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Les efforts américains pour bloquer Huawei donnent un avantage à la Chine

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Le chaos du monde ne naît pas de l'âme des peuples, des races ou des religions, mais de l'insatiable appétit des puissants. Les humbles veillent.

Par Moon of Alabama – Le 21 février 2019

Pendant plusieurs siècles, la Chine avait le monopole de la soie. Elle était exportée le long de la Route de la soie jusqu’en Perse et, de là, en Europe. La production de soie était très rentable. L’exportation des vers à soie et des méthodes de production était interdite. Au milieu du VIe siècle, deux moines se rendirent d’Europe en Chine et découvrirent comment la soie était produite. Ils en ont rendu compte à l’empereur byzantin Justitian I qui les a incités à acquérir secrètement des vers à soie et à les faire passer en contrebande chez eux. Les moines ont réussi à le faire. Peu de temps après, le monopole chinois sur la soie et le monopole de la Perse sur le commerce de la soie avec l’Europe n’existaient plus.

Les États-Unis craignent que la Chine ne puisse bientôt les concurrencer dans la conception et la fabrication de puces informatiques. Ils tentent d’empêcher la Chine de construire ses propres usines de puces et le Congrès veut même bloquer les exportations de puces à des entreprises chinoises spécifiques. C’est une course que les États-Unis vont perdre. La technologie et les moyens de la produire prolifèrent inévitablement.

Les réseaux de données mobiles 5G utiliseront de nouvelles fréquences et de nouveaux algorithmes pour fournir des gigabits de flux de données depuis, vers, et entre des appareils mobiles. Cela permettra des applications totalement nouvelles, telles que la communication directe entre des voitures (semi-) autonomes à tous les carrefours. Dans le monde entier, un certain nombre de sociétés s’emploient à fournir la technologie 5G. Cela implique des antennes, des stations d’émission, de nouveaux matériels et logiciels, à la périphérie et dans les systèmes de télécommunication de base. Les principaux fournisseurs de ces systèmes sont des sociétés américaines telles que MotorolaQualcommet Cisco. Les autres sont Ericsson et Samsung. L’un des plus importants est la société chinoise Huawei.

Actuellement, Huawei est la société la plus avancée dans le domaine de la 5G. Cela a commencé tôt et a nécessité l’investissement de sommes énormes dans la recherche et le développement de la technologie 5G. Elle détient environ 15% de tous les brevets pertinents. Elle est actuellement le seul fournisseur capable d’offrir une solution de bout en bout pour les réseaux 5G. Comme elle dessert l’énorme marché chinois, elle peut produire à grande échelle et vendre ses équipements à un prix inférieur à celui des autres sociétés. Les autres fournisseurs dominants d’équipements de télécommunication, y compris aux États-Unis, accusent un retard dans la technologie 5G. Ils n’ont pas investi suffisamment tôt et sont maintenant à la traîne.

Au lieu d’investir pour un développement plus rapide et une meilleure technologie, les États-Unis tentent d’empêcher Huawei de vendre ses produits. Cela nuit au développement d’autres pays qui souhaitent fournir des réseaux 5G à leurs populations.

Les États-Unis exhortent depuis longtemps leurs alliés à ne pas utiliser les équipements chinois sur leurs réseaux téléphoniques. Ils prétendent faussement que l’équipement de Huawei constitue une menace pour la sécurité.

L’Australie et la Nouvelle-Zélande ont suivi l’ordre américain et interdit l’utilisation de matériel Huawei dans leurs réseaux 5G. Les États-Unis ont également essayé de faire pression sur les grands pays européens pour qu’ils évitent Huawei. Jusqu’à présent, cela a échoué. L’Allemagne a résisté à la pression des États-Unis de ne pas utiliser de matériel Huawei. Elle craint des retards dans le déploiement de la 5G. Hier, la Grande-Bretagne a également refusé :

La Grande-Bretagne est capable de gérer les risques de sécurité liés à l'utilisation d'équipements de télécommunication Huawei et n'a vu aucune preuve d'actes malveillants de la part de la société, a déclaré un haut responsable, mercredi, repoussant les allégations d'espionnage de l'État chinois aux États-Unis. ...
« Notre régime est sans doute le régime de surveillance le plus dur et le plus rigoureux au monde pour Huawei », a déclaré Chiaran Martin, responsable du centre britannique de cybersécurité (NCSC), faisant partie de l'agence de renseignement britannique GCHQ, lors d'une conférence sur la cybersécurité à Bruxelles.
 
