Source : ZeroHedge
L’inflation : un mot qui provoque des sueurs froides. Pourtant, récemment, elle s’est révélée être le véritable dramaturge dans la pièce du marché mondial de la dette. C’est bien plus impactant que les négociations autour du plafond de la dette fédérale à Washington.
L’effacement subtil de la dette par l’inflation
Ce phénomène est passé presque inaperçu. Au cours de la pandémie et de la guerre en Ukraine, des pays, en particulier les États-Unis, ont connu une inflation élevée. Cette inflation a permis de diminuer la valeur réelle de leurs dettes. En d’autres termes, l’argent qu’ils doivent rembourser vaut moins aujourd’hui qu’hier.
Les gouvernements ont également profité d’une baisse de la valeur totale de leurs dettes à taux fixe en raison de la hausse des taux d’intérêt. Ces gains sont plutôt subtils et ne se reflètent pas directement dans les comptes nationaux, mais ils représentent des économies réelles.
Un jeu d’inflation risqué
Les banquiers centraux, les politiciens et leurs alliés se sont livrés à un jeu d’inflation risqué. Le premier et le plus important de ces jeux a été orchestré par la Réserve fédérale américaine (la Fed) qui a maintenu une politique de taux d’intérêt zéro et d’assouplissement quantitatif pendant les deux premières années de la pandémie (2020-2021).
L’Europe et l’Asie sous le même prisme
La même danse a été observée dans les pays européens connaissant une inflation élevée, comme le Royaume-Uni, l’Italie, la France et l’Espagne. Le Japon et la Suisse ont, eux, évité cette danse de la dévaluation par l’inflation.
Le Japon et la Suisse : des exceptions à la règle ?
Ces deux pays n’ont pas connu d’effacement réel de la dette comparable à celui des pays à forte inflation. Entre 2020 et 2023, le pouvoir d’achat de la monnaie intérieure a diminué d’environ 17% aux États-Unis, 20% en Italie et seulement 5% en Suisse et au Japon.
Les gouvernements célèbrent, mais qu’en est-il des autres ?
Bien sûr, les gouvernements ont de bonnes raisons de se réjouir. Cependant, ils ne sont pas les seuls à profiter de l’inflation. D’autres, comme les entreprises fortement endettées, profitent également de la fête, malgré certaines pertes inhérentes à ce phénomène.
Ces entreprises anticipent un futur avec des taux d’intérêt plus élevés, mais jouissent en même temps de revenus croissants. De ce fait, elles accueillent favorablement la diminution du poids de leur dette grâce à l’inflation.
En conclusion
Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir des
récits optimistes de la banque centrale. La vraie menace pour la santé économique et financière ne réside pas dans les tensions éphémères liées à la législation sur le plafond de la dette américaine, mais bien dans l’impact persistant de l’inflation sur la dette mondiale.