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Economie : Appauvris par trop d’argent

La croissance mondiale ralentit, comme le montre la baisse des transports de marchandises. Les banques centrales continuent à distribuer de la fausse monnaie sous forme de crédit illimité. La punition ne va pas tarder. « C’est fini ! » Raúl Ilargi Meijer, chroniqueur du Contra Corner, le blog de David Stockman, explique que « le modèle tout entier, sur lequel nos sociétés se sont fondées depuis, au moins, toute notre existence, touche à sa fin ! » Selon Meijer, toujours : Voilà pourquoi il y a Trump…

« Il n’y a pas de croissance. Il n’y a pas de véritable croissance depuis des années. Tout ce qu’il reste, ce sont les chiffres du S&P 500, vides, creux, clinquants, soutenus par des rachats d’obligations ultra bon marché, et des chiffres de l’emploi dissimulant des millions de chômeurs découragés. Et surtout, il y a la dette, publique aussi bien que privée, qui a servi à maintenir une croissance illusoire mais qui, désormais, y parvient de moins en moins bien.

« Il n’y a pas de croissance. Il n’y a pas de véritable croissance depuis des années. Tout ce qu’il reste, ce sont les chiffres du S&P 500, vides, creux, clinquants, soutenus par des rachats d’obligations ultra bon marché, et des chiffres de l’emploi dissimulant des millions de chômeurs découragés. Et surtout, il y a la dette, publique aussi bien que privée, qui a servi à maintenir une croissance illusoire mais qui, désormais, y parvient de moins en moins bien.

Ces faux chiffres relatifs à la croissance n’ont qu’une raison d’être : faire en sorte que le public laisse les responsables au pouvoir bien installés dans leurs fauteuils confortables. Mais on ne peut jamais aveugler les gens au-delà d’un certain temps. Et désormais, ce temps est limité.

Voilà ce que signifie l’ascension de Trump, ainsi que le Brexit, Le Pen, et tous les autres. C’est fini. Ce qui nous a animés toute notre existence a perdu les pédales et n’a plus de forces ».

Rien de tout cela ne devrait surprendre les lecteurs de La Chronique… Nous savons que rien n’appauvrit plus vite les gens qu’un excès « d’argent ».

L’Etat a fourni à l’économie un volume de crédit quasiment illimité, fondé sur de l’argent falsifié. L’argent était bidon. Mais il a servi à acheter des ressources réelles. Ensuite, comme il n’était plus nécessaire de réfléchir avec soin à la façon dont le capital était utilisé, les ressources ont été gaspillées.

Le rythme auquel interviennent les défauts de paiement des entreprises est le plus rapide que l’on ait enregistré depuis 2009. Neuf ménages sur 10 affichent une baisse de revenu. Et les recettes fiscales du dernier trimestre ont chuté par rapport à la même période en 2015.

Corrigée de l’inflation, la croissance réelle de l’économie américaine — mesurée par les recettes fiscales effectives plutôt que par les statistiques loufoques de la Fed – est en baisse.


La baisse du transport de marchandises

L’économie mondiale ralentit, elle aussi. Lambert Strether, du blog Corrente Wire explique :

« J’ai commencé à surveiller le transport… en partie parce que c’est drôle, mais surtout parce que le transport porte sur des choses, et que suivre la trace de ces choses était une façon bien plus séduisante de comprendre ‘l’économie’ que les statistiques économiques, et à plus forte raison, que tous ces discours sophistiqués dont les gens de Wall Street usent quotidiennement.

Donc, ce que j’ai remarqué, c’est une baisse, et non des phases de baisse temporaires suivies de rebonds, mais une baisse s’étalant sur des mois, puis sur une année. Le ferroviaire est en baisse, même lorsque vous retirez le charbon et les céréales, et la demande de wagons de marchandises a diminué. Le transport routier est en baisse, de même que la demande de camions. Le transport aérien flanche. Les ports du Pacifique n’affichent aucun rebond en prévision de Noël.

Et à présent, voilà la débâcle d’Hanjin Shipping — tout ce capital retenu dans des navires bloqués, bien qu’on ne chiffre la cargaison qu’à 12 milliards de dollars, environ — et tout le monde reconnait unanimement que, quelque part, ‘nous’ avons investi beaucoup trop d’argent dans ces grands navires et bateaux, ce qui sous-entend (j’imagine) que nous avons beaucoup moins de choses à transporter que nous ne le pensions, du moins à travers les océans. »


Un système d’enrichissement par du faux crédit

Comme nous l’avons indiqué la semaine dernière, les exportations chinoises enregistrent une baisse annuelle de 10%, en dollars.

Si vous n’exportez aucune « chose », vous n’avez pas besoin de navires pour les expédier où que ce soit.

Mais à mesure que l’économie sombre, l’endettement augmente, financé par les banques centrales.

D’après Bloomberg : Cette année, les principales banques centrales du monde musclent leurs bilans à la cadence la plus rapide jamais enregistrée depuis la crise de la dette européenne de 2011, afin de booster des reprises économiques en demi teinte, via des rachats d’actifs qui soutiennent le cours des actions et des obligations.

Voyons voir… Comment ça marche, déjà ?

Le monde est trop endetté et en surcapacité. La croissance ralentit. Les défauts de paiement sont en hausse. Alors que font les banques centrales ? Elles encouragent les gouvernements à aggraver leur endettement… et financent un surcroît de capacité.

L’Etat a utilisé l’argent falsifié afin d’offrir du faux crédit à l’économie… lequel a été employé pour acheter des ressources réelles… qui ont été dilapidées. A présent, nous avons une abondance de créances (dettes) en contrepartie d’une future production en baisse. [NDLR : En France, tandis que les dettes augmentent, la croissance ralentit et le chômage s’intensifie. La situation deviendra critique dès 2017, les contribuables ne pourront plus assumer cette dette. La faillite publique sous une forme ou une autre se profile. Comment sauver votre épargne de ce désastre annoncé ? C’est ici.]

Comment cela aurait-il pu fonctionner ?

La moralité de l’économie Une économie est un système moral, après tout. Ce n’est pas un système d’enrichissement. Vous recevez ce que vous méritez, et non ce que vous voulez ou ce que vous espérez.

A long terme, l’économie punit le gaspillage, l’erreur, l’idiotie, l’impétuosité, la paresse, l’arrogance et l’indiscipline.

Maintenant, les Américains se font punir. Avec ménagement, jusqu’à présent. Plus tard, le fouet sera beaucoup plus cinglant.

