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L’effondrement déflationniste : la dette nationale, le désastre dont personne ne parle

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par Brandon Smith

Il y a plusieurs années, j’ai annoncé que les Etats-Unis seraient finalement confrontés à un casse-tête économique débilitant, la stagflation, que le pays n’avait pas connu depuis les années 1970. Je suggérais que la stagflation redeviendrait un mot familier et que la majorité des préoccupations des Américains tourneraient autour de la hausse des prix couplée à la stagnation des salaires et à la baisse de la production. En 2018, dans mon article intitulé « Crise stagflationniste : l’effondrement en cours des Etats-Unis, en comprendre la cause », j’ai écrit ce qui suit :

« Il y a des années, il y a eu une bataille assez idiote entre analystes financiers sur ce que serait le résultat final des mesures de relance massives de la Fed. Les uns affirmaient que le résultat en serait la déflation et que nulle impression de la Fed ne pourrait venir à bout du vaste trou noir de la dette engendré par l’implosion des produits dérivés. L’autre camp soutenait que la Fed continuerait à imprimer perpétuellement, recourant au QE4 ou peut-être au « quantitative easing infini » et aux taux d’intérêt négatifs pour éviter un krach boursier pendant des décennies (comme au Japon) tout en lançant une vague d’inflation à la Weimar.

Les deux camps se sont trompés parce qu’ils ont refusé de reconnaître la troisième option – la stagflation ».

Le processus de stagflation est difficile à appréhender car il peut prendre de multiples chemins, dont beaucoup dépendent des fantaisies de la banque centrale et de ses décisions politiques. Tout ce que nous pouvons faire, c’est examiner le nombre limité d’exemples historiques et deviner ce qui se passera ensuite. Dans les années 1970, la stagflation a failli écraser le pays, l’inflation augmentant de 7 % à plus de 14 % par an pendant une décennie, tandis que le grand public finissait par être confronté à un taux de chômage élevé.

Lorsque j’entends les « Zennials » se plaindre d’être nés dans la « pire économie de tous les temps », je ne peux que rire, car ils n’en ont vraiment aucune idée. Les années 1970 ont été bien pires en termes d’érosion du pouvoir d’achat et de pauvreté générale. Si vous regardez des films et des photos de grandes villes, de Los Angeles à New York en passant par Philadelphie, à cette époque, vous verrez que de nombreux quartiers ressemblent à des zones de guerre bombardées. Le pays était véritablement au bord du désastre.

Au début des années 1980, la Réserve fédérale a porté les taux d’intérêt à plus de 20 %, ce qui a mis fin à la crise inflationniste, mais a déclenché un plongeon déflationniste qui allait s’abattre comme un énorme rocher sur la poitrine du consommateur américain et des propriétaires de petites entreprises pendant des années. Mon propre grand-père a perdu des millions dans son entreprise de camionnage et de fret lors de la flambée des taux d’intérêt ; beaucoup de gens ont perdu leur entreprise et leur maison.

En d’autres termes, aussi grave que soit la situation actuelle, nous n’avons encore rien vu. Bien sûr, nous nous dirigeons rapidement vers des conditions similaires et il y a une chose que nous avons aujourd’hui et qui n’existait pas dans les années 1970 : une dette nationale massive qui fait boule de neige.

Actuellement, la dette nationale des Etats-Unis s’élève à 33 800 milliards de dollars et le ratio dette/PIB est de 120 %. En un seul mois (octobre), les États-Unis ont ajouté plus de 600 milliards de dollars à leur dette et, au rythme actuel, la dette officielle totale atteindra plus de 41 000 milliards de dollars dans un an. La vitesse de cette accumulation est effrayante. Pour mettre les choses en perspective, l’administration Obama et la Réserve fédérale ont augmenté la dette d’environ 9 000 milliards de dollars en 8 ans, lors des sauvetages d’entreprises. Sous Joe Biden, cela devrait se produire en un peu plus d’un an.

Comment cela se fait-il ?

Comme je l’ai indiqué par le passé, l’économie américaine a accumulé tant de monnaie fiduciaire et tant de dettes que tout mouvement des taux d’intérêt aura d’énormes effets d’entraînement. Nous n’avons même pas besoin d’atteindre les taux d’intérêt de 20 % du début des années 1980 – un taux constant de près de 6 % suffit à faire grimper la dette en flèche. Il y a ensuite le problème des « intérêts composés ». Le gouvernement américain emprunte de l’argent pour payer les intérêts, mais il emprunte également pour renouveler les paiements du principal, et il emprunte encore plus pour financer les dépenses générales qui dépassent les impôts perçus (dépenses déficitaires).

Lorsque les taux d’intérêt sont très élevés, le recours à l’emprunt entre dans une spirale destructrice. Il y a des paiements d’intérêts sur la dette, qui a elle-même été contractée pour payer des intérêts sur la dette. En termes simples, c’est un peu comme si une personne fauchée prenait une pile de nouvelles cartes de crédit pour payer les intérêts d’une pile d’anciennes cartes de crédit. C’est un suicide financier.

L’avalanche de dettes finira par freiner l’inflation, mais elle fera aussi éclater de multiples bulles d’actifs dans de nombreux secteurs du marché et déclenchera une crise déflationniste. Nous observons déjà cette tendance avec l’effondrement de l’industrie manufacturière et le gel des salaires. Nous le constatons dans le secteur du transport de marchandises, où les licenciements et les faillites s’accumulent dans un contexte de ralentissement choquant qui annonce une récession imminente. Sans oublier que les ventes de logements aux Etats-Unis ont chuté à leur plus bas niveau depuis 13 ans, alors que les prix continuent d’augmenter.

Ce sont là autant de signaux d’alarme d’une déflation imminente qui entraînera des pertes d’emplois à grande échelle, probablement au cours de l’année prochaine. Il semblerait que la magie des mesures de relance Covid s’estompe enfin et que nous commencions à voir les dessous de l’économie réelle.

Toutes les mauvaises nouvelles ont entraîné une flambée des marchés boursiers ces derniers temps. Pourquoi ? Parce que les mauvaises nouvelles sont bonnes pour les actions. Les investisseurs s’attendent à ce que la Fed réduise ses taux ou revienne rapidement à l’assouplissement quantitatif. Ce n’est pas ce qui va se passer, du moins pas de sitôt. Je pense que la Fed souhaite un krach. Après avoir rendu les marchés dépendants de l’argent facile pendant plus d’une décennie, les banquiers centraux savent EXACTEMENT ce qui se passera lorsqu’ils continueront à couper le robinet de la drogue.

Je pense que nous sommes sur le point d’assister à un changement majeur dans le comportement de l’économie à l’horizon 2024. La phase de stagflation est presque terminée. Les discussions autour de la table dans toute l’Amérique porteront sur l’explosion de la dette nationale et de la dette en général. Le grand débat portera à nouveau sur ce point : La Fed va-t-elle maintenir ses taux, au risque d’une implosion déflationniste et d’un défaut de paiement de la dette, ou va-t-elle réduire ses taux, revenir à des mesures de relance pour payer la dette et risquer une inflation à deux chiffres ?

Tels sont les deux choix qui s’offrent à nous alors que la dette submerge le système.

Brandon SmithAlt-Market.us, le 8 décembre 2024

Traduction Olivier Demeulenaere

Cet article a été publié à l’origine sur le site du Birch Gold Group

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