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L’effarante invisibilisation du chômage de masse

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Les statistiques concoctées sous le mandat de Hollande semblent avoir fait leur travail, à défaut que les Français en aient trouvé : la fin de la publication mensuelle des statistiques du nombre de demandeurs d’emplois et la mise en avant des statistiques plus étroites du BIT permettent même à Macron d’oser évoquer le plein emploi. Pourtant, il suffit de se pencher sur les chiffres pour comprendre que le chômage de masse, s’il a légèrement reculé depuis 2017, reste à un niveau extrêmement élevé.

 

Un léger mieux après un pic historique

En effet, selon le BIT, la France (incluant les DOM-TOM, hors Mayotte) compterait 2,2 millions de demandeurs d’emplois, soit un taux de chômage de 7,4%. Et pour qui se souvient des chiffres communiqués dans le passé, cela peut sembler plutôt bas. Le problème est qu’il y a eu une rupture méthodologique sous Hollande et que ces chiffres, qui ne sont le fruit que d’une enquête, et non d’un comptage, ne sont pas comparables avec ceux de Pôle Emploi. Sur le site de la DARES, on apprend que le véritable décompte des demandeurs d’emplois pointe près de 3 millions de demandeurs d’emplois en catégorie A (n’ayant exercé aucune activité) sur la seule métropole, en février 2022, dernier chiffre communiqué. Pire, le nombre de demandeurs d’emplois catégorie A, B et C reste au-delà du cap des 5 millions en métropole.

Le satisfecit du président sortant, pour qui « le chômage est au plus bas depuis près de quinze ans (…) nous ne devons pas viser seulement 7% de chômage, mais bien le plein emploi  », est particulièrement malhonnête, même s’il évoque un nombre de chômeurs de 3 millions, en mélangeant les statistiques. Car pour qui se penche sur les chiffres de la DARES, les statistiques officielles infirment ce satisfecit. Certes, à l’élection de Macron, il y avait davantage de demandeurs d’emplois : 3,5 millions en catégorie A et 5,5 millions en catégorie A, B et C. Mais il suffit de remonter au début du mandat de Hollande pour trouver des chiffres plus bas : 2,9 millions en catégorie A et 4,3 millions en catégorie A, B et C. Il est frappant de constater qu’il y a 15 ans, ces chiffres étaient alors « seulement » de 2,1 et 3,2 millions.

En clair, s’il y a eu un léger reflux depuis 5 ans, d’autant plus marqué que le nombre de demandeurs d’emploi s’était envolé en 2020 avec la crise économique provoquée par la gestion de la pandémie, en réalité, nous restons à un niveau très élevé de chômage, malgré la baisse actuelle. En réalité, il y a plus de 40% de demandeurs d’emploi de plus qu’il y a 15 ans sur la seule catégorie A, et 70% de plus sur les catégories A, B et C, sans doute le triste leg de cette économie des « bullshit jobs » pour reprendre le terme de David Graeber, qui créé des emplois précaires, mal payés, et à temps partiel. Bref, les difficultés d’embauche de quelques secteurs et quelques entreprises ne sont qu’un arbre qui ne devrait pas cacher la malheureuse forêt des millions de Français qui cherchent encore un emploi.

Il faut malheureusement voir ici une conséquence de l’envolée du déficit commercial de notre pays, qui a, logiquement, un effet sur le marché de l’emploi. En 2021, la France a enregistré son déficit le plus élevé, de plus de 80 milliards d’euros, environ 3% du PIB. Ce déséquilibre est une des raisons majeures du niveau du chômage. Et il frappant de constater que les dizaines de milliards de baisse de cotisations sociales et d’impôts (CICE, pacte de compétitivité, baisse de l’IS, baisse des impôts de production) pour améliorer notre compétitivité, décidées sous Hollande et Macron, n’ont strictement eu aucun effet sur notre balance commerciale, et semblent uniquement gonfler les profits. La trop légère baisse du chômage est donc bien davantage le produit de la fin de l’austérité que de ces mesures.

Malheureusement, ce qui est triste ici, c’est de constater à quel point la manipulation des statistiques sous le mandat de Hollande a réussi. La fin de la publication mensuelle du nombre de demandeurs d’emplois et celle des statistiques partielles et partiales du BIT ont bien réussi à casser le thermomètre, permettant les gros mensonges du président sortant. Mais si la représentation de la réalité a été maquillée, la réalité n’en reste pas moins que le chômage de masse persiste et qu’il reste proche de ses sommets.

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