Société sans cash : qui va en profiter ?…

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Une société sans cash : qui va en profiter ?

Je fonctionne à l’ancienne mode avec mon argent. Je suis un peu comme les vieux dont je suis, j’aime bien pouvoir compter ce qu’il y a dans mon porte-monnaie. Je retire une certaine somme de cash dans la machine à sous en bas de chez moi et je sais qu’elle me suffira pour vivre, disons deux semaines. Ainsi, si je fais une dépense imprévue, il faudra que je rectifie le tir la quinzaine suivante pour rester dans une situation de sécurité, en d’autres termes ne pas dépenser la totalité de ma retraite chaque mois mais épargner au moins 10 % de cette dernière. Je peux conserver cette épargne chez moi en toute sécurité (ce que je fais déjà) car je n’ai pas de Ferrari, je n’ai d’ailleurs pas de voiture, et je ne porte sur moi aucun signe extérieur de richesse. Pour moi une société sans cash signifierait la fin d’un style de vie que je peux gérer facilement et ce d’autant plus que mon téléphone portable est mon ennemi numéro un… un parasite plutôt qu’un objet utilitaire dont je ne me sers que pour savoir quelle heure il est.

Ce lundi 17 octobre 2016 Tim Cook, le CEO d’Apple déclara à l’Agence Nikkei à Tokyo : « Nous ne pensons pas que le consommateur aime particulièrement le cash«. C’est assez bizarre de faire une remarque pareille dans ce pays du monde où le cash est roi. Les billets en circulation (90.000 milliards de yens) représentent un cinquième du PIB du Japon, c’est la plus forte proportion dans le monde. De nombreux petits business y compris des restaurants n’acceptent pas les cartes de crédit malgré le fait que ce pays fut le premier à inventer le paiement avec un smartphone il y a dix ans, paradoxal !

Cook a ajouté droit dans ses bottes :« Nous voulons (Apple) être le catalyseur de la suppression du cash »avec l’arrière pensée du système Apple Pay qui rapporte un petit pourcentage à la compagnie de la Silicon Valley. Apple a créé cette application en 2014 et annoncé qu’elle fonctionnerait avec FeliCa, un système de paiement standard avec smartphone répandu au Japon, sous-entendu encore Apple en tirera profit. Le souci est qu’Apple Pay n’est compatible qu’avec le système d’exploitation Apple et ne fonctionne pas sur Androïd. Si le pourcentage prélevé sur les transactions avec iPhone (0,15 % du montant) paraît dérisoire, cela n’a pas empêché Tim Cook d’annoncer aussi qu’il allait ouvrir un centre de recherche sur l’intelligence artificielle à Yokohama, tout est bon pour séduire les Japonais.

Bref, la suppression du cash va peut-être devenir à l’avenir effective avec les smartphones tant au Japon que dans bien d’autres pays.

Mais qui a intérêt, en dehors d’Apple naturellement, à ce que le cash soit supprimé ? C’est là une bonne question à laquelle Don Quijones, journaliste éditorialiste de son propre blog Raging Bull-shit et de WolfStreet tente de répondre et je me suis permis de traduire son article pour mes lecteurs (sans son autorisation) car on y trouve des informations effrayantes. Il s’agit d’une traduction libre dont je porte l’entière responsabilité.

Il y a d’abord les banques centrales qui aimeraient bien que tous les déposants, entendez les clients des banques, soient soumis aux taux d’intérêt négatifs qui pourraient durer beaucoup plus longtemps que prévu car ces banques centrales ne savent pas trop comment sortir de l’ornière dans laquelle ils se sont embourbé, mais c’est une autre histoire. En d’autres termes si votre compte en banque est bien alimenté, outre les frais de gestion (de quoi ?) vous paierez une sorte de taxe proportionnelle au volume de votre compte, tout pour plaire ! Aux yeux des banquiers centraux le moindre quidam qui retire du cash de sa banque est donc plutôt mal vu, il faut donc que ça cesse au plus vite. Il y a aussi les compagnies de cartes de crédit, Visa, Mastercard, Amex et quelques autres pour qui le cash est le rival ultime. Pas étonnant donc qu’elles poussent les banquiers centraux à procéder le plus rapidement possible à la suppression du cash. Pour les banques commerciales, celles qui se trouvent au coin de votre rue (il y a 7 banques à moins de 50 mètres de chez moi), c’est aussi tout bénéfice : moins de frais de gestion, moins de personnel, meilleur contrôle des flux de monnaie et prélèvements plus importants sur chaque transaction.

Pour les politiciens, les fonctionnaires de l’Union européenne et les ploutocrates en tous genres incluant les hauts-fonctionnaires du Fond Monétaire International, de la Banque Mondiale et des Nations-Unies, c’est encore tout gagnant car ils pourront encore mieux contrôler la population dans leurs besoins pour tout simplement survivre, ce que le blogueur Martin Armstrong appelle le « contrôle totalitaire sur l’économie ».

Tous ces acteurs puissants ont déjà créé une sorte de club pour promouvoir une société sans cash, le « Better Than Cash Alliance » (BTCA), un appendice – comme il y en a tant d’autres – de l’ONU, partenaire aussi des gouvernements, des grandes corporations et des organisations internationales. Sa devise est : « Accélérer la transition du cash vers le paiement numérique à l’échelle mondiale dans l’excellence de la qualité et du service pour tous ». Les membres de cette émanation du « machin onusien » font partie du who’s who des institutions et des corporations les plus influentes dans le monde. On y trouve pêle-mêle Coca Cola, Visa et Mastercard, la Fondation Bill & Melinda Gates, City Group, l’Agence américaine pour le développement international (USAID) dont les liens avec la CIA sont notoires, et aussi le World Saving Banks Institute qui représente 7000 banques commerciales et d’épargne dans le monde, rien que ça. Curieusement Apple ne figure pas dans la liste des membres de cette alliance d’un nouveau genre, quelle discrétion de façade étonnante !

Il y a aussi d’autres puissantes fondations privées qui s’intéressent à la société sans cash comme par exemple la Fondation Ford, la Clinton Development Initiative (tiens-tiens !), le World Food Program des Nations-Unies, le UNFPA (Fond des Nations-Unies pour la population), l’UNPD (programme de développement de l’ONU) l’IFAD ou fond international pour le développement agricole et l’UNCDF (fond onusien de développement du capital). Dix-huit gouvernements ont rejoint cette organisation : Colombie, Pérou, Mexique, Philippines, Bangladesh, Pakistan, Afghanistan, Inde, Papouasie-Nouvelle Guinée, Moldavie et sept pays d’Afrique, Libéria, Sénégal, Sierra-Leone, Rwanda, Ghana, Benin et Malawi. Ces sept pays sont en première position pour la lutte contre le cash et c’est facile à comprendre. Les réseaux de téléphonie sans fil remplacent le téléphone « terrestre » qui n’existait que peu ou pas du tout dans ces pays.

