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L’Europe et l’Asie se battent pour le gaz russe

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11.08.2022 

« L’hiver en Europe pourrait devenir le printemps pour Poutine », décrivent les médias occidentaux le fait que l’UE n’est pas prête pour la saison de chauffage. Les Européens estiment que la seule solution consiste à augmenter les achats de gaz naturel liquéfié (GNL), mais pour cela ils devront affronter les pays d’Asie. Quelles pourraient être les conséquences d’une telle confrontation? 

The Wall Street Journal estime que dans les mois à venir l’Europe sera contrainte d’affronter l’Asie pour le GNL russe. Les auteurs de l’article supposent que la situation des pays de l’UE se détériora à l’approche de l’hiver, et le soutien de l’Ukraine par l’UE pourrait chavirer à cause de la baisse du niveau de vie. Au final, prédit WSJ, le pouvoir dans les pays européens pourrait être pris par des gouvernements qui détruiront la coalition antirusse. 

« Les prix élevés des hydrocarbures se répercutent sur l’économie européenne et provoquent des difficultés qui entraîneront des troubles publics. Les gens commenceront à voter avec leur portefeuille vide. Un second front s’est ouvert dans la bataille pour l’Ukraine – la guerre énergétique en Europe. La stratégie de Vladimir Poutine n’a aucun secret. Il a annoncé tout cela en juin pendant le forum économique de Saint-Pétersbourg », écrit l’article. 

Ses auteurs pensent également que « même les livraisons de GNL russe pourraient connaître des perturbations ». « L’ascension économique en Chine après le confinement de coronavirus ou un hiver froid en Asie deviendront un prétexte d’affrontement avec l’Europe pour les exportations de GNL, ce qui entraînerait une nouvelle hausse des prix », indique l’article. 

« Comme dans le cas de l’offensive de Napoléon contre la Russie en 1812 et l’invasion de l’URSS par l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, l’issue dépendra de la météo. C’est une chose que ni Poutine ni les dirigeants européens ne peuvent contrôler. Mais ils sont d’accord sur une chose: l’hiver approche », conclut l’article. 

En réalité, la crise énergétique mondiale n’a pas commencé cette année mais bien plus tôt. Elle a été provoquée par une réduction de production des hydrocarbures pendant la pandémie à cause d’un déclin économique supposé. Or, contrairement aux attentes, les pays d’Asie et notamment la Chine ont relancé leur économie bien plus rapidement. Ce qui a fait grandir la demande des hydrocarbures, alors que la production n’arrivait pas à suivre. Ces circonstances ont entraîné une hausse des prix en Asie. Puis c’est l’Europe qui a été confrontée au même problème. 

Le problème de l’Asie est qu’elle n’est pas orientée sur le gaz de pipeline, mais essentiellement sur le GNL. Si le prix de ce dernier en Asie dépassait le coût en Europe, la majeure partie des quantités sur lesquelles comptait l’Europe en tant qu’alternative au gaz de pipeline irait en Asie. Ce qui aggraverait la pénurie énergétique en Europe. 

Plusieurs secteurs de l’économie européenne ne sont plus rentables avec un prix de 1.000 dollars les 1.000 mètres cubes de gaz, or en Europe il dépasse déjà les 2.000 dollars. C’est pourquoi les Européens risquent d’être évincés de leurs positions solides sur le marché mondial, après quoi il sera aussi question du marché intérieur. 

L’Asie ne fera certainement pas de concessions au profit des Européens en étant préoccupée par ses propres problèmes liés aux hydrocarbures. Par exemple, le Japon reçoit du gaz du projet Sakhaline 2, et malgré les sanctions et même la subordination du projet à une compagnie russe, les Japonais ne s’empressent pas de quitter le projet parce qu’il est extrêmement bénéfique. 

L’Europe n’arrivera pas à augmenter les livraisons de GNL. D’ores et déjà elle achète tout le GNL disponible. 

Même si les Européens accomplissaient leur plan de remplissage des réservoirs souterrains à hauteur de 80-90% d’ici le 1er novembre, cela ne garantirait pas une saison de chauffage réussie. Les quantités fournies actuellement par la Russie sont très faibles. 

Au final, l’Europe recevra quotidiennement des quantités de gaz réduites. Cela forcera les autorités locales à débrancher du réseau une partie des consommateurs. Bien évidemment, les entreprises industrielles seront les premières à être déconnectées pour maintenir le chauffage et l’approvisionnement en électricité de la population. 

Après quoi, les entreprises industrielles ne pourront tout simplement pas vendre leurs marchandises fabriquées avec un tel prix d’énergie, car ce dernier est pris en compte dans le coût de production. Elles ne pourront pas non plus concurrencer les produits américains et asiatiques, où les prix des hydrocarbures sont moins élevés. 

C’est pourquoi l’Europe réduit dès à présent sa consommation de gaz. De facto nous assistons en UE à une désindustrialisation, l’industrie se meurt. On ignore pour l’instant avec quel niveau de consommation les Européens entreront dans la période de chauffage.

Alexandre Lemoine

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