L’Europe fédérale ? Mais c’est la guerre !

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L'absurde naît de la confrontation de l'appel humain avec le silence déraisonnable
du monde. Albert Camus

Depuis la révolution française, bien que l’idée de démocratie se répande en Europe, nos nations ont été secouées et ensanglantées par de nombreuses guerres. Des guerres révolutionnaires à la seconde guerre mondiale, en passant par Napoléon 1er, Bismarck, les tzars, la république de Weimar, la colonisation, puis la décolonisation, nous, Européens n’avons cessé de nous battre.

Depuis 1945, une ère nouvelle s’est ouverte où, quels qu’aient été les régimes, quels qu’aient été les bouleversements économiques et sociaux, quels qu’aient été les compétitions économiques et les chocs énergétiques, ces mêmes nations ont choisi la paix et la coopération. Depuis, une paix véritable règne en Europe. La question est : comment préserver cette pax europeana pour longtemps ? comment léguer aux générations futures la certitude de siècles de paix et de coopération ?

Pour répondre à cette question, il convient de se pencher sur les particularités de cette période, et d’en trouver les constantes positives qu’il nous appartiendra de conserver, de protéger, de placer aux frontons de nos monuments et en principes inaliénables qui fonderont chacune de nos décisions.

Alors qu’y a-t’il de commun entre toutes les guerres « modernes » provoquées par les nations européennes? Et qu’est-ce qui y a vraiment mis fin à partir de 1945?

Les premières, les guerres Révolutionnaires, étaient l’effet d’une tentative d’extension de la révolution aux pays voisins, et en tout cas, la certitude, pour les les souverains étrangers, établis sur des régimes différents (Royaume de Prusse et Empire d’Autriche), de ce que cette révolution devait impérativement être un échec, pour éviter une contamination.
Les guerres Napoléoniennes en sont la suite, mais surtout la volonté d’expansion d’un empire qui visait à dominer l’Europe. Et c’est là le critère qui va déterminer toutes les guerres fratricides européennes qui ont suivi.

L’impérialisme est la principale
raison de ces guerres

En 1866, naissait la confédération Allemande et le 19 juillet 1870, l’Empire français déclarait la guerre au royaume de Prusse, guerre qui donnera naissance à l’Empire Allemand (le deuxième Reich). Deux volontés impérialistes se sont alors affrontées comme en témoignent les tractations territoriales qui ont précédées cet affrontement entre les deux « empereurs » Napoléon III et Otto von Bismarck. Les états-nations constituées peu avant de la guerre-éclair menée par la Prusse de Bismarck contre l’Autriche (La Grèce, la Belgique et l’Italie) ne participeront pas à ce conflit impérialiste et territorial. Et c’est la candidature d’un prince prussien au trône d’Espagne qui sera l’étincelle qui mettra le feu aux poudres. C’est, avec le recul, une décision qui paraît aujourd’hui prise au mépris des peuples, par une élite qui se juge au delà des nations et de leurs identités.
La défaite française laissera une France humiliée qui doit céder l’Alsace-Lorraine à l’Allemagne.

En 1914, en plus de l’Empire Français souhaitant le retour de l’Alsace-Lorraine et de l’Empire Allemand au mieux de sa forme, il y a l’Empire Russe, l’Empire Austro-Hongrois et l’Empire Ottoman. Cinq empires, en rivalités stratégiques, politiques, économiques, coloniales et territoriales les uns avec les autres, provoquent une guerre totale qui s’étend au point qu’elle pendra le nom de « guerre mondiale ». Elle ne laissera pas non plus une situation apaisée puisque l’Empire Allemand sera dissout et l’Allemagne restera humiliée et occupée.

En 1939, un « troisième Reich » Allemand, né de cette Allemagne à genoux, développera encore des visées impérialistes sur l’Europe, provoquera alors un second conflit mondial. A cette occasion, il se rendra coupable de crimes épouvantables. Il sera aidé dans son projet belliqueux d’expansion par l’Empire Japonais, qui a des visées territoriales hégémoniques sur la Corée et la Chine.

L’impérialisme reste donc la principale raisons de ces guerres. Qu’il ait été un impérialisme qui se défend d’une révolution inquiétante, ou un impérialisme de colonie, ou encore d’expansion, c’est une volonté de conquête et de suprématie qui cré des ambivalences insolubles entre les Empires, et donc, les guerres.