Dans ces pays peu de personnes ont un compte en banque et les transactions se font le plus souvent de la main à la main, une économie grise sinon noire. C’était donc une opportunité à saisir pour cette association que de se concentrer sur l’Afrique pour réaliser la plus importante expérimentation sociale de tous les temps : une société sans cash, et comme Bill Gates le souligne« quand cette expérience aura réussi elle s’imposera tout naturellement aux pays développés ».

Au Nigeria par exemple, le pays le plus peuplé d’Afrique (170 millions d’habitants) Mastercard vient de lancer une « carte-de-paiement-carte-nationale-d’identité-biométrique » dans laquelle toutes les informations relatives à un individu se retrouvent rassemblées, tout simplement Orwellien !!! Pour les pays qui trainent les pieds, la BTCA a publié un rapport qui identifie les 10 moyens dont dispose un gouvernement pour créer une économie 100 pour 100 digitale dont un programme d’identification unique, une digitalisation des paiements et des reçus gouvernementaux et aussi la politique à adopter pour inciter les citoyens à adopter in fine les paiements digitaux. Pour Ruth Goodwin-Groen, CEO de BTCA, une société sans cash sera tout bénéfice et pas seulement pour les membres de l’association mais elle sera un élément promoteur du développement économique en faisant sortir les gens de la pauvreté. Comme par hasard l’Institut Mckinsley en rajoute un couche et a calculé qu’en 2025 la société sans cash dégagera 3700 milliards d’économies qui seront utilisées pour créer 95 millions d’emplois dans le monde et éviter des détournements de fonds (et d’impôts) à hauteur de 110 milliards par an dans les pays émergeants. Tout ça semblerait impressionnant si c’était vrai…

La réalité est plus sombre. L’établissement d’une société sans cash ne bénéficiera qu’à ceux qui détiennent déjà le pouvoir, comme certains commentateurs économiques l’appellent, le « Deep State ». En détruisant lentement mais sûrement le cash ces corporations et gouvernements qui leurs sont associés ne cherchent qu’à s’accaparer et contrôler le peu de liberté qui nous reste, l’anonymat, la vie privée et la liberté personnelle et, vu comment l’affaire évolue, ils y arriveront et nous serons tous réduits à l’état d’esclaves sauf naturellement ceux appartenant au top 0,1 %… Il est déjà trop tard comme dirait Charles Sannat à la fin de tous ses billets…

Sources : fortune.com, armstrongeconomic.com, betterthancash.org, wolfstreet.com et aussi :https://www.betterthancash.org/news/media-releases/new-united-nations-study-maps-top-10-ways-governments-and-companies-can-create-digital-economies . Allez sur ce site, vous ne serez pas déçu !

Auteur Jacqueshenry pour Mauvaise-Nouvelle

Url de l’article:

http://www.mauvaisenouvelle.fr/?article=monde-societe-sans-cash-qui-va-en-profiter—906

Voir du même auteur:

Quand Leonardo Di Caprio fait de l’écologie avec de l’argent sale…

Crise climatique : la versatilité du monde politique est étonnante !

La Wallonie rejette l’ultimatum de l’UE sur l’approbation du CETA

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Le président du parlement de Wallonie a fait savoir, dans la matinée du 24 octobre, qu’il ne serait pas possible de respecter l’ultimatum imposé par l’UE, qui s’impatiente de voir la région belge approuver le traité de libre-échange avec le Canada.

«Ce ne sera pas possible de respecter cet ultimatum», a déclaré lundi 24 octobre le président du parlement wallon, André Antoine, selon l’AFP. Le haut responsable belge faisait référence à l’injonction formulée par le président du conseil européen Donald Tusk dimanche 23 octobre : la Belgique aurait jusqu’à lundi soir pour dire si oui ou non elle serait en mesure de signer jeudi 27 octobre à Bruxelles le traité de libre-échange UE-Canada, le fameux CETA.

En raison de l’opposition de la région francophone de Wallonie, la Belgique est le seul des 28 Etats de l’UE à refuser, pour l’instant, la signature de l’accord euro-canadien, compromettant sa signature finale prévue jeudi 27 octobre. «Si la Belgique n’est pas en position de dire si elle peut garantir qu’elle va signer, il est très clair pour Donald Tusk que cela ne fait aucun sens d’avoir un sommet, et il n’y aura pas de sommet et pas de date fixée pour un nouveau sommet», avait ainsi fait savoir, dimanche 23 octobre, une source européenne à l’AFP.

Un échec des négociations sur le CETA pourrait également compromettre la signature de son «grand frère», le TAFTA (traité de libre-échange transatlantique), que l’UE souhaiterait ratifier avec les Etats-Unis malgré des oppositions formulées, entre autres, par la France. «Je crains que le CETA puisse être notre dernier accord de libre échange», avait mis en garde la semaine dernière le président du Conseil européen.

« L’euro s’écroulera un jour comme un château de cartes »

L’euro prend l’eau de partout, c’est une véritable catastrophe, la chronique d’un naufrage annoncé que personne ne veut voir tant les conséquences sont vertigineuses et pour le moins inconfortables, mais pourtant, c’est une évidence technique. L’euro ne fonctionne pas et ne peut pas fonctionner dans son état actuel.

Voilà ce que je disais dans un article du 16 septembre 2014, il y a un peu plus de deux ans maintenant : « construction, union, intégration, désintégration, dislocation, et explosion », voilà les phases inéluctables de cette construction européenne totalement ratée, faite en dépit du bon sens, dans le dos des peuples pour ne pas dire carrément « contre » les peuples européens.

Charles SANNAT

« Le projet euro en tant que tel est inopérant et incohérent dans sa forme actuelle », affirme l’économiste allemand et « père de l’euro » Otmar Issing.

L’économiste Otmar Issing a confié aux journalistes du quotidien britannique The Telegraph que l’euro s’était transformé en « instrument d’action politique, qui n’avait rien à voir avec l’économie », et qu’il pourrait « s’écrouler un jour comme un château de cartes ».

