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Les investisseurs commencent à prendre en compte le risque d’un second tour qui opposerait deux candidats envisageant une sortie de l’euro, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Résultat : les électeurs pourraient être punis et payer l’addition.

François Hollande et Le Figaro ne sont pas les seuls à s’inquiéter de la percée dans les sondages de Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier évoque en effet la possibilité d’un «Frexit» comme «plan B» au cas où, s’il venait à être élu, il ne parviendrait pas à convaincre l’Allemagne de réformer l’Union européenne.

Mais ce n’est pas tout. Le candidat de la France insoumise veut aussi mettre en place un contrôle des capitaux sortants, lesquels seraient fortement taxés. De quoi affoler un peu plus les investisseurs qui chérissent par dessus tout la liberté de circulation financière.

Aussi le suspense taraude les marchés : qu’adviendrait-il de la dette libellée en euros en cas de sortie de la France de l’Union européenne et de la monnaie unique ?

L’AFP consacre même une dépêche à la question ce 13 avril. Estimant que «la sortie de l’euro [est] un pari économique périlleux», l’agence de presse s’inquiète des «effets potentiellement ravageurs pour l’économie française». Et c’est bien l’avis aussi des opérateurs sur les marchés financiers, lesquels commencent à se méfier de la dette française.

Aversion des marchés pour le «risque» politique

Traduction de l’inquiétude des investisseurs en chiffres, le «spread» – c’est-à-dire l’écart – entre les coûts des dettes allemande et française, s’est encore accru, après une première flambée en février. Ce 11 avril, tandis que le rendement de la dette allemande, réputée sûre par les analystes financiers, tombait à un plus bas de 0,192%, le taux d’intérêt de la France s’envolait lui à 0,985%, selon Reuters.

Le hic est qu’un seul petit point de base d’augmentation peut se traduire par une augmentation de la charge de la dette de plusieurs dizaines de milliards d’euros pour le budget de l’Etat. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, estime ainsi qu’en cas de sortie de l’euro, rembourser la dette coûterait ainsi 30 milliards d’euros supplémentaires par an.

Une charge supplémentaire pour l’Agence France Trésor, dont la mission est de devoir trouver quelque 200 milliards d’euros sur les marchés financiers rien que pour 2017. A la fois pour combler le déficit budgétaire annuel de l’Etat mais aussi faire «rouler» la partie de la dette existante arrivant à échéance. Depuis la loi bancaire de 1973, dite «Loi Pompidou-Giscard», l’Etat a en effet interdiction de se refinancer auprès de la Banque de France et doit convaincre les investisseurs privés d’acheter ses titres de dette.

Chantage à la dette ?

Résultat, la dette, détenue par des opérateurs financiers tels que les banques et les fonds d’investissement, est ainsi passée de 239 milliards en équivalent euros en 1979, à 2 170 milliards à la mi-2016, soit 98,4% du produit intérieur brut français. N’en déplaise au Monde qui qualifiait en 2012 la loi de «légende urbaine», depuis 1973, la France a ainsi versé quelque 1 400 milliards d’euros de seuls intérêts à ses créanciers privés et institutionnels. Soit l’équivalent des deux tiers du principal de la dette de l’Hexagone.

De fait, les marchés financiers, détenteurs de la dette nationale, s’invitent dans le processus démocratique, et influencent le choix des électeurs, quitte à brandir des menaces apocalyptiques pour les effrayer.

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