONNAIE SCRIPTURALE. ELLE L’INTEGRE DANS SA MONNAIE CENTRALE VIA LES COMPTES DE VIREMENTS DES BANQUES.

Rappelons à toutes fins utiles le visuel de la création monétaire qui relativisera tout de suite le ratio d’argent numéraire (coins and banknotes) par rapport au volume monétaire mondial.  Dire que le crime financier vient du numéraire est intolérable pour notre petite intelligence.

Liliane Held-Khawam

Crise du lait : si les prix ne sont pas régulés, l’équivalent de 45 000 emplois risquent de disparaître

1

L’accord signé entre les producteurs de lait et le géant Lactalis limitera un peu les dégâts pendant quelques mois, après les blocages menés fin août. Mais il n’enrayera pas la crise agricole ni les drames se jouant dans les fermes. Le prix du litre de lait acheté au paysan en 2016 correspond à celui de 1986… Pas étonnant, dans ces conditions, que nombre d’éleveurs soient en grande difficulté. A ce rythme, 45 000 producteurs laitiers pourraient disparaitre d’ici dix ans. Pendant ce temps, les marges financières ont augmenté pour les multinationales du secteur et la grande distribution. De grandes fortunes se bâtissent grâce au lait. Qui osera réguler de nouveau ce secteur livré à la loi du plus fort ?

« Une sortie de crise positive pour le secteur laitier ». C’est en ces termes que le premier ministre Manuel Valls s’est félicité de l’accord trouvé le 30 août à Laval, en Mayenne, entre les producteurs de lait et l’un de leurs principaux collecteurs, Lactalis (Lactel, Président, Bridel, Salakis…). Jusqu’à fin 2016, les éleveurs pourront vendre leur tonne de lait 290 euros – soit 0,29 euros par litre de lait – contre 257 euros en août (0,25 €/l). Suite à l’accord, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricole, le syndicat majoritaire) a immédiatement demandé la fin des blocages, saluant cette augmentation et l’alignement de Lactalis sur des niveaux de prix similaires à ses concurrents.

Cette petite hausse des prix soulagera un peu les trésoreries des éleveurs. Mais n’enrayera pas la crise agricole. Les mêmes problèmes risquent de se reposer dès début 2017. « Il faut au moins 0,35 euros pour couvrir les coûts de production et rémunérer le travail », estime le syndicat Confédération paysanne. L’accord signé à Laval aboutit à une moyenne de 0,27 euros par litre sur l’année. C’est justement le prix du litre de lait qui était payé au producteur… il y a trente ans !

« Gigantesque plan de licenciement en cours »

« Nous étions à 28 centimes d’euros le litre en 1986, 30 centimes en 2000, et, en 2016, nous sommes à 26 centimes », rappelle Jules, éleveur laitier proche de la retraite [1]. La marge financière dégagée depuis 2000 bénéficie exclusivement à l’industrie qui transforme le lait – en vert dans le graphique ci-dessous – et aux distributeurs – en rouge), comme le montrent les données de l’Observatoire de la formation des prix et des marges alimentaires. Si les revenus des producteurs de lait n’ont pas augmenté, le consommateur, lui, paie le litre de lait plus cher. Le demi-écrémé est ainsi vendu 75 centimes d’euros en grande et moyenne surface en 2015, quand il est acheté environ 30 centimes aux éleveurs…

« On est donc bien loin d’avoir trouvé une solution à la crise, déplore la Confédération paysanne. On continue à détruire les paysans et dépenser l’argent public pour cacher un plan de communication qui dissimule mal le gigantesque plan de licenciement en cours des paysannes et paysans. » En une trentaine d’années, et en dépit du maintien de la production laitière en volume, le nombre d’exploitations laitières (65 000 en 2015) a été divisée par six et le cheptel de vaches laitières (3,6 millions de têtes en 2015) a été réduit de moitié [2]. Si le rythme actuel de disparition des fermes laitières se poursuit, voire s’accélère en raison des crises à répétition, la France pourrait perdre les trois quarts de ses 65 000 producteurs laitiers actuels d’ici dix ans, soit plus de 45 000 emplois en moins.

Lire la suite sur Basta Mag

Le Brexit ouvre la porte à la création d’un impôt européen

0

Des parlementaires de tous les pays européens ont discuté pendant deux jours à Bruxelles de la réforme du budget européen. Le Brexit a permis d’avancer sur un sujet jusqu’ici bloqué par les Britanniques.

Opposants historiques à la création d’un impôt européen, les Britanniques ont été les grands absents de la conférence interparlementaire sur l’avenir du financement de l’UE.

Cette conférence, qui  s’est déroulée à Bruxelles les 7 et 8 septembre, a rassemblé les parlementaires des différents pays de l’UE ainsi que les élus européens afin de plancher sur la très délicate question du budget européen.

>>Lire : Réforme du budget européen : « mission impossible » ?

Les ressources de l’UE ne représentent même pas 1% de la richesse des 28 États membres. Pire, ce budget, alimenté par des contributions directes des États membres ne cesse de baisser alors que les besoins, eux augmentent.

Recettes pérennes

L’idée de trouver des recettes plus pérennes pour l’UE est un débat qui occupe les couloirs de Bruxelles depuis longtemps. Et que les Britanniques ont toujours bloqué, partisans d’un budget a minima, et fondamentalement opposés à tout projet d’impôt européen.

Mais avec le Brexit, les positions semblent avoir évolué. « La litanie de principe des Britanniques sur la création d’un impôt pour alimenter le budget de l’UE n’était pas présente » explique le député socialiste Gilles Savary, qui a assisté à la conférence.