« Le pacte de stabilité et de croissance (PSC) s’est plus ou moins soldé par un échec. La Banque centrale européenne (BCE) a mis fin à la discipline du marché par le biais de ses interventions.

Le triomphe de la politique sur l’économie constitue un vice fatal, intégré intrinsèquement au fond de la structure de l’Union monétaire depuis sa création », a souligné M. Issing.

Et d’ajouter : « Au mieux, la BCE s’en sortira de peu chaque fois, en vacillant d’une crise à l’autre avant qu’un effondrement total ne survienne. »

Rappelons que le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi, invité au Parlement allemand, a défendu mercredi dernier sa politique accommodante, critiquée en Allemagne, affirmant que la population européenne vivait mieux grâce à elle.

« Nos mesures fonctionnent », a martelé M. Draghi dans un discours diffusé par la BCE. Après avoir « contré la menace d’une nouvelle « Grande Dépression » », ces mesures contribuent à « garantir une croissance qui bénéficiera au final aux épargnants et aux retraités en Allemagne et dans l’ensemble de la zone euro », a-t-il assuré.

Source ici

L’Allemagne et la Deutsche Bank sont dans l’œil du cyclone

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Prenez la peine de vous informer à propos des difficultés financières de l’Allemagne, la troisième économie mondiale. Ce qui se passe là-bas sera bientôt le lot des pays occidentaux.

Depuis plusieurs jours les médias financiers s’émeuvent des difficultés des banques allemandes. Une vidéo du réseau Le Fil de l’Actualité propose une explication qui obscurcit plus qu’elle n’éclaircit le prétendu mystère de la faillite imminente de la Deutsche Bank, l’une des plus grandes banques d’Europe (1). Pourquoi et comment en est-elle arrivée là ?

La Deutsche Bank en difficulté

Ce n’est pas en scrutant les opérations bancaires et boursières journalières de la Deutsche Bank que vous découvrirez le motif de sa faillite appréhendée. En effet, cet examen critique des opérations de la banque allemande laisse entendre que la banque aurait pu agir autrement d’où la conclusion de la présentatrice de l’émission à l’effet que les gouvernements devraient légiférer pour contrôler les banques et les empêcher de spéculer et de mener des opérations boursières trop risquées comme celles des « subprimes » en 2007. Mais si une banque se voyait soudainement empêcher de prêter l’argent de ses épargnants, elle ferait faillite immédiatement plutôt que dans cinq ans.

Reprenons point par point le raisonnement qui nous est présenté dans cette vidéo du webmagazine Le Fil d’Actualité afin d’en démontrer l’inanité.

« La Deutsche Bank possède un capital de 17 000 milliards de dollars US en placement (prêts), pourtant elle enregistre une perte de 7 milliards de dollars cette année, au motif que la Banque Centrale Européenne, imposant un taux directeur à zéro pour cent, rend le prêt d’argent peu payant, forçant ainsi la Deutsche Bank à des placements boursiers mieux rémunérés, mais aussi plus risqués. Pire, le gouvernement des États-Unis poursuit la banque allemande pour un montant de 15 milliards de dollars pour son implication dans l’arnaque des « subprimes » en 2007-2008 aux É.-U. Du capital à prêter la Deutsche Bank en a à satiété puisque l’Allemagne a un excédent commercial de plusieurs milliards de dollars chaque année (272 milliards de dollars en 2015) ». L’analyste poursuit sa fumisterie en disant qu’il y a trop d’épargne en Allemagne et pas assez d’emprunts ce qui est démentit par les chiffres publiés par le FMI qui démontre que l’endettement atteint des niveaux record dans tous les pays de l’hémisphère nord, y compris en Allemagne (2). Ce qui manque aux investisseurs Allemands ce sont des occasions d’affaires dans lesquelles investir leur capital bancal. Il n’y a nulle part où cette banque puisse prêter cet argent sans risquer de le dilapider – car le problème ce n’est pas la « financiarisation ou la monétarisation » de l’économie « irréelle » (sic) comme l’écrivent les économistes, le problème c’est l’étranglement de l’économie capitaliste. Le problème ce sont les marchés anémiés, sans solvabilités, que les « vautours » financiers s’arrachent faute d’autres proies à dépecer. Le capital est disponible à profusion, mais il ne parvient plus à se valoriser – à s’investir « profitablement », ce que les économistes marxistes appellent « l’accumulation capitalistique » – d’où les banquiers – ces argentiers de métiers – sont contraints de lui imposer une circulation forcée à travers le circuit financier qui ne peut que se dégrader au point d’imploser. Car contrairement à ce que prétendent les économistes gauchistes la circulation financière du monétaire ne crée que valeurs boursières imaginaires, via une circulation parasitaire qui accapare une part croissante de la plus-value aux dépens du secteur productif de l’économie (industriel – construction – primaire – transport). Mais attention, ce phénomène n’est pas apparu au stade ultime impérialiste du mode de production capitaliste. Cette pratique existait dès l’origine de ce mode de production, la phase impérialiste là simplement exacerbée jusqu’à le faire imploser.

Pourquoi l’Allemagne est-elle dans l’œil du cyclone ?

L’Allemagne est dans l’œil du cyclone parce que l’économie allemande est prospère et la plus moderne, la plus robotisée, du monde. L’économie allemande est celle qui a atteint la plus forte composition organique en capital (Capital fixe/Capital variable), ou, si vous préférez, les immobilisations allemandes divisées par la rémunération des prolétaires allemands. Dans une économie nationale, la valeur marchande produite (valeur ajoutée = Va) par rapport au capital investi donne un indice du niveau de productivité de l’économie. La formule va comme suit : (Va/ (Cc = Immobilisation) + (Cv = rémunération)). De ce point de vue l’économie allemande est très performante, car c’est une économie fortement mécanisée et robotisée, ayant donc une forte productivité. En conséquence, c’est aussi l’économie qui connait la plus forte baisse de son taux moyen de profit. La loi de la baisse tendancielle du taux de profit se lit comme suit : « Lorsque la composition organique du capital augmente plus rapidement que le taux de plus-value, le taux de profit baisse » (Karl Marx).