En 1945, un fait nouveau s’impose aux hommes : L’arme Atomique. Qu’une telle arme soient conçue à cette époque, et au vu de l’Histoire conflictuelle des nations Européennes, fait froid dans le dos. Mais il se passe quelque chose d’inouï dans l’histoire de l’humanité: Les hommes sont pris d’effroi devant les attaques atomiques de Nagasaki et d’Hiroshima. La guerre totale devient impossible. Voici donc la première invention guerrière de l’homme qui, malgré son efficacité redoutable, est considérée comme inutilisable. C’est un vrai tournant dans l’histoire de l’humanité : des limites sont atteintes et l’homme les voit, il peut les toucher, et se garde bien de les dépasser.

Entre 1945 et 1989, un nouvel ordre mondiale s’atabli sur ce constat, et les empires belligérants de l’époque inventent la « Guerre froide », et la dissuasion nucléaire qui menace de l’éventualité d’une guerre pourtant impossible. L’Union soviétique et les Etats-Unis s’affrontent (le terme d’Union remplace alors celui d’Empire, trop ancien régime) dans un silence apparent. Tous les conflits du monde d’alors sont soit téléguidés, soit récupérés ou instrumentalisés par ces nouveaux Empires post-deuxième guerre mondiale. C’est en réalité une Troisième guerre mondiale non moins meurtrière que les précédentes, mais moins spectaculaire.

La formule magique européenne

L’Europe est, quant à elle, séparée en deux: L’Europe de l’Ouest, affiliée aux Etats-Unis, et l’Europe de l’Est, sous le joug soviétique.

Mais c’est là, dans cette Europe de l’Ouest qui panse ses plaies, que la formule magique apparaît: Des Etats-Nations en paix entre eux commencent à mettre leur intérêts en commun, établissent des liens coopératifs durables, échangent à tous les niveaux : économiques, culturels, sociaux. Les peuples se parlent, se jumellent, inventent le concept d’amitié entre les peuples. La démocratie s’établi, se constitutionnalise, les voix des citoyens comptent.

Bref, par la volonté de peuples européens qui ont payé cher les errements impérialistes de leurs élites autoproclamé « empereur » ou « führer », rendent la guerre, pas seulement impossible, mais sans intérêt. Personne n’aura, au sein de l’europe de l’ouest, intérêt au conflit. Aucune raison, hégémonique, identitaire, territoriales ou économiques ne peut justifier un conflit armé. Les élites sont issues du peuple et portés par l’instruction et le mérite. Ils sont le peuple et le représentent.

Cet état de fait a été rendu possible par des ingrédients déjà connus, mais qui, assemblés, provoquent ce résultat inouï : la pax europeana. Nous avons à ce moment-là, en Europe, des Etats-Nations démocratiques, qui partagent une Histoire commune. Chacun des ces Etats-Nation est pourvu d’une constitution stable, de frontières acceptées et structurantes, d’une identité forte conforme à l’héritage culturel de la population qui le compose. Ils se sont libérés des absolutismes de leur religion commune, le Christianisme, mais ils en ont tous conservé la même vision du monde fondée sur les Droits de l’Homme, qui découlent naturellement des 10 commandements régissant cette partie du monde depuis plus d’un millénaire.

Cela n’a pas été sans mal: la guerre froide d’une part, et la forte croissance économique des « 30 glorieuses », a bien aidé à l’établissement de cette Paix Européenne. Même si certains pays de cette communauté mettront un peu plus de temps pour acquérir les fondements démocratiques (L’Espagne, le Portugal et la Grèce n’y parviendront que bien après 1945).

Mais le résultat est là, et, quand finalement s’effondre l’Empire soviétique, ce modèle de paix européenne s’étend et prospère en Europe de l’Est.

La Guerre froide est aujourd’hui terminée depuis bientôt 30 ans, la croissance économique est un lointain souvenir, mais la paix perdure en Europe. La coopération des nations Européennes continue, sous l’impulsion de peuples souverains, rassurés dans leurs identités et protégés par des frontières stables et sûres, animés par l’espoir que le progrès humain reste possible et la certitude que leur droits sont respectés, dans la confiance.

Stop ! … C’est là que cela se gâte …

Le monde continue de se constituer en Empires : Les Etat-Unis, La Russie, La Chine sont les grands Empires de notre temps, et ils sont tous les trois pourvus de l’arme nucléaire. Fort heureusement, les interdépendances économiques sont plus fortes que ne sont explosives les « zones de frottement » stratégiques. Au niveau mondial, une paix fragile restera sans doute de mise, jusqu’à ce qu’un quatrième Empire, conquérant, se constitue et s’élargisse, au centre, en Europe, par une politique du fait accompli, contre ses peuples, au mépris de leurs identités. Jusqu’à ce que cet Empire se dote d’un chef, parmis son élite déconnectée, pourvue une idéologie de modernité et de productivisme réglé sur une sacro-sainte compétitivité, économique, financière, d’équivalent temps-plein, de poste de travail et de masse salariale.