« De manière assez ironique, le Brexit nous  force à trouver une réponse » reconnait l’eurodéputé Alain Lamassoure, membre du groupe de haut-niveau sur la mobilisation des ressources propres.

En effet, la sortie du Royaume-Uni entrainera automatiquement la redistribution des contributions financières  des autres  États membres. Mais aussi la fin du fameux rabais britannique. Négocié par Margaret Thatcher en  1985, ce remboursement au Royaume-Uni d’une partie de sa contribution au budget européen coute cher aux autres États membres.

>>Lire : Le rabais britannique a coûté 111 milliards à l’UE en 30 ans

Le rabais britannique «  a été à l’origine du dysfonctionnement du système actuel »  a martelé Alain Lamassoure, lors d’une conférence de presse. Un système où chaque pays tente de mettre le moins possible dans le pot commun du budget communautaire tout en tentant d’en récupérer ensuite un maximum.Une approche qui s’est avérée malthusienne : le budget 2014-2020 est en recul pour la première fois depuis la création de l’UE.

En sortant, les Britanniques rebattent définitivement les cartes de ce fragile édifice de réparation. « Cela va obliger les institutions à réformer les contributions nationales » se réjouit l’eurodéputé.

Vers un impôt européen

La conférence interparlementaire a mis en avant un certain nombre de propositions pour réformer le financement de l’UE, notamment celle de la création d’un impôt européen. Un sujet extrêmement sensible puisque les États membres sont très attachés à leurs souverainetés fiscales. Et que les décisions doivent se prendre à l’unanimité.

>>Lire : Le financement du budget européen remis à plat

La question de créer des ressources propres pour l’Union européenne, débarrassée de son principal opposant, pourrait donc avancer. Et s’avère de plus en plus pressante. « Il faut que l’Union européenne ait des ressources propres plutôt que des contributions des États membres, car le budget est exposé à la montée des populistes et à celui des politiques de rigueur budgétaire des pays membres » analyse Gilles Savary.

Crise budgétaire à l’horizon

Autre motivation: comme en 2014, l’UE pourrait une nouvelle fois se retrouver en difficulté sur les paiements. Sans capacité d’endettement, l’UE ne peut payer qu’avec ce dont elle dispose en crédit de paiement.Qui risque une nouvelle fois d’être insuffisants pour faire face aux engagements européens de plus en plus nombreux, notamment sur la crise migratoire.

Pour l’heure, le projet budget table sur la baisse de 6,2% des crédits de paiement, pour 2017 (134,9 milliards de paiements). Et le Parlement europén a déjà tiré la sonnette d’alarme.

Proposition en décembre

La création d’un prélèvement sur les recettes fiscales des Etats pour alimenter le budget européen, ou  celle d’un impôt paneuropéen, comme la taxation du CO2 ou la création d’ « Eurovignettes » ont fait partie des pistes soutenues par les parlementaires.

« L’idée consiste à utiliser des impôts existants ou créés dans le cadre communautaire, – sur l’environnement ou le  numérique –  de façon à ce que les institutions aient une certaine marge de manœuvre pour utiliser ces recettes » détaille Alain Lamssoure.

Si le consensus sur les solutions semble plus aisé parmi les parlementaires, la route vers un impôt européen demeure longue.

>>Lire : Le rapport des 5 présidents suggère des réformes a minima de l’UEM

« Nous allons présenter notre rapport définitif aux trois institutions au mois de décembre » a indiqué à l’issue de la conférence Mario Monti, le président du groupe à haut niveau sur les ressources propres, qui travaille depuis 2014 sur le sujet.

«  Il y a très peu de sujets dans le monde européen qui sont aussi sensibles que celui-ci. Il est donc important de formuler des propositions raisonnable» a-il prévenu.

Recentrage des missions du budget

Au delà des propositions sur les recettes, le groupe devrait également mettre sur la table une proposition de toilettage des missions allouées à l’UE. « Il faut cristalliser les activités de l’UE sur son corps de métier, et instaurer des filtres strictes sur qui se peut se faire au niveau national, nous allons insister sur la subsidiarité » a détaillé le président.

A l’inverse, « certaines activités sont gérées de manière peu satisfaisante par les Etats membres (lutter contre le terrorisme, lancement d’une opération militaire), et pourraient être renforcées au sein de l’UE», a-t-il conclu.

La montagne d’artifices qui fait tenir la pyramide sur la pointe (B. Bertez)

6

« La montagne d’artifices qui fait tenir la pyramide sur la pointe !

Ci dessous le graphique qui agrège les bilans des Banques Centrales, avec les % du GDP correspondant.

Les Banques Centrales achètent pour 2,5 trillions de papiers, d’assets par an !

Que va -t-il se passer quand elles vont être obligées de ralentir leurs achats. Elles sont les principaux propriétaires d’actifs financiers. Leur bilan représente maintenant 40% du GDP mondial. La norme orthodoxe était de l’orde de 7 à 8%.

Le rendement de leurs interventions, la preuve elles ne peuvent plus arrêter, c’est toujours plus. Le rendement est quasi nul et en plus décroissant comme le démontre la Citi et beaucoup d’autres économistes comme Hussman.

Grâce au crédit quasi gratuit dont bénéficient les gouvernements ils se dispensent de rectitude fiscale, ils continuent de creuser les déficits et s’abstiennent de faire les réformes nécessaires.

Plus tard quand leur expérience aura été démystifiée on s’interrogera sur le rapport entre les résultats de cette expérience et son coût, on ne peut le faire avant car le coût ne se manifestera que bien plus tard. Pour  l’instant même si les bénéfices de sont faibles on n’a guère conscience des effets négatifs, sauf pour les banques qui sont en train d’être détruites.