Ainsi, des calculs récents montrent qu’en Allemagne la productivité du travail salarié plafonne alors que le taux de plus-value (Valeur ajoutée = Va) diminue pour l’ensemble de l’économie tout comme aux États-Unis (3). Pire, quand le taux de plus-value diminue ceci signifie que le capital ne parvient plus à se reproduire en quantité suffisante pour se régénérer et pour croitre et c’est un indice de la déchéance du mode de production capitaliste. C’est ce processus que l’on appelle le stade impérialiste du mode de production capitaliste et il survient d’abord dans les économies les plus en pointe, les plus performantes. La phase ou les contradictions inhérentes à ce mode de production, pleinement développées, en paralyse l’expansion et en provoque l’attrition. Rien à voir avec l’apparition du « capital financier  », la pseudo « financiarisation et la monétarisation » de l’économie, ni avec la « monopolisation et la socialisation de la production », ni avec « l’exportation de capitaux à la place des marchandises » qui sont simplement des symptômes, des conséquences de la décadence et non sa substance.

Examinons une citation de Lénine tirée de son livre « L’impérialisme stade suprême du capitalisme  ». Lénine écrit «  Traduit en clair, cela veut dire que le développement du capitalisme en est arrivé à un point où la production marchande, bien que continuant de « régner » et d’être considérée comme la base de toute l’économie se trouve en fait ébranlée, et où le gros des bénéfices va aux « génies » des machinations financières. À la base de ces machinations et de ces tripotages, il y a la socialisation de la production ; mais l’immense progrès de l’humanité, qui s’est haussée jusqu’à cette socialisation, profite… aux spéculateurs ».
Lénine adopte ici une position réformiste, au même titre que les analystes du Fil de l’actualité qui prétendent que machinations et tripotages de la part des spéculateurs financiers sont les causes de la crise systémique du capitalisme en phase impérialiste, une phase différente du « capitalisme classique » disait Lénine (4).

Appliquons ces principes à la faillite imminente de la Deutsche Bank. En plaçant leur capital financier, dans des prêts risqués – sulfureux, les banquiers allemands n’ont pas tripoté – ils n’ont fait que leur devoir – ce qu’ont fait les banquiers du monde entier ; car bien peu d’occasions d’affaires « profitables » s’offraient à leur sagacité affamée. S’ils ne l’avaient pas fait, leur banque aurait déjà périclité. Les banquiers et les spéculateurs boursiers ont été forcés par les lois du système économique et financier à ces opérations risquées puisque tout autre chemin de valorisation du capital (financier, monétaire, ou autres appellations) leur était fermé. À la prochaine occasion, ils devront récidiver. Aucun système de contrôle gouvernemental – aucune règlementation étatique capitaliste – ne pourra jamais empêcher le capital de tenter de se frayer un chemin au sein de la superstructure financière dans une veine tentative de fructifier, objet ultime de son existence. Ce phénomène n’a rien à voir avec la « socialisation de la production » proclamée par Lénine. Il ne faut jamais prendre la conséquence pour la substance.

Pour conclure

L’explication ultime de la crise de la Deutsche Bank ainsi que des crises qui secouent le système financier capitaliste réside dans le procès de production (l’infrastructure sur laquelle repose la superstructure) jamais dans les rapports de production, jamais dans la responsabilité de tel ou tel agent économique fonctionnaire du capital. Les malversations des banquiers allemands ne fournissent pas le motif de la faillite de la Deutsche Bank, elles sont simplement la réaction de survie que ces banquiers ont imaginée pour sauver leur institution tout comme les autres banquiers de la Cité et de Wall Street l’ont fait et le referont. La solution à la crise systémique du capitalisme n’est pas de règlementer ou de tenter de contrôler l’activité des banquiers, c’est de détruire le système bancaire capitaliste et l’ensemble du mode de production capitaliste ainsi que l’État capitaliste – son État-major – qui ne pourra jamais sous aucune condition être redressée n’en déplaise aux réformistes et aux opportunistes.

À l’échelle internationale, les déboires de la Deutsche Bank démontrent que l’Allemagne se retrouve à nouveau aujourd’hui à la croisée des chemins au sein de l’économie européenne et mondiale. Son développement économique la place en opposition à l’expansion du capital américain, du capital chinois, du capital russe en Europe centrale. Les alliances impérialistes se redessinent. D’un côté la Russie resserre ses liens avec la Chine, le Royaume-Uni aussi. La France resserre ses liens avec l’Amérique tandis que l’Allemagne, isolée, tente de rassembler les pays de sa sphère d’influence européenne.

La classe prolétarienne n’a rien à faire dans ces galères impérialistes mortifères qui courent à la guerre et elle doit bien comprendre ces dispositions géopolitiques – refusée de prendre partie dans ces conflits inter-impérialistes et conservée ses énergies pour le marathon final.

  1.  https://www.facebook.com/lefildactuofficiel/videos/1219085291466646/
  2.  http://www.les7duquebec.com/7-au-front/lendettement-mondial-gravit-de-nouveaux-sommets/
  3.  http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/le-taux-de-profit-aux-etats-unis-1948-2015/
  4.  http://www.les7duquebec.com/7-au-front/centenaire-de-limperialisme-stade-supreme-du-capitalisme-de-lenine/

Quand l’État sanctionne l’épargne des Français

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Décidément, l’épargnant est vraiment considéré en France comme un mauvais citoyen, et les dernières décisions prises par le gouvernement semblent corroborer ce triste constat.

Le 10 octobre dernier, l’OCDE nous révélait les chiffres de l’épargne dans différents pays considérés les plus développés (Allemagne, États-Unis, Canada, Australie, France, Japon, Royaume-Uni, etc.). Et on y découvrait que, si la France est bien historiquement un pays d’épargnants, nous sommes loin d’être les fourmis les plus zélées de l’OCDE. En réalité, nous serions même bien plus près des cigales au regard des taux d’épargne constatés non seulement dans la Zone Euro mais aussi dans la plupart des autres pays du monde.