Quand on lui a demandé par la suite si Washington avait présenté à la Grande-Bretagne des preuves à l’appui de ses allégations, il a déclaré aux journalistes : « Je serais obligé de faire un rapport s’il existait des preuves de malveillance ... de Huawei. Et nous n’avons pas encore eu à le faire. Alors j'espère que ça répond à la question. »

Si la Grande-Bretagne, membre du groupe de partage de renseignements Five Eyes, ne voit aucun danger à utiliser Huawei, les États-Unis ont perdu la cause.

Il est probable que l’annonce faite hier par la Grande-Bretagne a été à l’origine de la réaction des États-Unis en deux volets :

Donald J. Trump @realDonaldTrump - 13:55 utc - 21 février 2019
 
Je veux la technologie 5G, et même 6G, aux États-Unis dès que possible. Elle est beaucoup plus puissante, plus rapide et plus intelligente que la norme actuelle. Les entreprises américaines doivent redoubler d'efforts ou être laissées pour compte. Il n'y a aucune raison pour que nous restions à la traîne...

Donald J. Trump @realDonaldTrump - 13:59 utc - 21 février 2019

... à propos de quelque chose qui est si évidemment l'avenir. Je veux que les États-Unis l'emportent par le biais de la concurrence et non par le blocage de technologies plus avancées. Nous devons toujours être leader dans tout ce que nous faisons, en particulier dans le monde passionnant de la technologie !

Au cours de la même heure, alors que Donald Trump déclarait vouloir une « concurrence loyale» sur les nouvelles technologies mobiles, son secrétaire d’État, Mike Pompeo, tentait de faire chanter les alliés des États-Unis afin qu’ils n’utilisent pas les systèmes Huawei :

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a averti jeudi que les États-Unis ne seraient pas en mesure de s'associer ou de partager des informations avec les pays qui adoptent les systèmes Huawei Technologies Co Ltd, en raison de problèmes de sécurité.
 
Dans une interview accordée à Fox Business Network, Pompeo a déclaré que les pays d’Europe et d’autres régions devaient comprendre les risques liés à la mise en œuvre des équipements de télécommunication de Huawei et quand ils comprendront, ils ne les utiliseront finalement pas.

« Si un pays l'adopte et l'insère dans certains de ses systèmes d'information critiques, nous ne pourrons pas partager d'informations avec lui, nous ne pourrons pas travailler à ses côtés », a déclaré Pompeo.

L’attitude de Pompeo semble dure et n’est certainement pas dans l’esprit de « gagner par la concurrence » comme son patron le demande. C’est aussi inutile.

Les services secrets américains échangent des informations avec de nombreux autres pays. La coopération des États-Unis, dans le groupe des  Five Eyes – le Canada, la Grande-Bretagne, l’Australie et la Nouvelle-Zélande – implique un gigantesque effort mondial d’acquisition de données, bien connu pour « tout rassembler ». Les résultats sont partagés au sein du groupe. Les services américains échangent également des données avec de nombreux autres services d’espionnage sur une base plus limitée. Cela inclut des échanges même avec des « États ennemis » comme la Russie ou la Syrie. Mais ce sont tous des échanges réciproques. Ils sont basés sur le troc. Si les États-Unis cessent de fournir, par exemple, des informations sur les terroristes d’État islamique, d’autres cesseront de fournir des informations similaires aux États-Unis.

L’échange de renseignements se fait toujours à l’avantage des deux côtés. Si les États-Unis cessaient de fournir leurs données, ils perdraient également l’accès aux informations fournies par leurs homologues. En outre, l’utilisation de tel ou tel système ou technologie de téléphonie mobile n’est pas pertinente pour l’échange de données sur les canaux de sécurité. La menace de Pompeo n’a pas de sens et sera rejetée.

Huwaei n’est pas plus une menace pour la sécurité que n’importe quel autre fournisseur d’équipements de télécommunication. Le plus grand danger de tous est la qualité de leur logiciel qui permet à divers services secrets et autres criminels de pirater de tels équipements. Les fichiers de Snowden indiquaient que les États-Unis pirataient et corrigeaient régulièrement le matériel de communication qu’ils fournissaient eux-mêmes. En 2012, la NSA a tenté d’installer un exploit [logiciel espion] sur les routeurs Ciscoqui exploitent le nœud Internet central de la Syrie. L‘opération a foiré, ce qui a « bloqué »les routeurs et coupé l’Internet de la Syrie.

Contrairement à de nombreuses entreprises américaines, Huawei donne aux gouvernements étrangers accès au code source de ses équipements. Il supporte des laboratoires spéciaux en Allemagne, en Grande-Bretagne, à Singapour et ailleurs, capables d’inspecter et de tester le code et les équipements avant leur utilisation. Il a récemment annoncé l’ouverture du processus central de développement de la 5G en Chine à l’inspection des gouvernements étrangers.