Même les Bourses ne montent plus. Les Bourses européennes n’ont pas monté depuis le QE de Draghi et l’Eurostoxx 50 au contraire est en baisse sensible ; aux USA les cours ne dépassent que marginalement ceux de mai 2015 pour l’ indice S&P, mais le fond du marché ((le NYSE) est en baisse.

Les coûts et pertes :

more-and-more

Les QE ont un coût déjà maintenant et ils en auront encore plus, plus tard :

– les prix de tous les actifs sont faussés, exagérés.  Ils sont hors de prix, car les banques centrales les achètent sans que cela leur coûte, elles peuvent donc surpayer

– les pensions et les assurances n’ont plus de rentabilité pour leur placements financiers, elles sont obligées d’augmenter les cotisations

– les économies des classes moyennes sont laminées, les porteurs d’obligations vont perdre des sommes colossales lors des remboursement puisqu’ils paient les titres au dessus du prix d’émission ; ils paient les obligations par exemple 140 et vont être remboursés à 100 !

– croissance des inégalités colossale en faveur des ultra-riches qui ont accès au crédit pour faire du leverage et tout rafler.

– destruction du modèle d’exploitation de vos banques, lesquelles, c’est un comble, sont obligées de monter les taux qu’elles vous chargent pour compenser les manques à gagner

Plus tard le coût sera

– soit l’inflation, soit l’hyperinflation si la vitesse de circulation de la monnaie pour une raison ou une autre vient à s’accélérer

– soit la déflation/dépression  si les taux viennent à échapper au contrôle de banques centrales et que les marchés financiers chutent, désolvabilisant en chaîne tout ce qui est artificiellement solvable.

Croissance mensuelle des actifs détenus par les Banques Centrales :

central-banks-projected

Bruno Bertez, le 8 septembre 2016

Les banques centrales sont maintenant prêtes à lancer leur Brave New World

Le Meilleur des mondes (Brave New World) est un roman d’anticipation dystopique, écrit en 1931 par Aldous Huxley.

La dernière réunion de la Réserve fédérale à Jackson Hole, dans le Wyoming, est terminée et jusqu’à présent, il semble que le monde de l’investissement en général ne se réjouisse pas trop au sujet des déclarations de Janet Yellen, ainsi que de celles d’autres responsables de la Fed. En fait, beaucoup de gens sont à la recherche d’une certaine clarté sur ce que la banque centrale est en train de planifier.

Plus important encore, les investisseurs veulent savoir pourquoi la Fed est soudainement si catégorique sur la poursuite des hausses de taux d’intérêts en 2016. Il y a seulement quelques mois, presque tout le monde (y compris les analystes économiques alternatifs) soutenait que la Fed «n’oserait jamais» relever à nouveau les taux de sitôt, et qu’il n’y avait aucune chance d’une hausse de taux si proche des élections présidentielles.

Au lieu de cela, les investisseurs ont été douchés par cette possibilité de remontée des taux, alors que les responsables de la Fed ont ouvertement fait allusion à un autre coup de pouce, probablement en septembre.

Comme je l’ai dit pendant des années, si vous pensez que la motivation de la Fed est de protéger ou de prolonger l’économie des États-Unis, alors vous ne comprendrez jamais pourquoi ils font les choses qu’ils font. Seulement quand les gens sont prêts à accepter la réalité que le travail de la Fed est de saper l’économie des États-Unis, pourront-ils saisir le comportement de la Banque centrale.

Voici la question qui effraie les marchés grand public – de nombreux traders sont avides, mais pas nécessairement débiles. Ils savent très bien que le seul pilier pour maintenir le prix des actions à des niveaux records a été l’intervention de la Banque centrale. Une partie essentielle de cette intervention a été l’utilisation de taux d’intérêts proches de zéro. Autrement dit, les prêts à court terme libres et bon marché via la Fed ont permis aux banques et autres sociétés de rester «solvables», et ces prêts ont été le carburant utilisé par les multinationales pour les rachats d’actions de leur entreprise.

Les rachats d’actions d’entreprise ont été le principal moteur de la reprise du marché haussier qui a, soi-disant, sauvé le monde de la destruction déflationniste actuelle du capital. En 2015, les rachats ont atteint des niveaux historiques et ont soutenu un des plus grands retournements boursiers de l’histoire. Bien que ces rachats font peu ou rien pour guérir l’économie réelle, ils font certainement des merveilles pour les portefeuilles d’actions. En achetant leurs propres actions, les sociétés augmentent la valeur des actions restantes, par le biais d’une supercherie juridique. Et, dans le processus, ces sociétés stimulent également la valeur globale perçue des marchés boursiers mondiaux.

Comme Edward Swanson, auteur d’une étude du Texas A & M, l’a noté sur les rachats d’actions utilisés pour compenser de faibles fondamentaux économiques :

Nous ne pouvons pas dire avec certitude ce qui se serait passé sans le rachat, mais il semble vraisemblable que le marché des actions aurait continué à baisser en raison de la baisse des fondamentaux […] ces rachats semblent tenir le prix des actions.

Oui, pour nous, cela semble être une évidence, mais pour l’Américain moyen, un marché boursier au vert signifie une reprise économique. On ne se pose pas plus de questions pour savoir pourquoi les marchés montent, et ce manque de compréhension est dangereux pour notre pays.

Même des hausses marginales des coûts d’emprunt vont tuer le jeu et, alors que les personnes non impliquées dans la finance et les actions sont inconscientes, les traders savent exactement ce qui se passe. Ceci est la raison de la panique sous-jacente ressentie par le monde de l’investissement, face à tout soupçon d’une hausse des taux par la Fed.

