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Coronavirus : « En ce moment, Amazon se fait un pognon de dingue »

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Le cours de la bourse de l’action Amazon a bondi de 12 % en une semaine. Partout ailleurs, les indicateurs des grandes entreprises s’effondrent, la récession menace. Mais le géant du commerce en ligne semble imperturbable. Il surfe sur la crise avec des profits records. Les commandes explosent et ses travailleurs subissent des cadences toujours plus soutenues pour livrer les populations cloîtrées chez elles.

 

« À mesure que le Covid-19 s’est répandu, nous avons vu une hausse du nombre de personnes qui achètent en ligne », écrit l’entreprise de Jeff Bezos dans un billet de blog, samedi 14 mars. « Nos besoins en personnel sont sans précédent pour cette période de l’année », précise-t-elle. Aux États-Unis, Amazon prévoit d’embaucher 100 000 intérimaires. Elle se présente comme un acteur essentiel et presque vital du confinement.

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Peu d’achats relèvent de produits de première nécessité. Selon la CFDT Amazon, « le textile, les articles de maison et l’électronique représentent les plus gros volumes de marchandises. L’alimentaire pèse pour moins de 1 % des ventes », dit à Reporterre son porte-parole, Julien Vincent. Même constat à la CGT : « La direction nous a dit que la vente de jeux vidéos a augmenté de 200 % et celle des outils de bureautique de 362 %. En ce moment, Amazon se fait un pognon de dingue », dit un membre du syndicat. « Depuis une semaine, je ne charge que des DVD, des livres, des chargeurs de téléphone ou des objets sexuels, parfois un paquet de chips », raconte Christophe Néant, salarié sur le site d’Amazon à Montélimar (Drôme). « Bref, rien d’essentiel mais on nous fait travailler comme des fous. »

Les commerces physiques ayant fermé, la multinationale bénéficie d’un effet d’aubaine et se retrouve avec beaucoup moins de concurrents. « Cette situation permet à Amazon d’asseoir son pouvoir, elle profite de la crise sanitaire », estime Marie-Aube Ruault, adhérente au Syndicat de la librairie française, une profession qui a dû fermer tous ses magasins à cause du coronavirus. « Si la vente de livres en librairie n’est pas indispensable à la vie de la nation, pourquoi la vente de livres par Amazon l’est-elle ? », s’interroge le syndicat dans un communiqué.

Ne pouvant plus se déplacer, des populations entières se retrouvent captives et contraintes de changer d’habitude de consommation. L’épidémie du coronavirus pourrait même accélérer l’évolution vers le tout numérique et préparer l’avènement d’une société où domine la livraison à domicile.

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Cette situation se fait aussi au détriment des travailleurs et de leur santé. Tous les syndicats s’insurgent des conditions sanitaires en pleine pandémie. Dans les hangars, les salariés travaillent parfois au coude à coude. « Dans les allées, on se frôle à moins de 30 centimètres. En une minute, vous pouvez croiser entre 15 et 20 personnes », raconte Christian Néant à Reporterre. « On a pratiquement rien pour se protéger, la direction nous distribue des lingettes mais elles ne sont pas anti-bactériologiques, c’est pour le ménage, elles ont une odeur de fruits exotiques. »

Les livreurs sont également touchés. Avec l’accroissement des commandes, le rythme est plus intense, le nombre de clients en une journée a parfois doublé. « Je ne vois pas l’intérêt de prendre des risques pour distribuer des vêtements, des taies d’oreillers ou des jeux vidéos », explique un livreur à Reporterre sous couvert d’anonymat, alors qu’il est obligé de travailler. « Je n’ai pas le droit d’aller voir ma famille ni mes amis, par contre, je dois livrer 90 clients dans la journée, toucher 90 interphones, portes, etc. Ça n’a aucun sens ». Même des consommateurs s’étonnent : « Je me suis fait livrer des gants par un livreur Amazon, qui lui-même ne portait pas de gants », écrit un client sur twitter.

L’épidémie de coronavirus a frappé plusieurs salariés. Sept sont confinés actuellement à Montélimar, selon la CGT. Amazon a refusé de fermer deux entrepôts en Espagne, ainsi que ceux de Sevrey (Saône-et-Loire) et Boves (Somme), alors que des cas de Covid-19 y sont attestés. À Douai (Nord), une centaine de salariés sont actuellement en grève car la direction les menace de représailles s’ils exercent leur droit de retrait.

« Dans chaque entrepôt Amazon sur le territoire, il y a entre 500 et 2000 personnes. Les densités de population sont fortes. Si on laisse ces endroits fonctionner presque normalement, ce n’est pas la peine de faire fermer la petite boutique du coin ! » dit Julien Vincent, de la CFDT.

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Le gouvernement actuel a toujours cultivé des liens étroits avec cette multinationale. Lors de l’inauguration du site de Boves, en 2017, l’alors tout récent président de la République s’était déplacé en personne. Le 22 octobre 2019, c’était au tour du secrétaire d’État Cédric O d’assister à l’ouverture du nouveau site robotisé de Brétigny-sur-Orge (Essonne).

Au cours de sa dernière visite en février, à Paris ( où il a dépensé en quatre jours plus de 80 000 euros dans des hôtels de luxe), Jeff Bezos, le patron Amazon, a même été reçu à l’Élysée pour discuter « climat, développement durable et préservation de la nature ». Il avait annoncé quelques jours auparavant un don personnel de 10 milliards d’euros pour lutter contre le réchauffement climatique, soit un dixième de sa fortune.

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