Pendant que la réforme de la SNCF se lance sous les feux des projecteurs, celle de l’assurance chômage avance dans l’ombre. Après six semaines de négociations les partenaires sociaux ont trouvé un accord a minima le 22 février. C’est désormais au gouvernement de déterminer quels éléments figureront dans le projet de loi qui doit être présenté au printemps, dans l’espoir d’une adoption avant la rentrée prochaine. Sauf surprise, on devrait y retrouver deux promesses de campagne d’Emmanuel Macron : l’ouverture de l’assurance chômage aux indépendants et aux démissionnaires (selon des conditions bien précises), ainsi qu’un durcissement du contrôle des demandeurs d’emploi. Des évolutions qui promettent de donner plus de travail aux agents de Pôle emploi. Mais ceux-ci, qu’on entend pourtant peu dans le débat public, sont déjà à bout.
Le 2 février, un événement tragique a sonné l’alarme sur l’épuisement du personnel de Pôle emploi. Debout sur la fenêtre de l’un des bureaux de la Direction territoriale de Poitiers, une employée de l’agence de Châtellerault, dans la Vienne, a menacé de se jeter dans le vide. Et ce, pour que cesse « cette pression » insupportable, selon ses propos rapportés par le collègue qui est venu à son secours. Dans cet appel de détresse, l’expression d’un ras-le-bol que partagent de nombreux autres conseillers. Minés qu’ils sont par les réductions récurrentes d’effectifs, par la surcharge de travail, par les approximations des nouveaux dispositifs de traitement automatisé des dossiers et enfin, par des méthodes de management que plusieurs syndicats décrivent comme « à la limite du harcèlement ».
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