Comme nous l’avons vu avec l’audit limité du TARP, la Fed a pompé des dizaines de milliards de prêts à court terme vers les banques et les entreprises en difficulté, même des entreprises étrangères, à l’étranger. Je pense que si un audit complet de la Fed était jamais réalisé, nous trouverions des dizaines de milliers de milliards de ces prêts depuis 2008.

Imaginez un instant que ces prêts n’ont jamais cessé. Imaginez que ces prêts ont été un pilier continu de nos systèmes financiers et des marchés actions en général. Maintenant, demandez-vous ce qui se passerait, si les entreprises dépendantes de ces prêts gratuits devaient soudainement se mettre à payer des intérêts pour eux ?

Pensez-y ; quel serait le coût de l’intérêt, même d’un simple 0,5% ou 1% sur 16.000 milliards de prêts en dollars à ce jour, fournis par le mécanisme TARP ? Quel serait le coût cumulatif sur tous les prêts dont les banques et les entreprises ont besoin pour survivre chaque trimestre ? En fin de compte, les sociétés seraient, soit noyées sous des milliards de dollars de dettes en croissance exponentielle, soit forcées à cesser leur accès aux prêts de la Fed. Une fois ces prêts arrêtés, les rachats d’actions s’arrêteraient aussi, provoquant l’effondrement des marchés boursiers.

Sans l’argent gratuit de la Fed, la bulle des marchés boursiers risque finalement d’imploser complètement, pour retrouver le niveau de tous les autres fondamentaux.

Pourquoi la Banque centrale retirerait-elle ce cordon ombilical de soutien vital aux marchés boursiers ? Il y a de multiples raisons, mais une des raisons supérieures est le mode de fonctionnement de la Réserve fédérale. Elle semble toujours augmenter les taux dans des conditions de récession qu’elle a également tendance à créer. En substance, la Fed aime acclimater les marchés à la toxicomane des taux d’intérêt bas, puis augmenter ces taux pour agiter et susciter une réaction chaotique.

Dans mon article Les suites du Brexit – Voici ce qui va arriver, j’ai écrit :

Vraiment, la seule mesure sûre que la Fed peut prendre à partir de maintenant, est de ne rien faire. Je doute fortement qu’ils ne feront rien. En fait, même après le Brexit, je crois toujours que la Fed va relever ses taux une seconde fois avant la fin de l’année. Pourquoi ? Parce que c’est ce qu’elle a toujours fait à l’approche d’une récession. Historiquement, la Fed relève ses taux au pire moment possible. Comme avec le Brexit, je vais devoir prendre une position contraire à celle de la plupart des analystes.

Ce que les analystes ont besoin de comprendre, qu’ils soient indépendants ou écrivent dans des médias grand public, c’est qu’un grand changement va se produire dans la politique et l’attitude de la Banque centrale. Christine Lagarde au FMI appelle à un «reset économique», certains responsables de la Fed, comme la Fed d’Atlanta via son président Dennis Lockhart, affirment que les banques centrales entrent dans un brave new world. Ce sont des phrases très chargées, qui représentent une refonte drastique du système financier de l’économie mondiale ; une révision qui est tout à fait délibérée et inévitablement destructrice pour certains pays et certaines économies, y compris celle des États-Unis.

Si nous examinons les activités politiques et les objectifs récemment déclarés des banques centrales du monde entier, et les déclarations faites après le référendum sur le Brexit, nous constatons qu’un processus de centralisation globale complète est en cours. Cela inclut une poussée de toutes les banques centrales pour «coordonner les politiques» en vertu d’une directive unique.

Les analystes alternatifs savent que toutes les banques centrales sontdéjà secrètement coordonnées par la Banque des règlements internationaux. Donc, quand les banques centrales appellent à la coordination des politiques dans la presse grand public, ce que cela signifie vraiment, c’est qu’elles veulent que la coordination existante, qui est secrète, devienne publiquement acceptée et célébrée. Ils veulent que ce qui est illégal devienne légal. Que ce qui est moralement répréhensible devienne moralement acceptable.

Les banquiers centraux veulent aussi que leur position d’autorité sur l’économie mondiale devienne une priorité publique. Il y a dix ans, quand je demandais à des gens ce qu’ils savaient au sujet de la Réserve fédérale, la plupart d’entre eux répondait avec confusion. Ils n’avaient jamais entendu parler de l’institution, et encore moins de sa fonction. Aujourd’hui, presque tout le monde connaît la Fed, mais il y a aussi une hypothèse liée qui veut que les banques centrales, qu’elles réussissent ou non, soient censées maintenir la stabilité économique. Gardez à l’esprit que les marchés d’actions, de par le monde, bougent à peine aujourd’hui, attendant qu’une banque centrale publie quelque part une déclaration de politique générale. Ce n’est pas comme cela que l’investissement est censé fonctionner. La pression des banques centrales devrait être, la plupart du temps, sans conséquences.

Le brave new world de la banque centrale est un plan pour étendre cette corrélation corrompue. Autrement dit, le grand public et les média qui devraient se demander si les banques centrales doivent exister, au lieu de cela, se disputent pour savoir quelles politiques les banques centrales devraient adopter. L’existence de banques centrales est considérée comme un absolu. On ne laisse aux masses que la possibilité de débattre sur l’apparence de ces messieurs et sur les chapeaux qu’ils doivent porter. Si nous retirons quelque chose de cette affaire, ce ne sera que le droit de choisir les modalités de notre destruction.

