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Les États-Unis ont dépensé l’équivalent de la totalité de la dette des étudiants américains pour soutenir le marché boursier, soutien qui n’a tenu que 15 minutes.

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Le chaos du monde ne naît pas de l'âme des peuples, des races ou des religions, mais de l'insatiable appétit des puissants. Les humbles veillent.

Par Alan Macleod − Le 13 mars 2020 – Source Mint Press News

Alors que les marchés financiers sont dans un état de quasi panique face à l’arrivée d’une pandémie de COVID-19, la Banque de réserve fédérale de New York a pris la mesure extraordinaire d’injecter plus de 1 500 milliards de dollars dans le marché boursier hier afin de calmer les craintes des investisseurs face à un effondrement. Pour mettre les choses en perspective, ce chiffre est égal au montant total de la dette étudiante détenue dans le pays, plus du double du montant du renflouement initial, le TARP, lors du krach financier de 2008, et près de 30 fois la richesse nette de l’ancien maire de New York, Michael Bloomberg, l’homme le plus riche à s’être jamais présenté à la présidence.

Malgré cet énorme financement, le marché n’a repris du poil de la bête que pendant un quart d’heure avant de nouveau s’effondrer, annulant la faible reprise en deux heures. Aujourd’hui, le Dow Jones Industrial Average est inférieur de plus de 3 000 points à ce qu’il était hier, un tiers de sa valeur ayant été éliminé du marché boursier en deux semaines seulement. Le président Trump a demandé une plus grande intervention pour aider les marchés. Pendant ce temps, son fils Eric était occupé à effacer les déclarations qu’il avait faites précédemment, dans lesquelles il prédisait aux gens que c’était le moment idéal pour investir et gagner gros.

Shaun@shaun_vids

Selon moi, le meilleur système économique est celui qui est si fragile qu'il faut faire comme si une pandémie n'existait pas pour ne pas l'effrayer à mort.

En début de semaine, le gouvernement a décrété que tous les établissements médicaux du pays devaient effectuer gratuitement des tests de dépistage du coronavirus. Et même des Démocrates de la classe dirigeante comme Hillary Clinton et Joe Biden réclament une réforme complète de la protection sociale, y compris des congés maladie payés et des soins de santé, bien qu’ils aient fait campagne toute leur vie contre ces politiques. Pas plus tard que lundi, Joe Biden, le chef de file démocrate de la présidence, a laissé entendre qu’il opposerait son veto à tout projet de loi sur l’assurance maladie pour tous, qui pourrait être adopté par la Chambre des représentants.

https://www.youtube.com/watch?v=9tpNIip57RQ

Ces nouvelles positions de l’élite démocrate ont certainement surpris de nombreux militants qui se battent pour un système de santé universel depuis des décennies, et qui font face à l’opposition résolue des Démocrates, des Républicains et des médias. Au cours des débats primaires des Démocrates, les modérateurs ont posé 21 questions sur la provenance de l’argent destiné à financer des programmes tels que la gratuité des soins de santé ou l’allègement des prêts étudiants, mais n’ont jamais posé une seule question sur le financement de l’agression contre l’Iran ou toute autre nation ennemie. Pourtant, face à une crise, il semble que Washington essaie d’estimer combien de soins de santé gratuits seront nécessaires pour éviter une catastrophe.

En réalité, ces 1 500 milliards de dollars [pour renflouer la bourse] proviennent du même endroit  que d’habitude : de nulle part. La Fed a simplement ajouté quelques chiffres dans son bilan et l’argent a été créé ex-nihilo. Les autorités pourraient faire la même chose pour lutter contre les problèmes sociaux les plus urgents aux États-Unis : les sans-abri, la faim, l’effondrement des infrastructures, la pauvreté, mais pour ce faire, il faudrait décider de finalement utiliser le pouvoir du gouvernement pour aider la grande masse des gens, plutôt que ceux qui sont au sommet. L’Italie, par exemple, a déclaré que tous les remboursements de prêts immobiliers seraient reportés. La congressiste new-yorkaise Alexandria Ocasio-Cortez a suggéré aux États-Unis de faire de même avec les dettes étudiantes.

Le grand anthropologue David Graeber note que pendant les périodes de désastre, les sociétés ont tendance à se diriger vers le communisme. « Les gens ont tendance à se comporter de la même manière, en revenant à une sorte de communisme primitif inné »écrit-il, « Les hiérarchies, les marchés et autres deviennent des luxes que personne ne peut vraiment se permettre. Quiconque a vécu un tel moment peut parler de la façon dont des étrangers deviennent frères et sœurs, et la société humaine elle-même semble renaître ».

Les mesures radicales qui ont été adoptées presque du jour au lendemain montrent qu’un changement systémique global est tout à fait possible. Cependant, l’administration Trump semble vouloir s’assurer qu’il y aura une règle pour ceux qui sont au sommet et une autre pour le reste de la société.

John Iadarola✔@johniadarola

Dans la mesure où notre gouvernement s'inquiète du coronavirus, il semble que 99 % de ses préoccupations portent sur la manière dont le virus affectera les résultats des plus grandes entreprises du monde.

Le nombre de cas confirmés de COVID-19 aux États-Unis a dépassé les 1 700 aujourd’hui, avec 41 décès enregistrés au total. Cependant, en raison de la rareté des tests, les chiffres réels sont sans aucun doute plus élevés. Les États-Unis n’ont testé qu’environ 8 000 personnes dans tout le pays. En comparaison, la Corée du Sud est capable de tester 20 000 personnes chaque jour. Un certain nombre de personnalités, telles que l’acteur Tom Hanks et le joueur de NBA Rudy Gobert, font partie des cas confirmés. Hier, MintPress a parlé à Sarpoma Sefa-Boakye, un médecin de San Diego, CA. Elle a conseillé : « La quarantaine est le seul moyen de s’attaquer réellement à un virus que vous ne connaissez pas, dont la transmission est douteuse, et dont même l’origine est inconnue, la quarantaine doit être le seul moyen de juguler la diffusion. » Le Dr. Sefa-Boakye a également critiqué la réponse du gouvernement, notant que :

"Le fait que nous devions remettre en question les pertes potentielles de la bourse et nous demander si nous allons pouvoir accorder des congés payés ou non à nos travailleurs indique que nous ne sommes pas équipés pour lutter contre les pandémies car toutes nos priorités sont tournées vers les marchés et l’économie".

Alan Macleod

Traduit par Wayan, relu par Jj pour le Saker Francophone

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