Une semaine peut sembler longue en politique, mais le Président français Emmanuel Macron doit encore se demander comment tout a pu si mal tourner en seulement sept jours.
Un Début Prometteur avec « Choose France »
Tout a commencé de manière prometteuse lundi dernier avec la septième édition de son grand événement pour les affaires, « Choose France ». Il a pu annoncer avec enthousiasme 16 milliards d’euros d’investissements étrangers directs, indispensables à l’économie française asthmatique. « Quand vous allumez la télé, vous pourriez penser que tout va mal en France », a-t-il souri devant l’assemblée après que Microsoft a annoncé 4 milliards d’euros d’investissement dans l’intelligence artificielle française.
Un Virage Brutal vers la Violence
Vingt-quatre heures plus tard, si vous allumiez la télé, vous voyiez des images de vidéosurveillance montrant quatre hommes cagoulés exécutant deux agents pénitentiaires français à l’arrière d’un fourgon de transport tout en « libérant » un trafiquant de drogue. Le lendemain, des scènes d’insurrection éclataient en Nouvelle-Calédonie, un territoire d’outre-mer français du Pacifique. Le jour suivant, un officier de police calédonien mourait de ses blessures après avoir été abattu par un émeutier, avant que l’état d’urgence ne soit officiellement déclaré par Macron. Vous pourriez en effet être tenté de croire que « tout va mal en France ».
L’Échec de la Lutte Contre les Trafiquants de Drogue
Il y a quelques semaines à peine, deux magistrats de Marseille ont déclaré à une commission d’enquête qu’ils craignaient « de perdre la guerre contre les trafiquants de drogue ». Cela semble bien sous-estimer la situation, étant donné le nombre de publications sur les réseaux sociaux montrant des fusillades entre gangs rivaux sans aucune présence policière visible. Les responsables craignent depuis longtemps une « mexicanisation » de la ville. La réponse du ministre de la Justice, le combatif Éric Dupond-Moretti, à l’époque ? « Je n’aime pas les discours défaitistes ».
La Déclaration d’État d’Urgence en Nouvelle-Calédonie
Moins de deux mois plus tard, Dupond-Moretti faisait face à la presse, parlant de son retour après avoir rendu visite à l’épouse enceinte en deuil de l’un des agents pénitentiaires assassinés, qui avait été « abattu comme un chien ». Il avait l’air plutôt vaincu.
Les Accusations de Darmanin et le Désaveu du Public
Bien sûr, tout cela n’est la faute de personne au pouvoir. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a suggéré qu’il voyait une ingérence politique azerbaïdjanaise dans le pillage et l’incendie des magasins par de jeunes hommes noirs en Nouvelle-Calédonie. Macron n’a encore désigné personne en particulier, mais il pourrait décider d’établir un lien, comme il l’a fait en janvier, entre les pillages et les « enfants sans accès à la culture et au sport qui s’ennuyaient », sa meilleure explication de la manière dont des villes de France se sont retrouvées en feu l’année dernière.
L’Échec de l’État et la Réaction des Citoyens
Quel que soit ce que Macron ou son gouvernement font, il est certain qu’ils ne prendront pas la responsabilité. Ayant injecté de l’argent dans la Nouvelle-Calédonie stratégiquement importante pour soutenir son économie, les bibliothèques flambant neuves, les bâtiments scolaires et les hôpitaux offerts avec tant de soin n’ont pas été épargnés par les adolescents pyromanes. Les autorités n’ont pas non plus manqué de fournir des policiers : il y en avait 1 800 avant que les émeutes ne commencent sérieusement la semaine dernière – soit un officier pour 150 personnes vivant sur l’île. Pourtant, les résidents blancs ont été contraints de mettre en place leurs propres barricades et de s’organiser pour communiquer entre communautés afin de tenter d’empêcher les jeunes armés de brûler les maisons et les entreprises des « enfoirés de blancs ».
L’Évasion du Trafiquant de Drogue et l’Incompétence Apparente
Pendant ce temps, sur le continent, le trafiquant de drogue libéré par une équipe curieusement bien informée et organisée, armée militairement, a réussi à échapper à plusieurs centaines d’officiers mobilisés et n’a pas encore été recapturé. Quel que soit le caractère suspect de cette « évasion », du point de vue d’un citoyen ordinaire, cela ressemble à une incompétence ou à une négligence grossière de la part de l’État. Rappelez-vous, ils ont trouvé facile de mettre en place des barrages routiers pendant le COVID pour vérifier si les gens respectaient le couvre-feu et les amender en conséquence. Bien sûr, quand vous traitez des choses importantes comme un virus respiratoire mortel…
Le Désenchantement Croissant du Public Français
Sans surprise, un sondage national français pour le journal Le Figaro la semaine dernière a affirmé que 72 % des répondants n’étaient pas confiants que Macron (ou un membre de son gouvernement) pourrait gérer efficacement la criminalité. Cependant, ils ne croient pas non plus que le Rassemblement national de Marine Le Pen pourrait faire beaucoup mieux (66 % restent convaincus que non). L’État lui-même est donc de plus en plus perçu comme incapable de protéger les personnes qui paient pour cela, nolens volens. Le résultat est un nombre croissant de groupes d’action locaux ou d’individus prêts à défendre eux-mêmes leurs familles et leurs biens.
Une Guerre Civile Silencieuse qui Devient Bruyante
Il y a actuellement pas mal de discussions sur la guerre civile aux États-Unis. Le philosophe et Frexiteur Michel Onfray a décrit la France comme étant déjà depuis longtemps dans une « guerre civile silencieuse ». Que ce soit Macron, ou quelqu’un d’autre en charge, il semble que la guerre civile en France devienne lentement plus bruyante et plus méchante.
