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Éric Verhaeghe: « La Sécu est morte, mais les Français ne le savent pas encore »

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La Sécu, qui est l’alpha et l’oméga pour la caste (car elle constitue l’outil de domination sociale le plus sympathique et le plus rassurant), se trouve en très mauvaise posture, et son modèle (obsolète) est à bout de souffle. L’avenir de ce grand monopole public est tout tracé : celui de l’engloutissement dans la banqueroute. La commission des comptes de la sécurité sociale l’a confirmé dans son rapport d’hier. Toute la question est désormais de savoir combien de temps il faudra, et combien de douloureuses tentatives de sauvetage il faudra pour constater que, malgré l’acharnement socio-politique à venir, le décès est constaté.

L’histoire de la Sécu et de son trou depuis 20 ans ressemble à l’électrocardiogramme d’un mourant. Il y a d’abord, de façon de plus en plus rapprochée, des secousses de plus en plus importantes, puis plus rien. Le graphique ci-dessus, tiré du dernier rapport de la Commission des Comptes de la Sécurité Sociale, montre assez bien le phénomène. Depuis 2002, la Sécu est en déficit avec une petite poussée en 2005, une grosse poussée à 25 milliards de déficit en 2010, une décrue du déficit jusqu’en 2019, puis un nouveau malaise en 2020, qui semble ne pas vouloir décroître.

La Sécu en état de mort clinique

Comme le montre le graphique ci-dessus, le déficit de la sécurité sociale en 2021 ne devrait pas être plus encourageant que celui de 2020. Il stagne autour des 38 milliards €. Soit l’équivalent du budget de l’armée. Pourtant, on nous avait dit que l’année 2021 serait celle d’une reprise fulgurante, et que tout irait bien mieux très vite. L’État doit s’endetter autant que l’an dernier pour payer les retraites et les soins.

Autant dire que, durablement, la messe est dite pour ce système de protection sociale dont les Français sont, paraît-il, friands, fondé sur un monopole public que personne ou presque ne pratique plus dans le monde industrialisé.

20 ans de déficit, est-ce bien raisonnable ?

L’intérêt du graphique produit par la commission des comptes de la sécurité sociale est évidemment de donner un coup d’oeil panoramique sur le désastre des comptes sociaux depuis vingt ans (et même plus, si l’on se souvient que la première « crise » de la sécu date des années 60). Structurellement, la sécurité sociale est un assureur monopolistique public incapable d’atteindre l’équilibre, malgré les dénis de la caste au pouvoir.

Faut-il rappeler qu’en 2016, Marisol Touraine, ministre de la Santé, avait annoncé la disparition du « trou » dès 2017 ? Une bien risible prédiction.

Saigner le pays pour cacher le mal

Au lieu de reconnaître que notre système est obsolète, coûteux, inefficace, surtout si on le compare à la mue de la sécurité sociale allemande depuis 30 ans, qui est un plein succès, la caste au pouvoir préfère rêver à la survie coûte-que-coûte de son outil de domination préféré, au besoin en saignant le pays et ses forces vives. Les mesures totalitaires prônées par le rapport Tirole-Blanchard, qui devraient étrangler les entrepreneurs dès 2022, le montrent abondamment : au lieu de réviser ses fausses certitudes, le hiérarque français préfère continuer à forer droit, jusqu’à ce que mort du pays s’en suive.

Bien évidemment, aucun de ces hiérarques ne reconnaît jamais que la seule justification à ce gâchis est la préservation d’un « amortisseur social » grâce auquel aucun travail indépendant n’est possible dans ce pays, ni aucune liberté de choix sur notre destin. Tout est fait au nom de la « protection ».

Inévitable chute finale

Combien de temps faudra-t-il pour que la caste accepte de remettre en cause le modèle monopolistique qu’elle pratique ? combien de temps lui faudra-t-il pour prendre acte du décès de cette prétendue invention du Conseil National de la Résistance ?

On ne sait pas au juste. On peut s’attendre à un combat mortifère, à coups de prélèvements exceptionnels, de matracages sociaux en tous genres, de bouche-à-bouche institutionnel extrêmement coûteux et énergivore, avant que la Sécu ne sombre dans une banqueroute que Bercy ne pourra éternellement retardé. Mais on peut penser que, dès l’an prochain, la pression allemande sera telle que l’explication finale deviendra l’objet le plus obsessionnel du débat public.

Source: lecourrierdesstrateges

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