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Le prix de la monnaie numérique Bitcoin a atteint 10 000 dollars mardi soir, soit une multiplication par 11 depuis le début de l’année, où il était évalué à 900 dollars.

La montée vertigineuse du Bitcoin, la première « crypto-monnaie », ou monnaie numérique, a éclipsé la progression de tous les actifs comparables de l’histoire moderne. Comme l’a noté mardi le New York Times, le « Dow Jones Industrial Average » (le prix moyen des actions industrielles majeures aux États-Unis), dans sa meilleure année, 1915, a augmenté de 82 pour cent, soit un dixième de l’augmentation de Bitcoin cette année. Les actions Amazon, dont tout le monde raffole en ce moment, est en hausse d’un quinzième du pourcentage de l’augmentation du Bitcoin cette année ».

Pour trouver des bulles financières comparables par leur ampleur, les commentateurs ont dû remonter à des centaines d’années en arrière, pour comparer la mode du Bitcoin avec la crise de la tulipe aux Pays-Bas de 1634 à 1637, et la bulle des mers du Sud qui s’est terminée en 1721.

Mais avec la ruée des investisseurs sur le Bitcoin et d’autres crypto-monnaies, qui ne semble pas vouloir s’arrêter, Wall Street et les principales institutions financières du monde déversent des milliards de dollars sur un actif financier totalement non régulé, sans aucune règle claire pour les prêts et les échanges et sans aucune protection pour les consommateurs.

Les investisseurs importants débordant de liquidités grâce aux largesses des banques centrales et à la flambée des prix des actions, tout indique que cette classe d’actifs dangereux est de plus en plus présente dans les bilans des banques, des fonds de couverture et autres acteurs de pointe du système financier.

Les probabilités d’un autre effondrement financier mondial à l’échelle de celui de 2008 augmentent, cette fois le risque viens des crypto-monnaies au lieu des prêts hypothécaires à risque (subprimes).

Les origines de Bitcoin restent mystérieuses. Il fut lancé en janvier 2009 par un inconnu, ou un groupe, prétendant être un japonais nommé Satoshi Nakamoto, son créateur anonyme est maintenant assis sur une fortune censée valoir 7 milliards de dollars.

Cette monnaie a été initialement proposée comme un moyen de paiement anonyme et sécurisé qui contournait les banques centrales et les règles des États, ce qui a conduit à son adoption rapide par des individus anarchistes et libertaires. Au cours des années qui ont suivi, il est devenu clair que, en raison de ses fluctuations brutales des prix et des restrictions institutionnelles, le Bitcoin n’était pas un moyen de paiement pratique.

Alors que diverses autres crypto-monnaies ont été créées dans le but de remplir le rôle assigné au Bitcoin de substitut monétaire, les partisans de Bitcoin le préconisent désormais comme un stock de valeur à long terme, similaire à l’or, et censé être immunisé contre l’instabilité géopolitique. Ils le promeuvent comme un refuge pour les investisseurs vivant dans des pays aux monnaies instables.

Alors que le rôle des crypto-monnaies en tant que substituts de trésorerie ou en tant que réserves de valeur à long terme reste flou, le Bitcoin a prouvé sa valeur à un égard : en tant que moyen de spéculation financière à grande échelle.

Le milliardaire des fonds spéculatifs Mike Novogratz l’a clairement indiqué. Il a déclaré plus tôt cette semaine qu’il s’attendait à ce que le prix du Bitcoin atteigne 40 000 dollars d’ici la fin de l’année prochaine. « Il y a une grosse vague d’argent qui n’arrive pas seulement ici, mais partout dans le monde », a déclaré le milliardaire à la chaîne câblée des affaires CNBC.

