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La crise grecque, et tout ce qu’elle comprend – presque tout, ne fait plus couler de l’encre. La Grèce pourtant continue à traverser une phase très difficile, qui concerne tous les peuples, surtout ceux qui croient qu’ils sont à l’abri d’un tel traitement. La Grèce suit une feuille de route que son peuple n’a pas choisie, définit par ses créanciers qui avec l’asphyxie économique, font qu’elle soit plus que jamais enchaînée dans une situation d’austérité extrême qui est mal expliquée. Oui, il y a obstination à appliquer l’austérité comme un concept économique capable d’ajuster ou de réguler des situations et des modèles économiques, alors que nous savons depuis plus d’un siècle que ce concept n’est pas toujours applicable. Alors pourquoi continuer à le faire, encore aujourd’hui, dans des situations comme celle de la Grèce ? Cela ne devrait pas être un mystère ou en tout cas se présenter en tant que tel.

Historiquement, nous savons que les politiques de relance économique basées sur l’austérité échouent, surtout lorsqu’elles ne sont pas adaptées pour des pays comme la Grèce, qui souffrent non seulement d’un déficit budgétaire mais aussi du déficit de la balance de paiements. L’austérité, dénoncée depuis les débuts du siècle dernier (voir David Hume), consiste à un modèle de dévaluation intérieure des revenus d’un pays (travail, retraite, investissements, prix, etc.), qui n’est pas adapté dans le cas grec puisque plus le coût de travail et les retraites baissent, plus la dette augmente. L’austérité en tant que mesure de régulation des modèles économiques et financiers (G20 de Toronto, 2008). Le bloc européen a refusé de suivre le modèle suivi par d’autres pays comme la Chine, la Russie, les EU, etc.

Pourquoi alors l’Allemagne, principal moteur de la politique de l’euro, (avec la complicité partielle de la France), refuse de suivre le modèle macroéconomique keynésien et opte pour une adaptation par les politiques monétaires et économiques ? Depuis, alors que les grandes puissances optent pour une approche keynésienne, afin de sortir de la crise de 2008 et prendre les mesures nécessaires au niveau international afin de corriger les failles du modèle, l’UE, quant à elle, fait bande à part.

Les intérêts de la dette et les Memoranda

Le point de vue, ici c’est à l’occasion de l’inscription sur le budget 2017 de la Grèce d’une dette de 563.055.375.000 €. Cette décision, loi 4444 a été publié dans JO du gouvernement grec le 14/12/2016, date à laquelle les pays membres doivent inscrire dans leur bilan, non seulement leur dettes mais aussi les coûts de service de la dette, c’est-à-dire les programme d’assistance pour soutenir le service de la dette du pays endetté. Avec cette loi qui consiste à charger le peuple grec avec un fardeau deux fois plus lourd qu’il y a 4 mois, votée par le parlement, sous gouvernement dit d’extrême gauche, signé par le Ministre des Finances Tsakalotos, la Grèce se prépare à traverser une autre galère, bien plus grande que celle qui traverse aujourd’hui.

D’où vient cette dette ? Quel est son rapport avec l’économie réelle ? Comment le peuple d’une manière ou d’une autre a bénéficié de cette somme, pourquoi les économistes de gauche comme de droite ne réagissent pas, quel est le rapport avec le devenir de la France ou de l’Europe, seraient les questions à se poser, surtout lorsque on se prépare à élire notre président. Cela consisterait aussi à étudier de plus près le fonctionnement de la BCE et frapper pour changer, car le calcul est vite fait si on veut calculer l’inscription à porter pour le budget 2018 : Avec 40 Milliards de recettes, et 600 Milliards de dette, environ 80 Milliards serait exigibles fin 2017, c’est-à-dire deux fois les recettes de la Grèce. Ce qui veut dire, que jusqu’à 2030, date imposée par les créanciers, la dette actuelle augmenterait de 322 Milliards dont la moitié seront des intérêts.