L’État a besoin de nos économies

Pourtant, l’État français enrage de voir toutes ces ressources inutilisées, insensible aux arguments de prévoyance et de protection qu’il devrait plutôt encourager en ces temps de crise. Parce que l’argent que nous avons, c’est autant qu’il n’a pas. Et il en manque cruellement, surtout depuis qu’il s’est mis en tête que tout pouvait s’acheter, y compris la compétitivité (le pathétique épisode Alstom en est un bon exemple). Sans compter que la paix sociale coûte cher, elle aussi, comme en témoignent les milliards d’euros déjà distribués par le gouvernement  aux organisations syndicales, lesquelles ont d’ailleurs très bien compris qu’elles devraient se manifester bien plus régulièrement, pour n’importe quel motif, afin de monnayer le retour au calme contre de quoi ne pas mourir de faim jusqu’à la prochaine grève. En d’autres temps et en d’autres lieux, on aurait qualifié ces agissements de mafieux. Mais passons…

Donc, malgré son niveau relativement modeste, l’épargne des Français est jugée excessive par l’État. Et l’Insee, dans sa grande bienveillance à l’égard des puissants qui le nourrissent (là encore, et de quelque bord qu’ils puissent être d’ailleurs), a même fixé ce taux d’épargne à 14,50% pour l’année 2015, justifiant l’urgence de le réduire au regard des quelque 12,8% seulement dans le reste de la Zone Euro. L’ennui c’est que, là où l’organisme statistique français déchiffre 14,5%, l’OCDE plus indépendant vis-à-vis de nos dirigeants politiques ne lit que 8,3. Et pour le coup, nous sommes bien moins économes que la plupart de nos voisins européens. Quand un Français met en moyenne chaque jour un peu moins de 9 euros de côté, un Allemand épargne 10,48 euros, un Norvégien ou un Australien environ 11,30 euros, un Suédois 15,76 euros, et un Suisse… plus de 27 euros.

L’ennui, c’est qu’on ne peut pas contraindre facilement les Français à casser leur Livret A ou leur PEL. Et même les taux négatifs dont l’avènement fut vécu comme la solution à tous les maux, puisqu’ils allaient rendre le crédit rentable pour les emprunteurs et l’épargne coûteuse, n’ont pas réussi à détourner les épargnants du bon sens le plus élémentaire.

Refiscaliser indirectement le livret A

Alors il reste la sanction, et la dernière décision en date vise toute simplement à supprimer les aides personnalisées au logement des ménages ayant constitué une épargne par ailleurs. Une odieuse manœuvre qui risque non seulement de ne pas atteindre le but escompté mais surtout d’appauvrir encore davantage ceux qui sont les plus fragiles. Ainsi, après une première entaille faite le 1er juillet dernier dans le principe de cette allocation, à savoir l’instauration d’une dégressivité des APL au-delà d’un certain montant de loyer (parce que c’est bien connu que les pauvres essaient toujours de vivre au-dessus de leurs moyens et veulent occuper des logements bien trop chers par rapport à leurs revenus), voilà que le gouvernement de M. Valls a décidé de sanctionner les bénéficiaires de l’APL dont le patrimoine serait supérieur à 30.000 euros.

On ne devrait guère s’étonner d’une mesure aussi démagogique, voire populiste, à quelques mois des élections présidentielle et législatives. Néanmoins, alors que l’objectif est de frapper ces « salauds de riches qui s’agrippent à leur or » (pour reprendre la remarque moyenâgeuse prononcée par un actuel « homme de gauche » auquel nous épargnerons l’outrage de révéler son nom), la mesure risque surtout de sanctionner une grande partie des locataires de droit commun ainsi que des propriétaires appartenant à la classe moyenne basse (ceux qui ont BESOIN de l’APL). Car, la loi de finance pour 2016 prévoit d’introduire les produits financiers dans la base de calcul servant à déterminer ce fameux patrimoine de 30.000 euros. Et là où l’idée confine au génie (ou au ridicule, c’est selon), c’est que les différents livrets d’épargne réglementés, au premier rang desquels on trouve l’emblématique livret A, mais aussi le livret d’épargne populaire ou encore le livret de développement durable, seront eux aussiconsidérés comme des produits financiers comme les autres.

Une manière finalement fort habile (ou particulièrement mesquine) de refiscaliser indirectement des supports d’épargne qui ne l’étaient pas jusqu’ici… et qui ne rapportaient déjà plus grand chose.

Le travail « low-cost » s’étend en France

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Spécialiste du marché du travail, Valérie Segond dresse un tableau de la France qui tranche avec les discours politiques. Pour Paris Match, elle se penche sur les positions des candidats à la primaire de la droite.

« Va-t-on payer pour travailler ? » : c’est le titre à peine provocateur du livre très instructif que publie la spécialiste du marché du travail Valérie Segond (Ed. Stock). Elle nous fait découvrir comment dans le privé, comme dans le public, il est devenu légal de travailler beaucoup plus que 35 heures pour beaucoup moins que le Smic. L’auteur s’étonne de l’ignorance de presque tous les candidats à la primaire de droite sur ce sujet.

Paris Match. Qu’avez-vous retenu du premier débat de la primaire à droite sur les propositions des sept candidats concernant le travail ?

Valérie Segond. J’ai été frappée par la méconnaissance qu’ont les candidats du marché français du travail. Ils parlent des 35 heures comme d’une spécificité française. Or les Français travaillent en moyenne 39 à 40 heures, Comme en Europe. Ils veulent supprimer les 35 heures mais ils auront bien du mal car les entreprises ont tout à gagner de l’actuelle organisation ultra flexible du travail. Ils expliquent que le dialogue social n’existe pas : or 80% des accords sont négociés… Six sur les sept m’ont paru fonctionner par slogans.

Le ou laquelle vous a paru le plus convaincant ?

Curieusement, c’est Jean-Frédéric Poisson qui m’a paru le mieux connaître la réalité du travail. ll a dit carrément : « Les 35 heures ne sont pas le problème » ou encore « les entreprises n’ont pas envie de détricoter des accords durement négociés ».

Pourquoi dites-vous que les 35 heures sont devenues un slogan sans réalité ?

D’abord il y a tous ceux qui n’arrivent pas à faire 35 heures parce qu’on ne leur offre pas de temps plein : aujourd’hui 1,6 million de Français subissent ce temps partiel, soit 20% des travailleurs [elle a voulu dire un vingtième, soit 5%, car il y a 30 millions d’actifs en France, NDLR]. Et puis, pour les cadres, il faut s’arrêter sur le régime des « forfaits jours ». Créé par la loi Aubry de 2009, il concerne aujourd’hui 1,4 million d’actifs et constitue, selon un inspecteur du travail, « une des plus grandes escroqueries sociales qui aient jamais existé ». Pourquoi ? Car en passant à ce régime, on cesse de compter leur temps de travail. Pour simplifier, avant, aux 39 heures, ils pouvaient atteindre 40 heures, désormais aux 35 heures, ils en travaillent 50. Le forfait jour a fait exploser le temps de travail des cadres, notamment ceux qui travaillent en consultants extérieurs sur un marché du conseil surencombré.

