Immobilier : vers une réduction des prérogatives des propriétaires ?
D’où vient la “spéculation”… sinon de la politique monétaire délirante des banquiers centraux, qui crée des bulles sur les marchés financiers et sur les actifs réels ? Chacun sait aussi que la pierre, en particulier en France, est la valeur refuge par excellence. Refuge contre les prédations monétaires et fiscales de nos élus et non-élus !
Plutôt que de reconnaître l’abîme vers lequel le monde se dirige à cause de la financiarisation universelle promue par les banksters qui pilotent le système en coulisses ; plutôt que de dénoncer cette folie de la fuite en avant dans les taux négatifs (vantés dans les médias pour inciter les ménages à s’endetter !), nos privilégiés de la ripoublique préfèrent s’attaquer au droit de propriété des classes moyennes en invoquant la rareté du foncier et « l’enrichissement de quelques-uns »… Pitoyable ! Sans parler de cette volonté permanente de l’oligarchie de restreindre les libertés publiques et privées de ceux qui ne font pas partie du club… OD
« Le Premier ministre a reçu un rapport suggérant une réforme profonde du droit de propriété, à l’heure où les prix du logement flambent notamment dans les grandes villes.
Renforcer le pouvoir des élus locaux pour limiter les prix du logement, moyennant certains affaiblissements du droit de propriété: c’est la philosophie d’ensemble d’un rapport d’un député de la majorité, dont plusieurs mesures ont des chances d’être traduites dans la loi.
En son coeur, figure une proposition qui modifierait en profondeur la notion de propriété: elle permettrait, dans certaines zones, de distinguer la possession d’un terrain, qui serait publique, et celle du logement bâti sur ce terrain, laissée au propriétaire. « Nous ne devons plus laisser la seule loi de l’offre et de la demande, conjuguée à la cupidité humaine traditionnelle, créer une bulle d’enrichissement de quelques-uns », a affirmé le député centriste Jean-Luc Lagleize (Modem), dans ce rapport qu’il a remis mercredi au gouvernement.
Le document liste cinq objectifs majeurs :
• Stopper définitivement la spéculation foncière
• Casser l’engrenage infernal de la hausse des coûts du foncier
• Libérer le foncier et améliorer la constructivité
• Optimiser le foncier disponible
• Attirer les investisseurs
Le rapport défend un « changement fondamental de paradigme sur le droit de propriété », pilier des droits de l’Homme de 1789 et sujet par essence sensible dans un pays dont plus de la moitié des ménages sont propriétaires.
Le député centriste de Haute-Garonne était chargé par le Premier ministre, Edouard Philippe, d’étudier comment endiguer la hausse des prix du foncier, c’est-à-dire les terrains sur lesquels sont ensuite construits les logements.
La spéculation foncière dans le viseur
Cette composante se traduit mécaniquement dans le prix d’ensemble: les promoteurs immobiliers répercutent dans leurs tarifs le montant auquel ils ont acheté le terrain. Faut-il directement chercher à limiter la hausse des prix des terrains, ou bien partir du principe que cette flambée a des causes de fond, en premier lieu un manque d’offre, auxquelles il faut aussi remédier ?
Ces deux approches figurent inégalement parmi la cinquantaine de mesures suggérées par Jean-Luc Lagleize: du côté de l’offre, il propose d’encourager à réhabiliter les terrains vagues, via un fonds dédié. C’est néanmoins la lutte directe contre la hausse des prix qui concentre les mesures les plus saillantes: le rapport évoque une « surenchère », que les terrains soient vendus par des institutions publiques ou par des propriétaires privés.
Une mesure, déjà suggérée par Matignon dans sa lettre de mission, vise ainsi à mettre fin à la vente aux enchères de terrains publics, jugée inflationniste. Mais, pour le reste, le rapport penche plutôt pour renforcer les pouvoirs locaux face aux prérogatives des propriétaires privés.
Lille, laboratoire des zones « tendues »
C’est dans cette démarche que s’inscrit la proposition qui permettrait aux collectivités locales de conserver la propriété de terrains, en ne laissant au propriétaire que celle des murs. Là encore, la piste avait été donnée par Matignon. La disposition, qui vise à sortir le prix des terrains du marché immobilier, passerait par la création d’organismes « fonciers » publics. Ils seraient obligatoires dans les zones dites « tendues », où l’offre de logements est jugée insuffisante par rapport à la demande. Ce principe existe déjà, notamment à Lille où il est expérimenté depuis deux ans, mais il est limité aux dispositifs d’accession sociale à la propriété, c’est-à-dire sous conditions de ressources. Il s’agirait de l’étendre à tous types d’opérations. »
Orange/ AFP, le 6 novembre 2019
N.B. Pour favoriser “l’accession à la propriété”, on restreint et à terme on détruit le droit de propriété. Pas mal, non ? OD