Le droit à la faillite et l’état de nécessité

Le droit sur la faillite d’un Etat est inexistant. Les forces qui s’y opposeraient établissent ou non la légitimité nécessaire pour procéder. Le cas de l’Argentine ou de l’Islande sont différents de celui de la Grèce.

L’état de nécessité, reconnu par l’ONU, permettrait d’utiliser la force publique d’un Etat au service et les besoins de son peuple, et cela voudrait dire que la Grèce doit envisager une rupture unilatérale avec l’eurozone, qui elle-même constitue en elle-même un système incroyable. Autrement dit, comme la sortie de l’eurozone n’est pas prévue par les textes, la Grèce emprunterait une feuille de route inconnue, où elle trouverait face à elle l’hostilité de ses créanciers par le biais des grandes puissances qui les protègent. (Rappelons-nous, dans le cas de l’Argentine, même la France avec son président de l’époque, Nicolas Sarkozy a mis la pression, ce dernier une semaine après son installation à l’Elysée a pris son avion pour défendre les intérêts du Club de Paris). Ajoutons aussi que sur cette éventualité plusieurs propagandes de dangerologie essaient de barrer la route à tout Etat-membre qui tenterait de la faire.

Le danger est de rester dans l’UE

Si effectivement l’Europe était régie par une autre mentalité, la BCE interviendrait dans le bon sens pour compenser le manque de politique monétaire commune européenne dans l’intérêt de l’Etat qui subit cette politique de l’Euro, sans les compensations si on compare avec le fonctionnement du Dollar, ce qui est tant préjudiciable pour les pays comme la Grèce. C’est justement ce laxisme ou l’inaction très volontaire probablement, de la BCE qui a fait monter les spreads et conduire la Grèce à subir une situation de faillite non déclarée. Mais le fonctionnement de la BCE n’est pas isolé du fonctionnement de l’UE. L’attachement farouche à un certain type de construction de l’Europe a été ressenti avec la manière avec laquelle le Traité de Lisbonne a été adopté.

L’eurozone est une construction juridique incroyable et de caractère féodal. La BCE définit de façon unilatérale l’émission de la monnaie. L’art 104 du traité de Maastricht interdit à toutes les banques nationales d’émettre de la monnaie, interdit à la BCE de donner des avances dans les cas de nécessité exceptionnelle, comme il interdit à la BCE d’acheter des obligations des Etats-membres lorsqu’ils se trouvent face à des problèmes. C’est-à-dire l’avantage pour un Etat-membre de disposer de sa banque centrale et de bénéficier d’une souplesse pendant des périodes courtes d’un excès de besoin de s’endetter (c’est courant pour une entreprise, comme c’est courant pour un Etat de profiter des possibilités de roll up de sa banque centrale). Lorsque l’annonce délibéré en 2009, sur une éventuelle faillite de l’Etat grec a été propagée très efficacement (nul doute sur la source d’information), il n’y avait plus de banque centrale grecque pour intervenir et la BCE n’a pas agi en tant que banque centrale de substitution, et le résultat était la montée des spreads jusqu’à 30%. C’est-à-dire pour honorer un taux de 30%, quelle doit être le taux de croissance d’un pays ?

Grexit ou Grexit

Le danger d’un Grexit n’est pas pour la Grèce mais pour ceux qui s’attachent à voir leur capital rémunéré de la sorte, les créanciers qui prêtent à la BCE. Tous ceux, y compris des économistes Grecs, qui déconseillent à la Grèce de procéder de façon unilatérale à sa sortie de l’euro, et par conséquent de l’Europe, ne regardent pas l’inscription de la nouvelle dette grecque dans le bilan ? Cela ne leur fait pas peur ? On est donc face à des opinions sans preuves et il convient de les écarter, et ce n’est pas nouveau ou curieux de voir des intellectuels ou des académiciens changer de camp idéologique. L’Histoire nous montre bon nombre de nos intellectuels et scientifiques accueillir avec des fleurs lors de l’occupation nazie.

