GUERRE UKRAINE : LA FRANCE FRANCHIRA-T-ELLE LA "LIGNE ROUGE" ? | GÉNÉRAL PINATEL

Donald Trump impose un tournant décisif dans le conflit en Ukraine. Avec une volonté affirmée de mettre fin à cette guerre coûteuse, il bouleverse les plans des néoconservateurs américains et de leurs alliés européens. En reprenant le contrôle des décisions stratégiques au sein de la défense et du renseignement, Trump accélère un processus de paix qui menace directement les intérêts de l’État profond. Ce retour marque aussi l’échec de l’élite politico-médiatique à maintenir sa domination, face à un électorat américain de plus en plus hostile aux conflits interminables.

Pendant ce temps, les dirigeants européens, totalement alignés sur Washington, persistent dans une logique d’escalade militaire. La France, en première ligne de cette politique risquée, multiplie les déclarations bellicistes. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, évoque ouvertement l’envoi de missiles français à longue portée en Ukraine, et va jusqu’à envisager l’envoi de troupes françaises. Paris s’isole en plaçant la guerre au centre de sa stratégie, ignorant les opportunités économiques et diplomatiques qu’une paix négociée pourrait offrir.

Mais l’Europe, sans le soutien militaire des États-Unis, se trouve dans une position de faiblesse stratégique face à la Russie. Les projets d’une défense européenne autonome restent des illusions, tant les capacités militaires du continent sont insuffisantes. Les appels à européaniser l’OTAN sonnent creux face à cette dépendance. En revanche, certains pays adoptent déjà une approche plus pragmatique. L’Allemagne, dont l’économie dépend fortement du gaz russe, attend avec impatience un cessez-le-feu pour rétablir ses liens avec Moscou. De même, les pays du Sud de l’Europe, comme l’Italie et l’Espagne, privilégieront leur stabilité énergétique et économique en renouant avec la Russie.

Dans une Europe post-conflit, les nations pragmatiques se tourneront rapidement vers Moscou pour garantir leur sécurité énergétique et préserver leur compétitivité. L’Allemagne jouera un rôle clé dans cette réorganisation, en tirant parti de sa position centrale et de sa capacité à négocier directement avec le Kremlin. La France, en revanche, risque de payer le prix fort de ses choix idéologiques. En optant pour une stratégie d’escalade, Paris se coupe des opportunités économiques et diplomatiques qui émergeront d’une Europe en reconstruction. Alors que Trump redéfinit l’échiquier mondial, la France s’enferme dans une vision dépassée, qui menace son rôle au sein de l’Union européenne et sur la scène internationale.

Ce conflit n’est plus une simple guerre, mais un révélateur des failles d’un système et des choix désastreux de certains dirigeants. Jusqu’où Paris ira-t-elle dans cette impasse géopolitique ?

Le Général Jean-Bernard Pinatel répondra à ces questions, en direct dans La Matinale avec Nicolas Stoquer et Raphaël Besliu sur Géopolitique Profonde !