Je tiens à souligner aussi la tendance croissante, dans les médias traditionnels, decritiques contre la Fed. Ceci est une chose relativement nouvelle. Depuis plusieurs années, plus les médias alternatifs sont devenus efficacement critiques contre la Fed, plus les porte-parole des médias grand public ont servi la soupe à l’establishment. Avec les banquiers centraux de plus en plus ouverts au changement global vers quelque chose de différent, un nouveau programme pour tuer la Fed a été lancé. Ce n’est pas une coïncidence.

Comme je l’ai soutenu dans divers articles, la Fed elle-même peut tout aussi bien être sacrifiée par les élites, que l’économie des États-Unis. Dans le processus de centralisation mondiale, la Fed finira par devoir occuper un siège derrière le FMI, la Banque mondiale et la BRI. Rien d’étonnant pour moi que ces médias achetés et payés soient en train de changer de braquet et d’attaquer l’institution qu’ils ont défendue désespérément jusqu’alors. Les priorités évoluent.

Je crois qu’avec l’avènement d’une deuxième hausse de taux en 2016, de nombreuses conditions vont changer. Le Dow Jones et certains marchés émergents ne vont plus bénéficier d’un soutien absolu, et ils vont commencer à tomber avant les élections américaines. Comme je l’ai mentionné à plusieurs reprises dans les articles précédents, Donald Trump est le candidat le plus susceptible de s’installer à la Maison Blanche. Les conservateurs se laisseront bercer dans une euphorie temporaire, juste heureux d’avoir vaincu la diablesse Hillary Clinton, pour découvrir que l’implosion mondiale globale est entrée dans une nouvelle étape. Cette implosion sera bien sûr imputée à ces mêmes mouvements conservateurs [pourquoi pas à Poutine, comme d’habitude, NdT].

En attendant, les banques centrales du monde entier vont commencer ouvertement leur coordination, tandis que le FMI aura un « rôle de leadership » dans la gestion de la politique internationale. Les banques centrales vont également se ramifier et prendre de nouveaux pouvoirs. Comme cela a été suggéré à Jackson Hole, de nombreux banquiers centraux débattent de «nouveaux outils» pour lutter contre les futurs ralentissements budgétaires, et non, cela ne signifie pas les taux d’intérêt négatifs. Au lieu de cela, attendez vous à voir les banques centrales changer la définition de l’inflation sur un coup de tête, ou ajuster la valeur relative des devises par des accords avec d’autres pays, au lieu de laisser les marchés libres s’en occuper, attendez-vous aussi à des révisions complètes dans la façon dont l’instabilité économique est calculée.

Ce vers quoi nous nous dirigeons est un monde dans lequel de nombreux pays vont souffrir de réduction de leur niveau de vie et où certaines nations du premier monde seront réduites à des conditions de vie du tiers monde. Afin de normaliser l’augmentation de la pauvreté dans le monde, vous devrez cesser de l’appeler pauvreté et commencer à l’appeler brave new world. Vous devez convaincre la population que la dégradation économique constitue un problème qui ne peut pas être résolu, mais plutôt un problème que nous devons tous accepter en nous adaptant.

Soyez très prudent quand les élites et les financiers internationaux mentionnent «reset global», ou «brave new world», ou «new world order». Ce dont ils parlent, n’est pas un programme qui est dans votre meilleur intérêt. Ce dont ils parlent est la création délibérée du chaos, une calamité à combustion lente, qui peut être exploitée pour en tirer les avantages de plus de centralisation et d’encore plus de puissance.

Ils appelleront cela «aléatoire». Ils appelleront cela coïncidence ou destin, ou même blâmeront pour cela leurs adversaires idéologiques. En fin de compte, ils finiront par appeler cela une progression naturelle des événements, une évolution sociale et financière. Ils parleront de faits inévitables. Rien de tout cela ne sera vrai. Il n’y a rien de naturel à un cadre totalitaire – c’est une machine qui est conçue soigneusement pièce par pièce, maintenue dans les mains d’un petit nombre de tyrans et alimentée par le travail, le sacrifice et la peur des innocents.

La seule solution est d’expulser les parasites de notre corps financier. Ces institutions et les gens derrière elles ne devraient pas exister. La plupart, sinon la totalité de notre détresse socio-politique d’aujourd’hui, pourrait être guérie si un brave new worldsignifiait faire table rase et faire disparaître les élites financières et les banquiers centraux dans un puits sans fond.

Brandon Smith

Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, reu par nadine pour le Saker Francophone

BCE : 1 000 milliards d’euros… Et pour quel résultat ?

0

La Banque centrale européenne (BCE) vient de passer le jalon des 1000 milliards d’euros, dans le cadre du programme d’assouplissement quantitatif qui a été lancé en mars 2015 pour relancer la croissance.

L’assouplissement quantitatif, ou “quantitative easing” (QE), consiste à acheter à grande échelle des bons du Trésor détenus par des banques, afin de donner une nouvelle source de liquidités à ces dernières, pour leur faciliter l’octroi de crédit. En clair, comme la BCE donne de l’argent aux banques en échange de ces titres, celles-ci disposent de plus de fonds pour accorder des prêts aux entreprises et aux ménages, et contribuer ainsi à la relance de la consommation et des investissements. De cette manière, les banques centrales espèrent déclencher la reprise économique.

Malheureusement, en dépit de ces efforts, il n’est pas vraiment possible de parler de relance économique. Comme le montre le graphique ci-dessous, contrairement au total de bilan de la BCE (ligne verte), l’économie n’a crû qu’à un rythme marginal (la ligne bleue montre l’accroissement des commandes de l’industrie européenne), et l’inflation reste reste bien au-dessous des 2 % qui correspondent à l’objectif de la BCE (ligne rouge).

