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Les paradoxes de la crainte de l’inflation

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C’est la crainte des marchés financiers depuis le début de l’année. Le rebond de l’inflation a même provoqué une remontée sensible des taux d’emprunt d’État à 10 ans depuis les plus bas atteints en 2020. Les 5% d’inflation enregistrés aux États-Unis en mai pourraient en effet être très inquiétants. Pourtant, les marchés financiers n’ont guère réagi. Que cache ce paradoxe ?

 

Crainte court-termiste infondée et vrai enjeu à long terme

5% de hausse des prix en un an en mai aux États-Unis, alors que l’objectif déclaré de la Fed est de 2%. 2,5% en Allemagne, dans un pays particulièrement hostile à toute inflation, là encore, au-dessus de l’objectif de 2%. Et depuis le début de l’année, les taux d’emprunt d’Etat à 10 ans, alors à des plus bas historiques, à peine au-dessus de -0,4% pour les Bons du Trésor français et -0,6% pour les Bunds allemands, sont passés respectivement à 0,15 et -0,23%, une remontée sensible, mais moins importantes que pour les Etats-Unis, passés de 0,7% à la rentrée 2020 à 1,5% aujourd’hui. De manière contre-intuitive, cette remontée n’a pas provoqué de baisse des marchés financiers, alors que la meilleure rémunération des bons du trésor rend les actions un peu moins intéressantes qu’il y a quelques mois.

Plusieurs raisons à cela. D’abord, cette remontée relativement brusque de l’inflation est largement conjoncturelle et ne durera pas. Il faut rappeler ici que le prix du baril de pétrole, qui était tombé de 68 à 20 dollars de janvier à avril 2020, a progressé de 110% en un an (de 34 à 74 dollars). Une telle progression a très peu de chances de se reproduire a priori. Le rebond actuel est seulement un contre-coup de la baisse de l’an dernier, où l’inflation était quasiment tombée à 0% aux États-Unis. Lissé sur deux ans, le niveau de l’inflation reste finalement assez proche des objectifs de la Fed, d’autant plus que la banque centrale étatsunienne a récemment souligné que cet objectif n’était pas instantané, mais peut s’apprécier sur plusieurs années, pour lisser ce genre d’évolutions. D’ailleurs, le taux d’inflation de base varie moins : il n’a progressé que de 3,8% en mai, sans être descendu sous les 1%.

Le contexte économique totalement exceptionnel est la raison de ces soubresauts. En effet, l’effondrement de la demande au printemps dernier a fait plonger l’inflation. Et aujourd’hui, le vif rebond économique provoque un effet inverse, nourri par les évolutions plus fortes encore du prix des matières premières, qui s’était effondré en 2020, et remonte mécaniquement aujourd’hui. Un tel scénario n’est pas nouveau. En 2010, l’inflation s’était également effondrée, avant de rebondir fortement en 2011, du fait, encore, de l’envolée du prix du pétrole. D’ici un an, il y a fort à parier que l’inflation sera revenue à un niveau proche de ce qu’il était avant la crise. C’est ce que concluent La Croix, et Le Figaroen mars, puis en juin, dans des papiers bien faits.Ici, il serait probablement plus pertinent d’étudier le niveau de l’inflation sur les deux dernières années, pour lisser les hoquets de la conjoncture.

Malgré tout, ces évolutions posent la question de la politique monétaire des banques centrales : vont-elles continuer à leurs politiques de création monétaire, et si oui, à quel rythme ? La Fed rachète aujourd’hui 80 milliards de dettes publiques par mois et 40 milliards d’obligations. De même, comment vont évoluer les taux d’intérêt, notamment outre-Atlantique ? Les marchés financiers semblent préférer garder des politiques monétaires très accommodantes, car cela réduit le coût de la dette, et rend les actions plus attractives du fait de leur rendement bien supérieur, poussant leur cours à la hausse, ainsi que celui de la plupart des actifs, au risque de nourrir une bulle financière. On peut donc se demander si cette petite nervosité, alors que la reprise est encore récente, ne va pas pousser les banques centrales à prolonger un peu plus les politiques actuelles par crainte de provoquer une crise boursière.

Bien sûr, ceci est aussi une bonne nouvelle pour les États, qui financeront plus facilement leurs dettes. Mais il est tout de même frappant de constater à quel point les banquiers centraux ajustent leur politique en fonction de l’humeur des marchés financiers. Pourtant, il semble évident que leurs intérêts ne correspondent pas à l’intérêt général. Mais aujourd’hui, ce sont ces marchés financiers qui semblent les plus déterminants dans la fixation de ces politiques monétaires sorties du cadre démocratique…

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