Le mécanisme européen est un mécanisme de mise en esclavage des pays qui ne sont pas en mesure d’être compétitifs (et il y en a qui œuvrent fort pour cela). Il y a un principe dans la théorie du mercantilisme, qui dit qu’il y a un avantage spécifique au pays qui présente une balance de paiement positive, alors qu’il y a un immense danger qui pèse sur le pays qui présente une balance négative. Avant l’euro, la mesure d’affronter un tel danger, en cas de balance négative, étaient de recourir à payer avec de devises étrangères la différence, mais cette possibilité n’est plus au sein de l’euro. Au lieu donc de recycler l’excédent dû à l’avantage concurrentiel au sein des pays les plus faibles, l’Allemagne le fait avec intérêts, dont les taux sont usuriers, et pour prendre le rythme de ce phénomène il suffit de mesurer les intérêts que la Grèce a déjà payés juste parce qu’elle présente un inconvénient (et non un avantage) concurrentiel. S’il n’est pas clair pourquoi l’Allemagne ne veut pas un changement, ni des règles de l’euro (ce qui conduirait à une Europe Fédérale, avec un fonctionnement identique à celui de la FED et un euro comme le dollar), ni de la forme de l’Europe. Le fait de ne pas vouloir se limiter au competitive advantage mais vouloir TOUT (l’huile d’olive ou les carrières de marbre, les aéroports ou l’exploitation des musées), n’est-il pas un argument de taille pour sortir de l’Euro et de l’Europe ? Dans un tel système européen, monétaire et financier, qui s’apparente aux pratiques des usuriers moyenâgeuses qui poussent les peuples à l’esclavage et à la disparition, ne pas sortir de l’Euro et de l’Europe serait du suicide.

C’est pour cela que la soi-disant destruction de la Grèce, dans le cas où elle choisit de se séparer de l’euro et de facto de l’Europe, non seulement elle est déjà faite pour plusieurs générations (et encore ceci est valable si la Grèce décide de sortir immédiatement de l’Euro), mais sans sortie immédiate de l’Euro, il faut accepter que la mort est déjà arrivée.

Comment est possible pour un peuple d’accepter une dette dix fois plus grande que ses recettes, pendant que les créanciers par le biais des Etats-membres détenteurs de la dette, principalement l’Allemagne, la France et l’Italie, la privent de ses outils de productivité en imposant la braderie de ses centres de productions les plus lucratifs, à laquelle on assiste depuis quelque temps déjà, pour se servir en premier au prix qu’ils définiront eux-mêmes. Comment qualifierait-on ce type de relation avec l’UE, ce type d’assujettissement, si ce n’est pas une vassalité assortie d’un joug économique aux effets gravissimes ? Faut-il se poser encore la question pourquoi les créanciers avec l’Allemagne en tête refusent de voir la Grèce sortir de l’Euro ? Qui tuerait-il la poule aux œufs d’or ? Quand on convertit l’intérêt collectif européen en intérêt national et au lieu de travailler sur la compétitivité européenne il travaille sur la compétition intra-européenne, juste pour tirer la couverture de la crise de 2009 vers soi, peut-il s’appeler partenaire européen ? Bien sûr que non.

Et même si les nouvelles mesures d’austérité tant désirées par les créanciers, ou 4e memorandum, sont acceptées, comment alors protéger une population de la famine, de la maladie ou de l’absence d’un système d’éducation ? Il faut croire que tout ceci ne constitue plus un minimum à assurer à une population, et ne correspond plus aux droits de l’homme les plus élémentaires.

Parfois il faut démolir pour tout reconstruire, et c’est ça le message à faire passer. Le traité de Maastricht avait promis une Europe politique et sociale qui n’a jamais eu lieu, montrant que le but de ses architectes était de construire seulement une alliance de créanciers tout en déconstruisant les acquis sociaux et politiques de chaque peuple. Les traités ce sont avérés être un bluff qui a enrôlé les peuples dans un système législatif complexe et périlleux. Et si ce n’est plus possible de s’entendre dans un très court terme, entre peuples cette fois-ci, sur une architecture de coopération contrôlée, alors il vaut mieux être seul et libre plutôt que dans une prison collective.

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