20160904_FEDECB1

Pourquoi ?

Les banquiers centraux sont d’une certaine manière incapables d’orienter les liquidités qu’ils génèrent de telle sorte qu’elles soient utilisées pour stimuler l’industrie et la production.

Les consommateurs n’ont clairement aucune confiance en l’avenir, et préfèrent conserver leur argent en banque.

Les entreprises font surtout sur l’ingénierie financière

Les entreprises font aussi face à l’avenir avec peu d’enthousiasme ; si les consommateurs n’achètent pas leurs produits, elles ne doivent pas investir dans des stocks ou de l’innovation. Comme Dirk Bauwens l’a écrit récemment, “De nos jours, l’emprunt est principalement utilisé à des fins financières (ingénierie financière) comme le rachat d’actions propres et le rachat – ou la fusion avec – d’autres sociétés. L’emprunt des chefs d’entreprise à des fins productives s’érode. Ce qui nuit ainsi à la croissance économique, à l’emploi et à la création de nouveaux produits”.

La trappe à liquidité

En d’autres mots, la BCE donne donc de l’argent gratuitement aux banques, mais personne n’en veut. La zone euro est tombée dans ce que l’on appelle une “trappe à liquidité” (‘Liquidity trap’), ce qui implique que plus rien ne bouge, en dépit des vastes sommes d’argent injectées dans l’économie, et des faibles taux d’intérêt directeurs.

En outre, les banques centrales sont confrontées à une nouvelle difficulté : elles ont acheté tant de bons du Trésor, et baissé si fortement les taux d’intérêt, qu’elles ont tari ce marché, et ne parviennent plus à s’en procurer…

Est ce que la BCE peut intervenir directement sur les marchés d’actions ?

Ce qui se passera par la suite sera peut-être clarifié jeudi, lors de la réunion des gouverneurs de la BCE. Il est prévu que la BCE annonce qu’elle prolongera son programme d’assouplissement quantitatif de six mois, jusqu’en septembre 2017.

Selon le Wall Street Journal, la banque pourrait même décider d’intervenir directement sur les marchés d’actions. En théorie, une telle initiative aurait pour effet d’induire une hausse du cours des actions, les gens gagneront donc plus d’argent, et on espère qu’ils le dépenseront.

Des bulles

Des économistes redoutent que les investisseurs, qui recherchent toujours plus de rentabilité, se ruent sur des secteurs sensibles au niveau des taux d’intérêt, tel que l’immobilier, et qu’ils en fassent monter les cours, générant ainsi une nouvelle bulle. En effet, en achetant uniquement des obligations, les banques centrales ont fait monter les cours de ces dernières, et créé une bulle, ce qui a forcé les investisseurs à rechercher des actifs offrant un meilleur rapport coût/rendement.

Sur le graphique ci-dessous, on voit ainsi comment la politique de taux d’intérêt zéro de la banque centrale américaine (ligne rouge), a alimenté la hausse des prix de l’immobilier aux États-Unis (ligne bleue).

EasyMoneyPoliciesFuelSurgeinRealEstatePrices (1)

Quatre autres méga-banques rejoignent l’alliance anti-dollar

Par Simon Black – Le 24 août 2016 – Source sovereignman.com

Ça a été rapide. Hier, je vous ai dit comment un consortium de quinze banques japonaises venait de signer un accord, afin de mettre en œuvre une nouvelle technologie financière pour compenser et régler les transactions financières internationales. Ceci est un grand pas.

À l’heure actuelle, la plupart des transactions financières internationales doivent passer par le réseau des comptes de correspondants du système bancaire américain. Cela donne au gouvernement américain un incroyable pouvoir… Pouvoir qu’il n’a pas hésité à utiliser au cours des dernières années.

2014 a été l’un des premiers grands moments de basculement, quand l’administration Obama a condamné la banque française BNP Paribas à une amende de $9 milliards pour avoir fait des affaires avec des pays que les USA n’aiment pas – à savoir Cuba et l’Iran. Cela n’a pas d’importance que cette banque française ne violait pas les lois françaises, ni que seulement quelques mois plus tard, le président des États-Unis a signé un magnifique accord nucléaire avec l’Iran et s’est envolé vers Cuba pour assister à un match de base-ball avec ses nouveaux meilleurs amis. La BNP a dû payer. Une banque française a payé $9 milliards, parce qu’elle a violé une loi américaine.

Et si elle ne payait pas, le gouvernement américain la menaçait d’expulsion du système bancaire américain. Neuf milliards de dollars, ça fait mal. Mais être expulsé du système bancaire américain aurait été totalement invalidant. Les grosses banques internationales en particulier ne peuvent pas fonctionner si elles n’ont pas accès au système bancaire américain.

Tant que le dollar reste la monnaie de réserve dominante dans le monde, les grandes banques doivent pouvoir compenser et régler leurs transactions en dollars US, si elles veulent continuer le business. Cela signifie avoir accès au système bancaire américain… le gardien de la porte d’entrée au dollar américain. Mais après avoir vu BNP Paribas subir ce chantage et payer une amende absurde de $9 milliards au gouvernement américain, le reste des méga-banques du monde a compris instantanément que leurs têtes pourraient être les prochaines sur le billot.

Alors elles ont commencé à travailler sur des plans d’urgence. La technologieblockchain fournit une solution élégante.

Au lieu de faire transiter les fonds par l’intermédiaire du réseau du système bancaire américain de comptes de correspondants coûteux et inefficace, la technologieblockchain fournit un moyen facile pour les banques d’envoyer des paiements directement à quelqu’un autre.

Je ne peux pas sous-estimer l’importance de cette technologie.