« Ce qui différencie cette monnaie des autres produits, c’est qu’il n’y a aucun effet sur l’offre. Donc c’est le rêve de tout spéculateur parce que l’achat n’entraîne pas de nouvelle réaction sur l’offre. Donc, chaque mouvement de prix est exagéré. Cela va être exagéré à la hausse. Il y aura 50 pour cent de corrections. Cela va être exagéré aussi à la baisse. »

Pour soutenir ses assertions haussières sur le Bitcoin, Novogratz l’a mis en avance en tant que concurrent direct de l’or. « Le Bitcoin reprend la fonction de l’or, mais de façon numérique », a-t-il déclaré.

Dans un exemple éloquent du type de manie spéculative qui s’est emparée des élites financières, il a avoué franchement détenir 30 pour cent de sa valeur nette en crypto-monnaies juste quelques secondes après avoir conseillé à des investisseurs très riches de ne pas investir plus de cinq pour cent de leur valeur nette dans de tels actifs.

Quels que soient les mérites de la crypto-monnaie en tant que réserve de valeur – et ils ont été largement remis en question par des experts de la finance, de la technologie et de la sécurité – l’idée que Wall Street va créer un substitut à l’or, puis conserver des milliards de dollars de « substance magique » dans ses bilans et voir ce que cela donnera est une recette pour un désastre financier.

À Wall Street, un tel résultat n’est pas totalement pour déplaire, étant donné que l’élite financière s’est copieusement servie après le dernier krach.

Le Bitcoin est la dernière d’une série de bulles financières qui ont enflées depuis le krach boursier d’octobre 1987. Le système fondé sur des taux d’intérêts bas et la déréglementation introduit par Alan Greenspan, alors président de la Réserve fédérale américaine, a alimenté les crises des marchés asiatiques et russes et du fonds d’investissement LTCM en 1997-1998 ; puis on a connu l’effondrement de la bulle des valeurs internet de 2000-2002 ; et l’implosion des subprimes en 2007-2008. De plus en plus, le capitalisme américain et mondial s’est appuyé sur les formes les plus parasitaires et socialement destructrices de la spéculation financière, comme un toxicomane s’accroche à sa drogue.

La crise financière de 2008 a été déclenchée par l’effondrement de la bulle des prêts hypothécaires à risque, qui a été alimentée par des prêts aux consommateurs qui se sont vus vendre des maisons qu’ils ne pouvaient pas payer et ont déclaré que leurs hypothèques étaient des investissements sûrs. Il s’est avéré que les principales banques et fonds de couverture de Wall Street avaient massivement spéculé sur ces prêts hypothécaires « subprimes », qui ont été reconditionnés en « obligations adossées à des actifs » (« Collateralized Debt Obligations » – CDO) et conservés dans les bilans des sociétés financières.

Une accélération de la hausse des taux de défaut (prêts non-remboursés) a entraîné une vente massive des CDO liés à des « subprimes », creusant des trous de plusieurs milliards de dollars dans les bilans des principales banques et sociétés financières. Le gouvernement américain a réagi en utilisant l’argent des contribuables pour financer des renflouements de plusieurs millions de dollars auprès des plus grandes banques de Wall Street.

Au lendemain du renflouement, les banques centrales du monde entier ont maintenu les taux d’intérêt à des taux historiquement bas et ont introduit d’autres mesures pour accroître la masse monétaire, comme le programme d’assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale américaine. Cela a conduit le marché boursier américain à augmenter sa valeur de plus de 3,5 fois au cours des sept années qui ont suivi, une reprise qui s’est poursuivie, les trois principaux indices boursiers américains atteignant de nouveaux records mardi.

Maintenant que les marchés financiers regorgent d’argent, les investisseurs milliardaires se tournent vers les crypto-monnaies pour obtenir des rendements encore plus importants sur leurs investissements. Il est difficile de prédire quand et comment cette bulle va s’effondrer, mais une chose est claire : quand elle s’effondra, elle emportera une partie substantielle de l’économie réelle, avec des conséquences désastreuses pour les travailleurs du monde entier.

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