Depuis des millénaires, la diabolisation est un outil de pouvoir incontournable. Elle permet aux élites de justifier guerres, sanctions et interventions en fabriquant des ennemis désignés. L’Occident ne fait pas exception à cette règle : l’Empire du bien a besoin d’un adversaire permanent pour légitimer son influence.
Le schéma est toujours le même : un allié d’hier devient soudainement la nouvelle menace à abattre. Staline fut un partenaire indispensable contre Hitler avant de devenir l’incarnation du mal absolu. Les Talibans, financés et armés contre les Soviétiques, ont ensuite été combattus durant vingt ans, avant que les États-Unis ne finissent par négocier leur retour au pouvoir. Saddam Hussein, Kadhafi, ou encore l’Ukraine, sont autant d’exemples où le récit médiatique s’est retourné en un éclair.
Mais derrière ces changements de cap brutaux, une constante demeure : le chaos et la destruction. Chaque guerre promise comme un tournant vers la paix s’est soldée par un échec sanglant. L’Irak est devenu un champ de ruines, la Libye a sombré dans le chaos, et l’Ukraine, malgré des milliards injectés, ne voit aucun horizon stable. Ces interventions ne visent jamais à apporter la démocratie, mais à servir des intérêts stratégiques et économiques.
Aujourd’hui, la multipolarité remet en question ce modèle. La Russie, la Chine et les pays du Sud refusent de se soumettre aux injonctions occidentales. Les sanctions économiques censées asphyxier Moscou n’ont fait que renforcer son économie. Pékin, quant à lui, contourne les structures dominées par l’Occident et consolide son influence. L’ordre mondial vacille, et l’hystérisation du discours occidental prouve que le système s’accroche à sa domination coûte que coûte.
Mais jusqu’où ce modèle peut-il tenir avant de s’effondrer totalement ? Les certitudes s’effritent, et le mensonge du bien ne convainc plus.
Marc Gabriel Draghi, Loïk Le Floch Prigent et Regis Le Sommier lèvent le voile sur cette mécanique cynique et implacable, en direct dans La Matinale sur Géopolitique Profonde, avec Nicolas Stoquer et Raphaël Besliu. La chute de l’Empire du bien est en marche…
