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Le Covid-19 est-il une « aubaine » pour mettre en place des plans sociaux ?

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Une chance à saisir ou un prétexte. Dans les discours syndicaux, voilà à quoi le Covid-19 a pu servir, ces derniers mois, pour des patrons de grandes entreprises décidés à supprimer des milliers d’emplois, malgré les aides publiques reçues. De Philippe Martinez (CGT) à Yves Veyrier (FO), le terme d’« aubaine » est ainsi revenu à maintes reprises pour qualifier les plans sociaux qui se multiplient depuis l’épidémie de coronavirus.

 

Surprise, il a également été prononcé par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire pour fustiger l’Américain General Electric qui pourrait supprimer plus de 760 postes en France. « Il y a des plans sociaux qui sont nécessaires parce qu’ils vont permettre à une entreprise de rebondir (…) et puis il y en a d’autres qui sont des plans sociaux d’aubaine », a-t-il lancé le 10 septembre devant des sénateurs.

Si les PME sont durement touchées par la crise, les grands groupes vivent au rythme des annonces catastrophiques depuis le début de l’année. Ainsi, quelque 5000 emplois vont être supprimés en France chez Airbus, 4600 chez Renault, un millier chez l’équipementier automobile Valeo, près de 1500 chez Auchan… À cela s’ajoutent les coupes actées chez Beneteau, Camaïeu, Nokia, ou Sanofi. Le coronavirus est-il la cause, le catalyseur ou l’alibi de ces plans sociaux en cascade ?

 

« Pourquoi y a-t-il aussi peu de plans sociaux ? »

Méfions-nous des effets de loupe, préviennent certains économistes. « Entre le 31 décembre 2019 et le 30 juin 2020, on a perdu environ 700 000 emplois marchands et non marchands, selon l’Insee, dont près d’un tiers étaient des emplois en intérim », avertit ainsi le spécialiste du marché du travail Bertrand Martinot. À ses yeux, les plans de sauvegarde de l’emploi (PSE, qui concernent les entreprises d’au moins 50 salariés qui veulent licencier au moins 10 personnes pour motifs économiques) déposés depuis le printemps auprès du ministère du Travail ne constituent qu’une part mineure de la hausse du chômage.

« Du début de la crise sanitaire à fin juillet, les plans sociaux représentent 50 000 emplois supprimés, soit moins de 10 % du problème. C’est la partie émergée de l’iceberg ! » (Bertrand Martinot, spécialiste de l’emploi)

Cet ancien conseiller social à l’Élysée de 2007 à 2008, sous Nicolas Sarkozy, aurait plutôt tendance à poser la question inverse :

« Pourquoi y a-t-il aussi peu de plans sociaux, 340 depuis le début de l’année alors qu’en 2009, après la crise financière de 2008, il y en avait eu 2100 ? », demande-t-il, faussement interrogatif.
« Parce que l’essentiel des ajustements ne se fait plus par les plans sociaux, mais autrement, avec les accords d’activité partielle, les ruptures conventionnelles ou les accords de performance collective. Les entreprises gèlent les embauches, ne renouvellent pas les CDD, cessent de recourir à l’intérim, poussent les seniors vers la sortie, diminuent les primes et les RTT ou jouent sur le temps de travail ».

Ces baisses d’activité passent largement sous les radars.

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Reste à déterminer l’impact de la pandémie dans cette hausse.

« C’est très compliqué de faire la part des choses entre ce qui est structurel et ce qui relève de la crise sanitaire, estime Bruno Ducoudré, analyste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Chaque année, des entreprises ferment et se restructurent. Mais la question posée par les syndicats lorsqu’ils parlent d’aubaine est celle-ci : les entreprises doivent-elles se restructurer aussi vite alors que l’État les aide avec le chômage partiel, les primes à l’embauche des jeunes et le plan de relance ? Toutes ces aides ne doivent-elles par être conditionnées au maintien de l’emploi ? »

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Difficile de nier, toutefois, que l’onde de choc épidémique a terrassé certains secteurs. Se relèveront-ils du confinement ? Le doute persiste, notamment chez Airbus. L’année 2020 s’annonçait triomphale pour l’avionneur européen, qui supplantait en janvier l’Américain Boeing comme leader mondial de l’aéronautique. Trois mois plus tard, les avions cloués au sol par le confinement forçaient l’entreprise à affronter une des pires turbulences de son histoire, malgré un carnet de commandes plein.

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Conséquence : le groupe a réduit de 40 % ses cadences de production et a annoncé fin juin la suppression de 15 000 emplois dans le monde.

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« La crise a bon dos pour faire passer les accords de performance collective avec plus de flexibilité… On nous annonce pourtant un retour à 50 livraisons par mois en fin d’année, soit quasiment autant qu’en février 2020. Il faudra donc assurer la même production avec du chômage partiel, moins de sous-traitants et moins d’intérimaires ! » (Laurence Danet, élue CGT Airbus Nantes)

Le Covid-19, un accélérateur de tendances

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Le secteur de la grande distribution n’a, lui, pas attendu le coronavirus pour entamer sa mutation avec des milliers de suppressions d’emplois chez Carrefour ou Cora. La direction d’Auchan affirme s’inscrire dans la même logique, avec la suppression de 1 475 postes. Il s’agit de la « deuxième phase » de son « plan de transformation », lancé avant la crise sanitaire, précise l’entreprise.

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Pour autant, assure-t-on chez Auchan, il n’y aura « pas de suppressions d’emplois d’hôtesses de caisse, les premières de cordée », mais on va « revoir le parcours d’encaissement ». Une promesse accueillie avec scepticisme par Christophe Delay (FO), cité par l’AFP : « Sur les caisses, c’est la fin de tous les CDD, et on sait que cela aura un impact, d’ici deux-trois ans, avec 70 % des caisses classiques qui disparaissent. »

« Le Covid a accéléré la chaîne numérique avec la mise en place de logiciels qui risquent de supprimer des emplois », analyse Jean-François Foucard, secrétaire confédéral CFE-CGC en charge de l’emploi.

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En attendant, la France, risque de perdre « presque un million » d’emplois cette année et le taux de chômage pourrait atteindre un pic de 11,8 % mi-2021, a indiqué, en juin, la Banque de France.

Lire l’article entier sur francetvinfo.fr

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