Après une année 2020 mise à mal par la crise sanitaire, les loueurs automobiles retrouvent peu à peu le sourire avec des résultats prometteurs pour l’année 2021. Toutefois, les difficultés de production dues aux pénuries de matières premières sont toujours présentes et les loueurs en pâtissent.
Les bons résultats des loueurs en 2021
Un brin d’optimisme souffle sur le secteur de la location de voitures. Après une année 2020 des plus difficiles, le secteur a connu un rebond d’activité sur la fin d’année 2021 avec, en prime, une hausse généralisée des tarifs sur le secteur. De quoi améliorer les marges des professionnels.
Pour la première fois depuis la crise sanitaire, les loueurs abordent le début d’année 2022 avec optimisme.
Cette bonne reprise a notamment été constatée à l’été 2021 où beaucoup de Français avaient voyagé dans l’Hexagone. Sixt avait, par exemple, enregistré une progression de son résultat de 73% par rapport à 2019.
Les agences ont vu le panier moyen de leurs clients augmenté également de 33% en 2020 atteignant 279 euros.
Cette belle lancée est cependant entachée par les difficultés d’approvisionnement que rencontrent les loueurs à l’heure actuelle. Une pénurie de voitures disponibles en agence de location entraîne une hausse généralisée des prix du secteur. Les professionnels augmentent toutefois leurs marges et affichent d’excellents résultats.
En prime, les professionnels du secteur doivent encore faire face à des incertitudes sur le plan sanitaire avec notamment d’éventuelles nouvelles contaminations.
Un succès sur fond de pénurie automobile
Les constructeurs automobiles rencontrent actuellement des difficultés de production dues à une pénurie de matières premières engendrée par la crise sanitaire. Les loueurs peinent donc à se faire livrer des voitures neuves et leurs flottes ne sont pas aussi complètes qu’ils le souhaitent.
Le déficit de production est évalué à 10 millions de véhicules dans le monde sur l’année 2021.
L’offre étant limitée et la demande de location étant forte, les prix ont mécaniquement augmenté. Le tarif journalier moyen d’une location de voiture a ainsi progressé de 36%.
En 2022, la situation devrait être identique puisque l’approvisionnement des loueurs risque de ne pas s’améliorer, il risque même de s’amplifier. Les délais de livraison s’étant allongés de plusieurs mois, les constructeurs automobiles privilégient leur clientèle la plus rentable et ce n’est pas celle des loueurs qui achètent d’importantes quantités à des prix réduits. Les particuliers seront donc certainement les premiers servis.
Seule option envisageable pour le moment du côté des loueurs, faire rouler quelques mois supplémentaires leurs véhicules actuels.
Les flottes automobiles se veulent de plus en plus électriques
La baisse des ventes aux loueurs professionnels risque de se ressentir au niveau des ventes globales de véhicules.
En septembre 2021, le nombre d’immatriculations a chuté de 20,47% en un an. Presque tous les constructeurs automobiles ont subi de plein fouet cette baisse de leurs ventes. Seules les marques Hyundai et Kia font exception avec une progression de 20,8% en septembre 2021.
A cela s’ajoute une transformation du paysage automobile. Sur les 3 premiers trimestres 2021, les voitures 100% électriques connaissent de belles performances avec des parts de marché atteignant 8,5% contre 6% l’an dernier à la même période.
Les hybrides rechargeables ne sont pas en reste, ces voitures continuent de voir leurs ventes progresser (8,1% de parts de marché en 2021 contre 3,5% en 2020).
Le diesel poursuit, quant à lui, sa chute en perdant notamment 9 points en un an.
Interview du professionnel de la location de véhicules Loc Eco
Pour avoir des réponses concrètes quant à la situation actuelle pour les professionnels du secteur, nous nous sommes tournés vers Marielle MAURE, Responsable Communication de Loc Eco, le spécialiste de la location voiture à Nantes, qui a accepté de répondre à nos questions.
Comment gérez-vous les difficultés de production des constructeurs, lesquels freinent l’approvisionnement des loueurs ?
« Nous faisons au mieux en conservant notamment des véhicules plus longtemps qu’auparavant. Nos flottes sont renouvelées moins rapidement mais cela n’entache pas la qualité de nos véhicules pour autant. Seulement, l’entretien est un peu plus important étant donné que les véhicules affichent davantage de kilomètres au compteur. Nous avons hâte que la situation revienne à la normale. C’est une situation difficile pour tout le monde. Cela nous impacte évidemment mais c’est le cas pour toutes les entreprises du secteur ».
Sentez-vous la bascule vers les nouvelles énergies (hybride et électrique) dans votre activité de loueur ?
« Oui tout à fait ! Nos clients, qu’ils soient professionnels ou particuliers, sont de plus en plus demandeurs de ce type de modèles. L’électrique est amené à prendre une place considérable dans l’automobile, les nouvelles réglementations y sont pour beaucoup mais la conscience environnementale émerge également ».
En tant que loueur courte durée avec une activité professionnelle, quelles sont les tendances de location voiture en entreprise ?
« La tendance actuelle se tourne bien évidemment vers les énergies alternatives comme l’hybride rechargeable ou l’électrique. De plus en plus d’entreprises louent des petites citadines électriques comme notamment la Renault Zoé, la Peugeot e-208 ou bien la Fiat 500e pour des courtes durées. Pour l’heure, ces locations ne représentent pas la majorité de notre activité. En fonction de leurs besoins, les entreprises louent des modèles de types différents : des monospaces comme la Citroën C4 Picasso pour les déplacements professionnels en groupe, des berlines ou citadines comme la Peugeot 208 ou 308, la Renault Mégane, la Golf de chez Volkswagen, etc. pour des déplacements professionnels seuls ou à deux. D’autres optent pour des véhicules semi-utilitaires comme la Renault Kangoo qui leur offre un espace de coffre important. Je dirais qu’il n’y pas de réelle tendance, mise à part celle de la transition énergétique, puisque le choix d’une voiture de location dépend vraiment du besoin du client ».