Lire la suite de l’article sur parismatch.com

Hold-up légal sur vos comptes : comment la toile se tisse lentement pour mieux vous (nous) piéger…

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par Jean-Luc Hodemon

En mars et avril 2016, je publiais deux articles décrivant le mécanisme du bail-in et montrant comment, en cas de nouvelle crise bancaire, les épargnants, même modestes, pourraient être mis à contribution pour renflouer une banque vacillante.

Liens vers les articles décrivant ce mécanisme :

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/hold-up-legal-sur-vos-comptes-179732

http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/hold-up-legal-programme-sur-vos-179027

Depuis, de nouvelles mesures ont été adoptées par le Parlement qui, décidément, s’intéresse beaucoup à nos « petites » (au sens figuré, mais souvent au sens propre) économies…

Par l’adoption de l’article 21 bis du projet de loi « Sapin 2 », les députés ont adopté le 29 septembre 2016 le principe d’un possible blocage du retrait des assurances-vie par les épargnants. Le gouvernement pourra ainsi, en cas de crise, limiter, retarder et surtout suspendre les retraits. En fait, cette décision relèverait du Haut Conseil de Stabilité Financière placé sous l’autorité du ministre des finances.

Objectif notamment affiché : protéger les assureurs d’une nouvelle tourmente financière, notamment liée à la baisse des taux et au risque d’une brutale remontée, qui conduiraient les épargnants à retirer leurs fonds pour s’orienter vers des placements plus rémunérateurs. Admettons…

Mais une autre réalité est possible : celui du second acte d’un vaste mécanisme de spoliation (le bail-in), mis en place depuis janvier 2016 pour faire payer aux épargnants les frais d’une éventuelle nouvelle crise bancaire.

1ère étape : on bloque leurs comptes,

2ème étape : on les ponctionne !

Le retour du syndrome chypriote !

A ceux qui pourraient croire que je suis dans l’erreur et qui pensent encore et toujours que cela ne pourra pas arriver, qu’ils s’informent sur la situation actuelle de la Deutsche Bank. Beaucoup d’entre vous le savent : il s’agit juste de la principale banque allemande. Elle est aujourd’hui au bord du gouffre et on ne sait pas comment elle sera sauvée.

Mme Merkel a exclu le « bail out », c’est-à-dire l’intervention de l’état et donc la mise à contribution des contribuables. Quels mécanismes sont en place au sein de l’UE pour régler cette question ? Précisément le bail-in…

Cruel dilemme pour Mme Merkel… Que fera-t-elle ? La voici prise au piège du sacro-saint dogmatisme ultralibéral qu’elle a elle-même contribué à développer au sein de l’union européenne. La voici également prises au piège des leçons données aux « mauvais élèves » de la zone euro en exigeant toujours plus de « rigueur »… En exigeant par exemple l’application de la directive bail-in et l’absence d’aides publiques, comme ce fut le cas pour de « petites » banques en faillite, telles que la banque Monte dei Paschi di Siena en Italie (cf. à cet égard http://www.revue-banque.fr/risques-reglementations/breve/tout-sauf-bail).

Que va-t-il donc se passer ?

La suite au prochain épisode !!! Mais ne l’oubliez pas, même les petits déposants ne sont pas à l’abri. Refusons de payer les erreurs de ceux qui jouent « au casino financier » avec nos économies. Nous ne sommes pas des moutons qu’il faut tondre… Bientôt les présidentielles : pesons sur tous les candidats pour faire retirer ces mesures iniques !

Une pétition est en ligne : informez et faites signer autour de vous !

Lien :https://www.change.org/p/gouvernement-et-parlement-hold-up-legal-programme-sur-vos-comptes-en-cas-de-nouvelle-crise-financiere

Sources :

  • Sur la situation de la Deutsche Bank et les risques de bail-in :

http://www.businessbourse.com/2016/09/29/merkel-exclut-un-bail-out-pour-deutsche-bank-vers-un-bail-in-des-deposants/

http://www.marketwatch.com/story/deutsche-bank-needs-a-bail-in-heres-how-it-could-be-done-2016-10-04

http://labourseauquotidien.fr/angela-merkel-declare-que-deutsche-bank-ne-recevra-pas-daide-detat/

http://www.bastamag.net/Deutsche-Bank-en-crise-la-plus-grosse-banque-allemande-fait-planer-la-menace-d

http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/deutsche-bank-un-dilemme-cruel-pour-angela-merkel-602687.html

  • Sur les possibilités de suspension des retraits des contrats assurance vie :

http://investir.lesechos.fr/placements/actualites/assurance-vie-les-deputes-ont-vote-le-blocage-des-retraits-en-cas-de-crise-1583166.php

http://www.lopinion.fr/edition/economie/assurance-vie-bombe-cachee-loi-sapin-2-105981

http://www.letelegramme.fr/economie/assurance-vie-la-mesure-qui-inquiete-les-epargnants-08-10-2016-11246273.php

http://votreargent.lexpress.fr/assurance-vie/vers-la-mort-des-fonds-en-euros-de-l-assurance-vie_1804065.html

http://votreargent.lexpress.fr/assurance-vie/vers-la-mort-des-fonds-en-euros-de-l-assurance-vie_1804065.html

 

«Le jour où j’ai paumé 150 millions» : dans la tête d’un trader repenti

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Les médias l’ont surnommé « le mini-Kerviel ». À l’origine d’un « incident de marché » de 751 millions d’euros à la Caisse d’épargne, l’ex-trader Boris Picano-Nacci revient sur ce monde d’hubris – dans lequel il a lui-même versé -, où les patrons incitent à prendre toujours plus de risques, pour empocher toujours plus de profits puis saisissent la justice dès qu’il y a de la casse.

Il ne porte plus sa très chic paire de Weston mais de simples baskets en toile. La métamorphose saute aux yeux dès qu’il franchit l’entrée de ce café branché parisien : il n’est plus le même. Une photo le montrait en 2012 en costard-cravate de jeune loup de la finance et voilà qu’il apparaît en ce doux matin d’automne 2016, poilu comme un hipster, la chemise délavée. On s’étonne de sa mue : « Ça doit être la barbe et les quelques kilos en moins », souligne Boris Picano-Nacci en tâtant sa joue poivre et sel jadis remplumée par les déjeuners chez le chef étoilé Guy Savoy. Aujourd’hui, « BPN » commande une salade de poulpe et se met à table dans un récit captivant, Regarde le trader tomber (Presses de la Cité). Le trader, c’était lui.

