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Pour sauver le pétrodollar, les États-Unis risquent la guerre avec la Chine et l’embrasement global

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L’aggravation du conflit en Ukraine précipite le grand renversement du monde. L’Occident sous leadership américain ne parvient plus à contenir les puissances émergentes.

Mars 2022 à date : la Chine dit clairement et définitivement aux Etats-Unis de ne plus se mêler de ses affaires. Pire – pour Washington, en faisant cause commune avec la Russie, Pékin menace la structure de domination mondiale américaine.

L’Empire se lézarde. Si Washington tente une contre-attaque sur Taiwan, il ne semble plus avoir les moyens d’entretenir tous les fronts qu’il a allumés sur la planète.

Prêts à déclarer la guerre au monde entier si nécessaire, les Etats-Unis et ses vassaux, acculés, sont en train de perdre tout levier sur la Chine. Une petite odeur de panique et d’agressivité plane sur Washington.

Car une série de développements majeurs se produisent, très vite.

L’économie-monde, en passe d’échapper au contrôle occidental

L’Union économique eurasiatique (Biélorussie, le Kazakhstan et Russie) dirigée par la Moscou, vient de tomber d’accord avec la Chine pour mettre en place un système financier et monétaire indépendant du dollar. Déjà en 2018, Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping avaient réaffirmé leur volonté de se passer du dollar dans le cadre de leurs échanges commerciaux. Avec le Covid et l’alourdissement des sanctions antirusses, les exportations chinoises vers la Russie ont explosé.

En outre, même si les avoirs de la Banque centrale de Russie en Occident sont gelés, Moscou a procédé à des achats d’or depuis de nombreuses années. La Banque centrale russe possède désormais 2 300 tonnes d’or, juste derrière la France et devant la Chine (1 948 tonnes) et la Suisse (1 000 tonnes). Les Etats-Unis, prédateurs de l’or (Libye), affirment avoir accumulé un butin de guerre de 8 100 tonnes.

Plus inquiétant, l’Arabie Saoudite a annoncé le 15 mars envisager d’accepter le Yuan pour ses exportations de pétrole. Si la Libye de Kadhafi et l’Irak de Saddam Hussein se sont cassé les dents sur le pétrodollar, une entente de la Chine, des producteurs arabes d’hydrocarbures et de la Russie pour se passer du billet vert serait fatale pour l’économie américaine, grevée par la dette. Les pourparlers entre Riyad et Pékin se sont accélérés alors que le mécontentement saoudien grandit avec Washington, ouvrant la voie à un «Petroyuan»

Les Etats-Unis, de l’hyperpuissance à l’apprentissage de l’impuissance ?

Washington et son bras armé européen, l’OTAN, ont détruit des pays pour moins que ça. Mais cette fois, c’est la Chine.

Les Etats-Unis ont bien tenté d’intimider Pékin. Le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche a mis en garde la Chine contre des «conséquences» en cas d’assistance économique ou militaire à Moscou. La Chine n’échappera pas à la punition si elle aide la Russie à esquiver les sanctions prises en réponse à l’invasion de l’Ukraine, a-t-il prévenu sur CNN.

«Nous ne laisserons pas faire et nous ne permettrons à aucun pays, où que ce soit dans le monde de tendre la main à la Russie pour la sortir des sanctions économiques», a encore menacé Sullivan, confirmant les ambitions américaines impériales démesurées.

Dans la même veine, façon Docteur Folamour, le général de l’US Air Force Kenneth Wilsbach a carrément menacé de donner à la Chine «une leçon» de la situation en Ukraine… mais appliquée à la question de Taiwan. Wilsbach s’exprimait alors qu’un énième incident a impliqué un jet Chengdu J-20 et un F-35 américain au-dessus de la mer de Chine le 17 mars.

Comme avec la Russie, Washington, qui n’est pas géographiquement en Asie, vient harceler jusqu’à ses frontières la puissance chinoise…

Face au bluff américain, Pékin a diplomatiquement et calmement opposé une fin de non-recevoir aux menaces américaines, notant le lien très risqué entre dossiers ukrainien et taiwanais.

Dans une dépêche de l’agence d’Etat Xinhua, la Chine a exprimé sa «grave préoccupation» et sa «ferme opposition» face au soutien américain aux «forces séparatistes» de Taiwan. Xinhua en a profité pour rappeler la position traditionnelle de la Chine sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale.

«Il est important de prendre en considération le contexte historique de la question ukrainienne, de remonter à l’origine du problème et de prendre en considération les préoccupations légitimes de toutes les parties», a poliment noté Yang Jiechi, directeur de la commission centrale des affaires étrangères du Parti communiste chinois.

Le porte-parole de la mission diplomatique de Pékin auprès de l’UE, s’est fait un peu moins courtois, faisant référence aux bombardements de l’OTAN sur Belgrade en 1999. «Le peuple chinois peut comprendre pleinement les douleurs et les souffrances des autres pays car nous n’oublierons jamais qui a bombardé notre ambassade», a-t-il déclaré.

