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Alerte sur l’économie: une vague de faillites en France prévue dès la fin de l’été

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Jusqu’ici protégées par les mesures provisoires du gouvernement pour faire face à la crise économique, plusieurs dizaines de milliers d’entreprises risquent de se retrouver en faillite à partir du 24 août. La société Altares, spécialiste des données d’entreprises, table sur plus de 60.000 banqueroutes entre juin 2020 et juin 2021.

C’est une véritable hécatombe qui se profile. Les défaillances d’entreprises françaises devraient se multiplier à partir de la fin août, estime la société Altares, spécialiste des données d’entreprises.

«Entre juin 2020 et juin 2021, il est probable qu’il y aura bien plus que 60.000 défaillances, l’économie réelle et les procédures collectives étant toujours sur un autre temps que celui des indicateurs macroéconomique. Elles ont toujours un temps de retard sur la crise», a déclaré aux Échos Thierry Million, directeur des études d’Altares.

Pourtant, afin de faire face à la crise économique historique provoquée par la pandémie de coronavirus, le gouvernement français a sorti l’artillerie lourde en plaçant des centaines de milliards d’euros sur la table. Il s’agit de contrer les effets d’une récession record qui devrait atteindre 11% en 2020.

Ainsi, un fonds de solidarité verse jusqu’à 1.500 euros aux TPE et PME en difficulté, et la somme peut grimper jusqu’à 5.000 euros dans certains cas. Au 10 juillet 2020, pas moins de 1,6 million d’entreprises en avaient bénéficié. Le montant des aides avoisinait les cinq milliards d’euros. C’est bien moins que les 108 milliards d’euros de prêts garantis par l’État qui avaient été accordés au 10 juillet 2020.

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De l’argent jeté par les fenêtres?

De plus, les autorités ont accordé à de nombreuses entreprises des reports d’échéances fiscales, pour un montant total de 2,6 milliards d’euros. Sans parler des mesures spéciales accordées à des secteurs très touchés par la crise, comme l’hôtellerie-restauration ou le tourisme.

Autre point important, le gouvernement a pris une ordonnance stipulant que toute entreprise qui n’était pas en cessation de paiement au 12 mars 2020, soit cinq jours avant le début du confinement général, serait considérée comme ne l’étant pas jusqu’à la date du 23 août.

De telles mesure ont eu un effet paradoxal. Alors que la France vit une crise économique d’une ampleur historique, le nombre de faillites est à son plus bas depuis 30 ans. 17.000 entreprises ont mis la clef sous la porte lors du premier semestre, contre plus de 25.000 pour la même période en 2019.

A-t-on assisté à une mise sous perfusion? Même au sein des syndicats, on s’interroge. Récemment invité sur le plateau de BFM Business, François Hommeril, président la CFE-CGC, appelait à faire preuve de «discernement» dans la distribution des soutiens financiers de l’État: «Dans les aides publiques, les aides de l’État qu’on apporte aujourd’hui aux entreprises à travers divers dispositifs, il faut suffisamment de sophistication pour pouvoir atteindre ceux qui en ont vraiment besoin. Il y’a trop d’effets d’aubaine. C’est ça le problème. On a un peu l’impression qu’on arrose avec une lance à incendie le désert pour pouvoir faire pousser une petite fleur. Et ça, ce n’est pas normal.»

«Il faut, je crois, s’agissant de l’argent public, être suffisamment sophistiqué. C’est mon mot: pas “complexe” mais “sophistiqué”, pour pouvoir atteindre les entreprises qui en ont vraiment besoin, parce que sinon, ça coûte trop cher à la collectivité», ajoute-t-il.

Altares souligne que pas moins de 10.000 défaillances d’entreprises ont ainsi été évitées, comme l’a expliqué son directeur des études aux Échos«On a artificiellement évité 10.000 défaillances avec l’activité réduite des tribunaux pendant le confinement, et surtout avec l’ordonnance prise par le gouvernement permettant de considérer que toute entreprise qui n’était pas en cessation de paiement au 12 mars serait considérée ne pas l’être jusqu’au 23 août. Une partie des entreprises était donc protégée.»

La question est de savoir si des entreprises qui étaient d’ores et déjà condamnées avant la crise ont pu bénéficier d’aides de l’État.

Côté fraude, le ministère du Travail a publié fin juin les résultats des premiers contrôles concernant les demandes de chômage partiel. Au plus fort de la crise, le dispositif a concerné plus de 12 millions de personnes et de très nombreux salariés en bénéficient toujours, notamment dans des secteurs comme l’hôtellerie-restauration. Et d’après les données du ministère du Travail, la fraude pourrait être massive. Sur 3.000 contrôles effectués, 850 ont débouché sur des suspicions d’escroquerie. Cela représente pas moins de 28% de cas suspects.

Bruno Le Maire vient d’annoncer que de nouveaux secteurs d’activité allaient bénéficier du chômage partiel: les magasins de souvenirs, les boutiques des galeries marchandes, les boutiques des aéroports, les traducteurs-interprètes, les métiers d’art, les services auxiliaires de transport par eau, le secteur des paris sportifs et les labels.

Des perspectives plus sombres encore en cas de deuxième vague

L’inquiétude principale au niveau des entreprises demeure l’échéance du 23 août. «À partir du 24 août, les cessations de paiement vont se révéler», explique Thierry Million aux Échos. D’après lui, «le risque, c’est que, devant la fragilité des dossiers à la fin de l’été, les tribunaux n’aient d’autres options que prononcer purement et simplement des liquidations judiciaires directes sans solution de redressement».

Et l’horizon économique restera sombre pour un certain temps, à en croire l’expert: «La reprise est là mais elle est insuffisante pour que les entreprises retrouvent une meilleure santé d’ici la fin de l’année. Le mur de la dette n’est pas infranchissable pour beaucoup, mais il risque d’arriver trop tôt.»

D’ordinaire, les entreprises françaises peuvent compter sur quatre à cinq mois de liquidités. De quoi tenir en cas de coup dur. Mais actuellement, environ 100.000 sociétés auraient moins de 30 jours de trésorerie devant elles, selon Les Échos. En cas de coup dur, comme une deuxième vague de Covid-19, la situation deviendrait intenable.

​Un tel contexte jetterait de l’huile sur le feu du chômage. En juin, le nombre de demandeurs d’emploi a atteint le chiffre record de 6,157 millions, si l’on additionne les catégories A, B et C. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) anticipe un taux de chômage de 12,3% en France fin 2020. La Banque de France table quant à elle sur un taux de chômage supérieur à 11,5% en mai 2021. Récemment, Élisabeth Borne affirmait auprès de L’Express qu’«on ne retrouvera pas le niveau de chômage d’avant la crise avant plusieurs trimestres». La ministre du Travail prévoyait «plusieurs centaines de milliers de chômeurs de plus à la fin de l’année».

Même son de cloche pessimiste du côté de Thierry Million, toujours dans les colonnes des Échos:

«La gravité de la crise aura des conséquences encore plus fortes en début d’année prochaine.»

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