« BPN », ces initiales ne vous disent peut-être rien mais il suffit de taper son nom dans Google pour que surgisse le « mini-Kerviel de la Caisse d’épargne ». « Mini » en raison de la « mini » perte, une bagatelle de 751 millions d’euros – 150 millions de perte sèche, et plus de 600 millions pour le débouclage des positions – que la Caisse d’épargne lui reproche d’avoir causée en 2008. Alors que Jérôme Kerviel, l’ex-trader de la Société générale, a été sommé en 2010 de payer 4,9 milliards d’euros de dommages et intérêts, Boris Picano-Nacci a été condamné en 2013 par le tribunal de Paris à verser 315 millions à son ancien employeur et à deux ans de prison avec sursis.

Lire la suite sur: Marianne

«Payer pour travailler», c’est déjà une réalité

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Dans son livre «Va-t-on payer pour travailler?», la journaliste Valérie Segond enquête sur des dérives du travail low cost et de la flexibilité qui se généralisent.

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«Plus le chômage est élevé, plus le droit de travailler se paie cher», résume la journaliste Valérie Segond dans son livre Va-t-on payer pour travailler? (publié le 12 octobre aux éditions Stock). Elle nous le fait constater. C’est que certaines situations se sont banalisées: payer sa formation et sa qualification pour voler sous les couleurs de Ryanair; payer pour accéder à un stage de reconversion auprès d’une association après un licenciement; payer pour acquérir une franchise et rebondir lorsqu’on est un cadre au chômage.

Mais aussi payer de sa personne en se déqualifiant lorsqu’on est jeune diplômé en additionnant les stages à des fractions de Smic pour être moins cher que son voisin et espérer pouvoir revendiquer un début d’expérience professionnelle sur son CV. Payer en acceptant aussi des rémunérations qui, dans les services d’aide à la personne, ne couvrent que 70% du travail effectif. Payer aussi, sur son temps, comme cadre en travaillant sans limite dans le système des forfaits jours et en accumulant les heures gratuites jusqu’au burn-out pour atteindre ses objectifs. Ou payer lorsqu’on est auto-entrepreneur etcorvéable à merci, en faisant l’impasse sur la rentabilité pour obtenir des missions à un coût moins élevé qu’un salarié…

C’est sur la base de tels constats, et en les analysant, que Valérie Segond, dans son livreVa-t-on payer pour travailler?, décrit des réalités qui peuvent être des transgressions au droit du travail, mais pas toujours, loin s’en faut. Et c’est bien le problème.

Tous les secteurs d’activité concernés

Le travail low cost a maintenant investi tous les secteurs d’activité pour tous les personnels, quelles que soient leurs qualifications, de l’apprenti  au jeune diplômé, du travailleur détaché au chercheur, du graphiste et du journaliste à l’avocat qui passent par des plateformes informatiques où tout le monde casse ses tarifs pour décrocher un petit contrat…  Et qui paient pour accéder à ces plateformes, comme dans le cas d’Uber.

Lire la suite sur : Slate

Grèce : le monde sans pitié de l’Eurogroupe

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L’Eurogroupe n’a versé qu’une partie de la tranche prévue à la Grèce. Un nouveau geste de défiance envers le gouvernement grec.

L’Eurogroupe n’est pas tendre avec le gouvernement grec. La délégation hellénique se rendait pourtant à Bruxelles lundi 10 octobre avec l’espoir de voir se débloquer les 2,8 milliards d’euros de la tranche du programme prévue pour cet automne. Alexis Tsipras, le premier ministre grec, avait réussi, non sans peine, à faire accepter les 15 « mesures préliminaires » exigées par les créanciers. Du reste, les 18 autres ministres des Finances en ont convenu et ont applaudi. Mais ils n’ont libéré que 1,1 milliard d’euros sur les 2,8 milliards prévus.

Payer ses dettes avec de la dette

Pourquoi ? Les 1,1 milliard d’euros sont destinés au service de la dette, notamment les 450 millions d’euros que la Grèce doit rembourser d’ici à la fin de l’année au FMI. C’est le fonctionnement habituel de « l’aide » à la Grèce, nom donné à cette cavalerie financière qui consiste à rembourser la dette grecque par de la dette accordée à la Grèce. C’est aussi ce qui est nécessaire à empêcher tout défaut de la Grèce. Cette somme pouvait (et devait pour la tranquillité de l’Eurogroupe lui-même) être libérée immédiatement.

La question des arriérés

Ce n’est pas le cas des 1,7 milliards d’euros restant. Cette somme a une autre destination : elle doit venir payer les arriérés de l’État vis-à-vis de ses fournisseurs. C’est un élément important pour l’économie grecque, parce que ces impayés de l’État mettent souvent en difficulté les entreprises helléniques. Rappelons que, hors service de la dette, l’État grec a dégagé entre janvier et juin près de 3 milliards d’euros d’excédent « primaire », mais que cet argent ne peut être utilisé pour solder ces arriérés et doit être consacré entièrement au paiement de la dette. Dans la logique du « programme », ces arriérés sont donc payées par de la dette nouvelle afin que la dette ancienne puisse être remboursée. Il ne s’agit donc pas réellement d’un « cadeau » fait aux Grecs.

Lire la suite de l’article sur latribune.fr

Hausse des tarifs bancaires en 2017 : attention ça va faire mal

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Hausse des tarifs bancaires en 2017 : attention ça va faire mal.

[…]

Hausse de frais de tenue de compte

Les Échos soulignent : « Les frais de tenue de compte vont à nouveau constituer un levier efficace (…). Selon les données réunies par le cabinet Sémaphores Conseil, ces frais qui se sont élevés en moyenne à 12 euros par an en 2016 atteindront 18 euros en 2017 (moyenne des tarifs disponibles) ».

Hausse de cotisation de carte bancaire

Idem pour la carte bancaire, dont la cotisation annuelle va augmenter dans pratiquement tous les établissements en 2017, mais généralement de « seulement » un ou deux euros par client. Notons tout de même un + 18 % chez HSBC pour les tarifs des cartes bancaires à débit immédiat et + 6 % à la Société générale, signale Le Point.

Hausse des tarifs des retraits déplacés

Au chapitre des petites augmentation « indolores », figurent aussi la facturation (un euro) pour les retraits dits « déplacés », c’est à dire effectués hors des guichets du réseau de votre banque. La pratique, déjà en vigueur dans certains établissements, risque bien de se généraliser en 2017. La question est simplement de savoir quand : dès le premier retrait ou bien seulement au trois ou quatrième…

Lire l’intégralité de l’article sur sudouest.fr