Le seul problème que ces laboratoires ont découvert jusqu’à présent est que les programmeurs chinois de Huawei sont aussi négligents et sujets aux erreurs que les programmeurs du reste du monde. Leur codage n’est ni plus élégant ni de meilleure qualité. La NSA aura peu de problèmes pour les pirater.

La tentative américaine de bloquer le déploiement d’équipements Huawei est évidemment faite pour des raisons économiques. La mise en place de l’Internet a entraîné un essor considérable de l’industrie des télécommunications aux États-Unis. Un déploiement de la 5G sur les marchés est censé prolonger cela.

Malheureusement, les entreprises américaines ont perdu l amain. Leurs dirigeants voulant exhiber des profits à court terme, ont racheté leurs actions, au lieu d’investir dans la recherche et le développement. Huawei les a battus en étant la première à offrir la gamme complète de produits de la prochaine génération.

En entravant Huawei, l’administration Trump s’efforce de gagner du temps afin que les entreprises américaines puissent se rattraper. Mais c’est encore une pensée stupide à court terme. Les bénéfices réels des réseaux 5G ne seront pas réalisés avec des équipements de communication mais avec les produits et services qu’ils permettront.Les États-Unis ont mis au point Internet et l’ont vendu au monde. Cisco et d’autres fabricants de matériel sont devenus riches. Mais il y a aussi Google et Amazon qui sont devenus encore plus riches en fournissant les applications qui fonctionnent sur le net.

Si l’Occident retarde le déploiement de la 5G pendant que la Chine l’implémente, les sociétés chinoises disposeront d’un avantage pour créer les produits qui fonctionneront au-dessus de la nouvelle couche de communication globale. Cela permettra à la Chine d’incuber les prochains Google et Amazon gigantesques, avant que d’autres pays ne puissent même tester la technologie de base. C’est même la raison pour laquelle les pays européens ne suivent pas l’initiative des États-Unis.

C’est une réflexion à court terme qui explique que les États-Unis ont raté les télécommunications de nouvelle génération. S’ils veulent reprendre la tête, ils devront changer d’attitude.

Moon of Alabama

Traduit par jj, relu par wayan pour le Saker Francophone

 

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2 Commentaires

  1. Je m’etonne Que vous parlez que de technologie à aucun moment vous parlez de la santé ,la protection des populations face à ce désastre sanitaire de la 5G .En Polynesie ,HUAWEI a eu le marché des équipements de Vodafone Hors la Loi avec la complicité de l’etat Français ,le Pays ,les communes .ces routeurs chinois étaient dépourvus ou presque de filtres d’où son prix très attractif .Mon epouse et moi avons les frais de ces conneries handicapes a vie ,irradiés par les antennes émises par les antennes Vodafone implantés à 159 m de chez moi ,l’Anfr local ( l’Agence national des frequences ) a donné à Vodafone l’autorisation d’emettre Sans vérifier les équipements .Tenez vous bien Vodafone sans permis de construire se permet d’installer sa centrale ( Station de base ) dans l’enceinte de la Station Shell avec un pylône de 32 M de hauteur un local de plus de 200 m2 .
    Ce pylône est obligatoirement équipé de Parafoudre et de paratonnerre qui vont attiré la foudre vers cette antenne ,la canalisée pour l’envoyer à la terre où sont
    enterres à quelques mètres les citernes de carburant et les réserves de gaz .
    La loi Perez qui a été votée :Pas d’antennes relais â côte des ecoles ,J’ai relevé
    Plusieurs antennes à côté des ecoles ,des collèges des logements d’etudiants .
    Les scientifiques du monde entier nous avertissent sur les dangers pour les riverains des antennes ,de l’air pollue l’electrosmog (le brouillard électromagnétique) .En Polynesie ,on s’enfout ,même les parents d’eleves ,Ne se lèvent pas du tout J’ai l’impression que les gens ont peur pour leur situation,leurs privilèges ,ils laissent même leurs enfants être sacrifiés sur l’autel des ondes ..
    Je voudrais savoir s’il existe en France ,en Europe ,partout dans le monde où la législation est respectée concernant les mesures de precautions l’autorisation d’implanter une station de base d’une forte puissance dans l’enceinte d’une Station Service .
    J’ai fouillé dans internet ,s’il y avait un cas similaire à celui que nous avons ici en
    Polynésie française .Je n’ai pas trouvé .Merci pour l’info

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