Jean-Marie Le Pen, figure controversée de la politique française, a tracé une trajectoire hors norme. Fils d’un marin pêcheur, ce vétéran de la guerre d’Algérie s’impose dès les années 1950 comme un jeune député poujadiste. Mais c’est en 1972 que son destin change avec la fondation du Front National, solidifié par l’héritage de plusieurs millions laissé par Hubert Lambert. Cette fortune lui permet de bâtir un parti à son image, marqué par une rhétorique anti-immigration et une stratégie de confrontation.
Sa carrière est jalonnée de provocations qui lui valent condamnations et ostracisme. Ses déclarations controversées, comme le « point de détail de l’histoire », font de lui une figure aussi fascinante que repoussante. Ces excès, s’ils galvanisent ses partisans, empêchent toute alliance politique durable. Pourtant, son ascension atteint un sommet inattendu en 2002, lorsqu’il accède au second tour de la présidentielle. Une victoire symbolique qui souligne aussi ses limites : incapable de rassembler au-delà de son électorat, il se heurte au front républicain.
En 2011, il passe la main à sa fille Marine, amorçant une transition stratégique qui marque un fossé idéologique. Exclu de son propre parti, il devient un observateur critique de la politique, publiant des mémoires où il livre sa vision d’un combat qu’il estime inachevé. Aujourd’hui encore, son empreinte demeure à travers ses héritiers politiques, bien que son style brutal et ses excès aient condamné son mouvement à une marginalisation durable.
Que reste-t-il de Jean-Marie Le Pen ? Une légende du politique, un modèle de résistance autant qu’un cas d’autosabotage. Mais au-delà des controverses, son influence continue de nourrir le débat sur l’identité et l’immigration en France. Quelles vérités se cachent encore derrière cette figure du « Menhir » ?
Bruno Gollnisch, François Costantini, Guillaume de Thieulloy, Laurent Arthur du Plessis, Nicolas Stoquer et Raphaël Besliu analysent ce sujet en direct sur Géopolitique Profonde.