Qu’est-ce c’est que que cette Europe fédérale que nous nous construisons, en bafouant l’avis des peuples, en établissant une pensée unique qui exclut « ad hitlerum » toute contradiction ? Qu’est-ce que cette élite qui se protège de son peuple, et se construit un nid douillet au sommet d’un système politique, législatif, judiciaire et médiatique, en collusion totale avec un ultra-libéralisme financier, qui invente des richesses à se distribuer entre gens de bonne compagnie, au mépris des bases sociales qui ont pourtant fait leur succès, au mépris de l’air même qu’ils respirent ?

L’Europe fédérale, c’est l’émergence d’une Union qui se libère de ses peuples, encartés qu’ils sont dans un ensemble unique, un parti unique, où leurs identités sont bafoués et diluées, qui ouvre les bras aux mains d’oeuvre étrangères venant grossir les rangs des exclus, mettant en panne l’intégration et l’assimilation républicaine. Fallait-il que nous abattions, par idéologie égalitaire (fondement de ce fédéralisme aveugle), un système éducatif qui émancipe le citoyen en transmettant la vérité de son Histoire et en partageant les cultures de ces Nations qui pourtant avaient inventé la Paix ?

Alors que les peuples Européens se rapprochaient, convergeaient vers une culture partagée, et qu’un sentiment d’appartenance à quelque chose de plus grand prenait corps en Europe, nous voilà aujourd’hui morcelés, éclatés, méfiant envers l’étranger, même Européen. La transformation des citoyens, obligés du monde, en simple titulaires de droits, a exacerbé les individualismes et cassé les fraternités qui façonnent la société.  Ceux qui souhaitent un retour aux fondamentaux nationaux, ou appellent de leur voeux une confédération d’Etats-Nations, sont assimilés à un nationalisme politique belliqueux grandissant, venu du fond des terres, qui s’arme de fourches, de pioches et de piques, à la recherche de victimes expiatoires, prêts à succomber au premier « Hitlerion » venu. Seul un recul démocratique évitera l’éclatement de cette Europe qui ne permet pas la remise en cause, le plan B, l’alternative, jugée nauséabonde et relant des heures-les-plus-sombre-de-notre-histoire.

Cette Europe-là abat les frontières qui protègent, et en établit d’autres. Des frontières qui excluent, opposent, fomentent. Des frontières qui fracturent l’entente entre les citoyens des villes et des campagnes, entre les éduqués et des cancres, entre les héritiers et les orphelins, entre ceux qui réussissent et ceux n’ont pas essayé, entre les autochtones et les accueillis. Des frontières qui instaurent la méfiance comme ligne de conduite. Cette méfiance qui dresse des grilles et des sas, qui installe des hygiaphones et des digicodes, qui organise des vidéosurveillance et des rondes de vigiles, comme réponses désespérées à une peur méprisée, reléguée à l’état de « sentiment d’insécurité ».

Cette Europe-là favorise une élite mondialisée qui s’enrichit sur tous ses dysfonctionnements, politiques, économiques, climatiques, sociaux, par des montages financiers contre nature. Une élite qui considère l’identité nationale comme un « boulet » à leur projets fédéralistes et diabolise la détresse et le désespoir que cet abandon provoque.

Cette Europe-là est belliqueuse et conquérante: Au nom des droits de l’Homme, elle « intègre », en les achetant, des pays que revendique également l’ennemi désigné : La Russie de Vladimir Poutine. Elle est accusée de goulags et de guerre injustes,  d’hégémonie, de mépris de l’homme et de sa liberté d’expression – Crimes dont cette Europe se rend également coupable, mais pour de « bonnes » raisons. C’est l’Europe du droit d’ingérence et des nobles intolérances, qui se projette où bon lui semble, à la suite de ses émissaires de la bonne conscience qui crient : « Armons-nous et battez-vous », aux peuples égarés et aux foules sentimentales. Cette Europe-là distille un néo-va-t-en-guerrisme de conquêtes morales et droit-de-l’hommistes, peu importe les mensonges et les demi-vérités.

Cette Europe-là se construit sur les ruines de la République, et finalement sur l’abandon des raisons mêmes qui ont conduit à cette paix désormais fragile des peuples européens. Elle établie une nouvelle norme par un retour atavique à l’Histoire, qui veut se répéter : celle qui voit s’affronter les hégémonies de puissances et d’influences, au-delà des peuples, au-dessus des peuples, contre les peuples.

Cette Europe-là ? Mais c’est la Guerre !


