Vladimir Potanine a attribué 500 millions de roubles (5.6 millions d’euros) de sa fortune personnelle pour la création du laboratoire de physique des matériaux fonctionnels programmables sous la direction de Konstantin Novosiolov, lauréat du prix Nobel de physique de 2010.
L’activité du laboratoire sera consacrée à la conception des « matériaux intelligents » à l’aide desquels on pourrait créer des nouvelles technologies conceptuelles.
Le laboratoire de Novosiolov, basé à l’Institut de physique et de technologie de Moscou, est le premier projet du Centre de recherche sur le cerveau et la conscience, sur lequel des travaux ont été menés depuis 2020. La contribution de Potanine couvre totalement les besoins financiers du laboratoire pendant les 5 premières années de son activité.
« Nous vivons à l’époque de l’intelligence artificielle, de l’apparition de nouveaux matériaux et technologies absolument fantastiques. Il est très important pour la Russie de rester au premier rang dans ce domaine stratégique de la science. Par cette action nous sommes en train d’effectuer un travail important pour l’avenir de notre pays et tous les Russes. Les générations futures pourront exploiter les nouveaux acquis dans les technologies pour l’économie réelle», a déclaré Potanine, cité dans le message.
Dans le laboratoire de Novosiolov, Il est prévu de créer des matériaux « intelligents » avec les propriétés programmables inexistantes dans la nature. Les technologies conceptuellement nouvelles, ayant pour base ces matériaux « intelligents », pourront être utilisées pour l’élaboration de nouvelles méthodes d’étude sur le cerveau humain ainsi que pour la mise au point des interfaces prometteurs entre homme et ordinateur.
Les matériaux « intelligents » pourraient devenir les composants de base pour les ordinateurs neuromorphiques du futur, ils aideront à créer des capteurs hypersensibles de nouvelle génération, nécessaires pour effectuer les recherches sur le cerveau humain. Les autres laboratoires du Centre de recherche sur le cerveau et la conscience auront la possibilité d’exploiter ces développements afin de réaliser leurs propres recherches.
Au cours des cinq premières années d’existence du laboratoire, il est planifié de parcourir le chemin de la création des premiers dispositifs les plus simples, basés sur les matériaux bidimensionnels (l’un des plus connus et populaires est le graphène), jusqu’à l’imitation physique de la connexion neuronale et passer à la création du réseau informatique hardware.
« Nous espérons que nos matériaux pourront aider à créer des nouveaux capteurs et interfaces entre cerveau et ordinateur», a affirmé Novosiolov aux journalistes en expliquant que cette méthode, en perspective, permettra d’approfondir les connaissances sur le cerveau et, en particulier, aider un grand nombre de personnes. Comme exemple des matériaux de ce genre, il a mentionné des réseaux informatiques neuromorphiques et les membranes intelligentes.
Les recherches ont commencé par le graphène, l’étape suivante a été la production des matériaux artificiels bidimensionnels avec des propriétés et une fonctionnalité prédéfinies.
Le but de la création du Centre était l’obtention de connaissances fondamentales sur le cerveau humain et la nature de la conscience. En ce moment, c’est l’un des secteurs les plus actuels de la science à la jonction de la physique et des mathématiques, de la biologie et de la psychologie, des nanotechnologies et de la conception des nouveaux matériaux, de la mise au point et du développement des technologies connexes ainsi que d’autres nombreuses disciplines.
Taguir Aouchev sera mis à la tête du Centre. C’est un scientifique russe qui travaille dans le domaine de la physique fondamentale, professeur, membre correspondant de l’Académie des Sciences de Russie. Il compte attirer au Centre les plus grands scientifiques mondiaux des domaines divers de la science.
Le laboratoire sera inauguré vers l’automne, à Moscou, en partenariat avec l’Institut de physique et de technologie de Moscou et aura l’accès aux équipements et aux cadres de cet établissement, selon Taguir Aouchev. L’idée de la création du Centre de recherche sur le cerveau a été prospectée depuis plusieurs années, a-t-il communiqué. Au milieu de l’année 2020, Potanine a reçu la proposition de financer ce laboratoire et Novosiolov – de s’occuper de sa création. Pour Potanine ce financement est ciblé.
« C’est le premier cas de financement d’une telle dimension d’un laboratoire scientifique du côté du business. Ce type de financement est plus fonctionnel [que les subventions de l’état], car dans ce cas il est possible de se concentrer sur l’essentiel et non sur des formalités et donc maximiser l’efficacité du travail des chercheurs. En investissant dans la science fondamentale, le business montre qu’il vit non seulement pour l’instant présent, mais investit dans le futur. Les recherches dont le laboratoire va s’occuper, sont des recherches qui apporteront des résultats dans l’économie réelle dans 10-15 ans », a conclu Aouchev.