Le Global Times, organe de presse chinois, a de son côté évoqué la «vanité» américaine. «Washington a tenté de tromper Pékin sur la situation en Ukraine pour servir ses propres intérêts», estime le média qui suit la ligne éditoriale du Quotidien du Peuple, journal officiel du Parti communiste chinois.

Fin de la diplomatie de la canonnière, retour de l’histoire longue

L’Empire est-il à ce point aux abois qu’un membre d’état-major américain évoque ni plus ni moins un casus belli avec la Chine ?

De fait, la grande parenthèse de la domination occidentale sur le monde, technologique, financière et militaire, se referme. A date de mars 2022, le mastodonte chinois est en passe de se libérer définitivement du joug occidental, mettant un terme à la longue tutelle impériale anglo-saxonne initiée avec les «guerres de l’opium».

En 1856, lors de la Seconde guerre de l’opium, la marine britannique bombarde Canton (Guangzhou), au prétexte de l’arraisonnement par les autorités chinoises d’un navire, l’Arrow, qui transportait de l’opium. Une opération sous faux drapeau, au sens propre, puisque le consul britannique prétendit alors que l’Arrow battait pavillon britannique et qu’il était enregistré à Hong Kong, colonie britannique. Or, l’enregistrement avait expiré. L’Empire britannique, sorte d’Etat-dealer, se livrait alors au trafic de drogue – ce qui augurait de certaines opérations de la CIA au XXe siècle.

Le casus belli grossièrement fabriqué, le Royaume-Uni finit de soumettre Pékin. Plus tard, en 1911, la dynastie Qing est renversée dans une de ces opérations de changement de régime qui sont aussi une constante de la géopolitique occidentale. Et en 1912, une «République» de Chine est instaurée. Les puissances occidentales, dont la France déjà en voie de déclassement comme supplétif de l’Empire depuis 1815, se partagent le gâteau chinois.

L’élite chinoise n’oublie pas cette histoire

En 2019, un siècle plus tard, l’ancien président Jimmy Carter livrait sa vision à Donald Trump, venu le consulter :

«Vous craignez que la Chine nous passe devant, et je suis d’accord avec vous. Mais savez-vous pourquoi la Chine est en train de nous dépasser ? J’ai normalisé les relations diplomatiques avec Pékin en 1979. Depuis cette date, savez-vous combien de fois la Chine a été en guerre avec qui que ce soit ? Pas une seule fois. Et nous, nous sommes constamment restés en guerre. Les Etats-Unis sont la nation la plus belliqueuse de l’histoire du monde. La Chine, elle, investit ses ressources dans des projets tels que les chemins de fer à grande vitesse au lieu de les consacrer aux dépenses militaires».

La géopolitique néoconservatrice en échec

L’Empire a eu les yeux plus gros que le ventre. Les Etats-Unis ont ouvert trop de fronts sur la mappemonde et se trouvent en situation de sur-expansion impériale, «imperial overstretch», selon l’expression de Paul Kennedy.

L’élite américaine néoconservatrice, biberonnée aux stratégies de Bzrezinsky et de Kissinger, est obsédée par le contrôle de l’«île mondiale», selon l’analyse géopolitique du géographe John Mackinder. Dans The Geographical Pivot of History un article datant de 1904, Mackinder renverse la perspective et propose de voir le globe comme un immense océan et une «world island», composée de l’Eurasie et de l’Afrique. Autour, de grandes «îles», «outlying islands» : les Amériques, le Japon et la Grande-Bretagne.

Pour Mackinder, celui qui contrôle cette île eurasiatique, contrôle le monde. Une idée qui est devenue une obsession de l’Empire.

Un siècle plus tard, dans un tumulte des guerres et de conflits gelés, Washington s’acharne à attaquer cette île-monde par tous ses flancs.

A l’extrémité ouest de l’Eurasie, la thalassocratie américaine a certes neutralisé, conquis et soumis politiquement et militairement la péninsule européenne, achevant un processus qui a commencé avec le Débarquement. Ou, si l’on veut, avec la création de la Federal Reserve Bank et le déclenchement de la Première Guerre mondiale pour contrecarrer l’Allemagne, puissance continentale et «rising challenger» du Royaume-Uni.

Mais à l’Est, l’Empire ne semble pas avoir les moyens de soumettre à la fois les géants russe et chinois. Auxquels il faut ajouter d’autres pays non-alignés comme le Brésil. Sommé de prendre partie dans le conflit ukrainien, le Pakistan a ainsi rétorqué qu’ils «n’étaient pas les esclaves» des Occidentaux.

Certes, l’effondrement de l’Empire américain est annoncé depuis longtemps. Les néoconservateurs ont même tenté de le conjurer avec le Project for a new American Century (PNAC), porté par George Bush Junior, Dick Cheney et Donald Rumsfeld.

Après être venue au terme d’une séquence de six siècles à bout de l’Espagne, de la France et de l’Allemagne, c’est en Extrême-Orient que la thalassocratie américano-anglo-saxonne pourrait achever son destin. Mais cela n’ira pas sans fracas.

source : Strategika

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