Chaque génération se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. – Albert Camus 1957
Le programme de tout responsable politique digne de ce nom, quelle que soit son étiquette, devrait être, non pas « pour changer de civilisation » comme Martine Aubry en 2012, mais « pour rester une civilisation ». – Alain Finkielkraut, 10 mai 2017

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6 Commentaires

    • Merci, Gérard, de votre commentaire. Comme vous, je suis un Européen convaincu. C’est pourquoi je cherche à comprendre pourquoi l’Europe que nous construisons est si mal engagée, et si les choix effectués sont les bons (ou pas). Comme je l’indique dans cet article, je ne crois pas que le Nationalisme seul est la cause des guerres.
      Le Nationalisme politique apparaît lorsque le droit et les identités des peuples sont bafouées. Ce n’est pas une idéologie, mais une conséquence.
      Un peuple souverain, assuré de ses frontières et de son identité n’a aucune raison de se soumettre aux sirènes populistes d’un nationalisme politique, nécessairement manichéen et belliqueux. Reconstruisons une europe qui conserve la paix établie depuis 1945, fondée sur la coopération entre les peuples Européens, et non sur une collusion des élites Européennes avec de grandes multinationales dont les intérêts ne sont pas ceux des peuples qui les ont fait naître. Le patriotisme est simplement l’inverse du Nationalisme politique. Il est un des fondement de la paix en Europe et sera le ciment d’une confédération d’état-nation.

  1. Très bonne réflexion mais il est dommage qu’elle se termine sur une note pessimiste. En fait, cela démontre surtout que plus l’échelle du pays est importante, plus il est nécessaire de connecter le peuple à la politique de son pays.D’ailleurs, il ne faut pas oublier la raison principale nous avons choisi de nommer des représentants à l’origine (députés, présidents, etc…). Notre démocratie moderne est basée sur les démocraties grecques, les citoyens se réunissaient et votaient eux-mêmes les lois (tout le monde n’était pas citoyen, certes, mais il s’agissait plus d’une question de mentalité que de capacité) mais les cités grecques étaient peu étendues (la « géante » Athène faisait 2000 km²), il était donc plutôt simple de réunir les citoyens régulièrement.Avec le temps, les territoires se sont agrandies et il devenait impossible de réunir tout le monde en un même endroit. A l’époque des carrosses et autres véhicules hippomobiles, il fallait à peu près une semaine pour traverser la France métropolitaine d’une extrémité à l’autre. C’était donc impensable de réunir les français (ou tout autre peuple) dans la capitale pour voter les lois. C’est pour ça qu’on a mis en place un système d’élus : pour être représentés et que l’on décide des lois à notre place.Aujourd’hui, beaucoup de choses ont changé. Non seulement on se déplace plus vite mais les nouveaux moyens de communication permettent des échanges en direct n’importe où sur la planète (notamment grâce à Internet). Je suis convaincu qu’il est de nouveau possible de repasser à une démocratie directe.Pour l’Europe fédérale, je pense qu’elle peut être bénéfique à nous tous à condition que ce soit les peuples qui votent les lois et fassent les choix internationaux et non un groupe d’élus (surtout qu’il y a déjà la difficulté de la confrontation des cultures).

    • Je partage votre point de vue. Il n’en reste pas moins que, quelque soit le système démocratique choisi, s’il ne remporte pas une adhésion massive de l’ensemble des peuples Européens (souhaitant devenir un seul peuple qui accepte la solidarité d’un bout à l’autre de la nation Européenne …), il ne doit pas y avoir d’Etat fédéral. S’il est imposé (ou décidé selon la politique du fait-accompli), l’esprit démocratique recule, et l’ensemble créé sortira de cette recette « Nation, Peuple souverain, Frontières stable, Identité forte, Histoire commune », à nos risques et périls. Deplus l’élargissement annoncé d’un état fédéral peut être mal pris …
      Lire le point de vue de Robert Redslob sur la question fédérale.

  2. La création monétaire ce n’est pas libéral !C’est du capitalisme de connivence, où états,holdings et finance s’entendent pour protéger leurs intérêts au détriment des individus.

    • Tout à fait d’accord !!
      Adam Smith : « En préférant le succès de l’industrie nationale à celui de l’industrie étrangère, [chaque individu] ne pense qu’à se donner personnellement une plus grande sûreté ; et en dirigeant cette industrie de manière à ce que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu’à son propre gain ; en cela, comme dans beaucoup d’autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses intentions ; »
      Le libéralisme pose, dès le début, le protectionnisme comme fondement du libéralisme. Mais sans doute Adam Smith n’avait-il pas prévu l’apparition des multinationales, qui cassent ce modèle et construisent des oligopoles supra-nationaux. Ce n’est pas de l’Ultra-Libéralisme, comme on l’entend souvent, mais de l’Ultra-Capitalisme … anti-libéral.

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