Blockchain peut très bien être ce qui neutralisera la domination du système financier global du gouvernement américain. De fait, il y a un fort élan dans cette direction, je suis même surpris de voir à quelle vitesse cela bouge.

Aujourd’hui, quatre des plus grandes banques du monde ont annoncé une nouvelle co-entreprise pour créer un nouveau protocole de règlement financier basé sur la technologie blockchain. La Deutsche Bank en Allemagne, l’UBS Suisse, Santander l’espagnole et la Bank of New York – Mellon ont uni leurs efforts pour lancer ce qu’ils nomment du nom pas très sexy de Utility settlement coin.

Comme Ripple, SETL, Monetas, et plusieurs autres technologies concurrentes, Utility Settlement Coin a le potentiel de mettre fin à la dépendance à l’égard du système bancaire américain pour les paiements transfrontaliers et les transactions financières.

Les banques seront en mesure d’envoyer des paiements à une autre banque directement, sans avoir à transiter par le péage financier de Wall Street plaza -Oliver Wyman du Cabinet de conseil mondial estime le coût de la compensation et du règlement des transactions financières internationales à hauteur de $80 milliards par an. Ceci a des implications énormes, en particulier pour les banques américaines.

La Réserve fédérale, par exemple, a déjà averti que la technologie financière pourrait poser des risques pour la stabilité du système financier américain. Et elle a raison. Si les banques étrangères sont en mesure d’effectuer des transactions directement entre elles, sans avoir à passer par le système bancaire américain, alors pourquoi auraient-elles besoin de garder des milliards de dollars aux États-Unis ? Elles ne le feront plus.

L’adoption de cette technologie pourrait provoquer une aspiration gigantesque des dépôts hors du système bancaire américain. Les banques américaines prendraient un grand coup derrière la nuque. Et le gouvernement américain aurait beaucoup moins d’acheteurs étrangers pour vendre ses piles sans cesse croissantes de dettes. Ne vous méprenez pas, l’adoption de cette technologie est un changeur de donne avec des implications profondes. Et ça se passe très vite, maintenant. Si ces méga-banques peuvent avancer à leur rythme, elles vont lancer cette technologie commercialement dans les dix-huit mois.

Marquez cela sur votre calendrier. C’est peut être la fin de la domination financière américaine.

Simon Black

Note du Saker Francophone Cet article rejoint les différentes analyses autour des DTS. Il y a une grande bagarre qui se prépare et deux forces contradictoires symbolisées par l’élection américaine, Hillary pour l’élite US et Donald pour les élites mondialistes. Pour Donald Trump cela peut sembler surprenant, mais il a une histoire personnelle qui plonge ces racines dans les grandes familles mondialistes. Mais ceci reste de la théorie, c’est au pied du mur que l’on voit le maçon. Wait and see. À noter que j’ai trouvé cet article sur le site h16free.com, dont je vous conseille aussi la lecture. Si vous voulez vous détendre en voyageant en absurdie, il y a un billet tous les matins. L’auteur se délecte des faiblesses de la classe politique française, des politiques publiques et bien d’autres choses encore.

Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone

 

La Deutsche Bank incapable de rendre l’or physique à ses clients ?

0

En pleine restructuration, et accablée de procès, le géant bancaire allemand avait déjà assez de soucis comme ça. A la demande d’un client, la Banque n’a pas pu honorer son obligation de «liquider» en or physique des titres d’or-papier.

Les banques auraient-elles perdu tout lien avec le monde réel ? Un client de Xetra-Gold, une joint-venture de Deutsche Bank, a en effet souhaité convertir en or physique ses titres Xetra, à savoir des titres purement dématérialisés mais appuyant leur valeur sur une certaine quantité d’or physique – c’est-à-dire réel et palpable –, ici, en l’occurrence, 1 gramme d’or fin. La banque a déclaré être dans l’impossiblité de satisfaire la demande de son client.

Plus inquiétant encore, au lieu d’annoncer que l’impossiblité de la livraison de l’or physique était une erreur qui serait vite réparée, la Deutsche Bank a préféré tenter d’expliquer le pourquoi du comment, dans un style plutôt alambiqué :

«La Deutsche Bank accepte de tels ordres de la part de ses clients individuels mais ce dernier doit endosser les coûts décrits dans nos brochures, par exemple l’assurance pour le transport vers le lieu de livraison choisi et le conditionnement de l’or. Aussi, nous attirons le client sur son obligation d’évaluer les coûts qu’une livraison physique engage. Dans le cas contraire, une solution individuelle devra être trouvée avec le client». En clair : il n’est pas facile de récupérer son or auprès de la Deutsche Bank. S’il y est.

L’or-papier : un marché très spéculatif et déconnecté de l’or physique

Les titres d’or-papier sont des produits financiers très volatiles. Appelés dans le jargon de la finance des «Marchandises négociées en Bourse», MNB, ou encore, en Anglais, des «ETC», ils permettent de jouer sur le cours de l’or. Au point d’ailleurs que, pour certains économistes, le cours de l’or (réel) en est complètement faussé, la quantité d’or-papier en circulation étant largement supérieure à celle de l’or physique.

Si les institutions financières, qui fabriquent l’or-papier à partir de rien ou presque (chaque titre d’or papier ne se fondant que sur une petite quantité d’or, le reste de sa valeur s’expliquant par la spéculation), refusent ou sont dans l’impossibilité d’échanger l’or-papier pour de l’or physique, le marché de l’or pourrait se dissocier de celui de l’or physique.

Ainsi, en 2013, la valeur de l’or-papier s’était-elle écroulée dans un contexte de forte demande d’or physique. L’or-papier n’est donc… que du papier.

Les jours sont comptés pour les banques occidentales en Asie

Balakrishnan estime que la montée en puissance de leurs rivales asiatiques et leur réputation qui flanche indiquent que les banques occidentales, souvent coupables d’avoir fait de mauvais choix, risquent de devenir des souvenirs de l’Histoire d’ici une génération.

Par N. Balakrishnan – Le 23 août 2016 – Source South China Morning Post

Nombreux sont ceux qui savent déjà que les banques chinoises font partie des premières mondiales. Mais j’ai récemment été étonné d’apprendre que certaines banques indiennes ont un capital commercial plus élevé que la fameuse Deutsche Bank. L’une d’elles est la HDFC Bank, fondée en 1977. Deutsche Bank a été fondée en 1870. La Kotak Mahindra Bank, une autre banque indienne en pleine expansion, n’a été ouverte qu’en 1995. Montée par un groupe d’amis ayant mis en commun $ 40 000 provenant de leur commerce du coton, elle a maintenant une valeur estimée à $ 7,6 milliards.

Pourtant, elles ne font même pas encore partie des quatre plus grandes banques indiennes. En tête de liste se trouve la banque gouvernementale, la State Bank of India. Mais le capital de celle-ci n’équivaut pourtant qu’au dixième de la plus grande banque chinoise, l’Industrial and Commercial Bank.

Pendant ce temps, les grandes banques du monde développé, telle que la HSBC, rachètent leurs actions, sous le prétexte qu’elles manquent de plans d’investissement.

Comme on dit, l’histoire ne surprend que ceux qui ne suivent pas les faits du jour. Par exemple, au début du XXe siècle, l’économie étasunienne dépassait déjà celle de la Grande Bretagne et de la France, mais cela a demandé encore 50 ans avant que ce pays ne dirige le monde. Par contre la tendance favorisant les États-Unis était déjà visible pour tous ceux ayant des yeux pour la voir.

De même, combien de temps cela prendra-t-il avant qu’une banque chinoise ne rachète Standard Chartered ou HSBC ? Une telle idée peut paraître exagérée ou même déplaisante pour certains mais, si la tendance continue, elle est inévitable.

Cela marquera l’histoire économique de Hong Kong de la même façon que le rachat de la Hutchinson Whampoa par Li Ka-Shing en 1978 a marqué le début de la montée du capital chinois local, face aux anciennes compagnies coloniales de Hong Kong. Standard Chartered est déjà en partie détenue par un fonds souverain singapourien, la Temasek Holdings, qui l’a achetée à un banquier singapourien, Khoo Teck Puat, qui l’avait achetée à Standard Chartered en 1986. Cette banque est donc déjà détenue par des propriétaires asiatiques, même si elle est basée à Londres.

Le mystère tient plutôt au fait que la banque soit basée à Londres, alors qu’elle engrange les deux tiers de ses profits en Asie. La ligne officielle prétend que la banque prévoit de s’étendre en Chine, alors qu’elle aurait pu le faire plus tôt. Dans les années 1990, les sondages montraient que les Chinois continentaux les plus âgés avaient encore une bonne opinion de Wayfoong, surnom attribué à HSBC, et que cela aurait été le bon moment de s’étendre en Chine.

HSBC aurait pu racheter son iconique ancien quartier général pour une fraction de la somme qu’elle a plus tard perdue aux États-Unis, en achetant des subprimes hypothécaires à la Household International. Des rapports indiquaient que la municipalité de Shanghai demandait trop cher pour le bâtiment, mais cela ne pouvait être autant que les $12,1 milliards qu’elle avait versés à Household International en 2002, à un moment où l’immobilier étasunien atteignait des sommets, alors que la banque n’avait qu’une faible expérience du marché des prêts à la consommation dans ce pays.

Cet achat a tourné au désastre. Des facteurs culturels sont entrés en jeu dans ces décisions d’investissements, bien plus que ce que beaucoup ne veulent bien l’admettre. Si le conseil d’administration de la HSBC siégeait à Hong Kong plutôt qu’à Londres, ses membres auraient-ils encore choisi d’investir dans un marché étasunien déclinant, plutôt que dans un marché asiatique en pleine expansion ?

Pendant longtemps, nous, les Asiatiques, avons cru que même si l’homme blanc ne mangeait pas correctement ou manquait de finesse sociale, il était honnête en matière d’affaires financières. Lee Kuan Yew [qui fut le Premier ministre de Singapour pendant trente ans, NdT] lui-même, pourtant pas un admirateur des valeursoccidentales, avait remarqué cette honnêteté quand il était étudiant en Angleterre. Il était étonné de voir des piles de journaux laissé sans surveillance dans la rue, que les gens prenaient en laissant l’argent équivalent. C’est sur la base d’une telle honnêteté et d’un dur labeur, que la réputation des banques anglaises s’est construite. Mais, de nos jours, les banques occidentales font les gros titres à propos de taux de change trafiqués et de blanchiment d’argent.

Quiconque visite un cimetière colonial remarque que de nombreux impérialistes de l’époque sont morts jeunes, de la peste ou du choléra, en tentant de faire fortune. Ils n’étaient pas confortablement assis dans leurs bureaux de Canary Wharf à Londres.

D’ici une génération, les banques occidentales en Asie ne seront plus que vieux souvenirs ou chapitres dans les livres d’histoire. Ceux qui ne veulent pas l’admettre doivent être les descendants de ceux qui pensaient que les Toyota ne remplaceraient jamais les Morris Minors.

Balakrishnan est un homme d’affaires basé à Hong Kong.

Article original publié dans South China Morning Post

Traduit par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone.