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L’espionnage d’un présentateur de Fox News par la NSA n’est que la pointe de l’iceberg

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Par Ekaterina Blinova – Le 16 juillet 2021 – Source Sputnik News

Lundi, le sénateur Rand Paul (R-KY) a demandé au général Paul Nakasone, le directeur de la National Security Agency (NSA), de mener une enquête sur l’espionnage présumé de l’animateur de Fox News, Tucker Carlson, par l’agence. Que se cache-t-il derrière ce scandale d’espionnage qui couve et fait-il partie d’un plan beaucoup plus large ?

Dans une lettre récente adressée au directeur de la NSA, M. Nakasone, le sénateur Paul a cité la déclaration de l’agence niant les allégations de M. Carlson et a fait valoir que « lorsqu’une longue série d’abus commis par la NSA révèle une volonté constante de se soustraire à la loi et de violer les libertés du peuple protégées par la Constitution, la NSA doit faire plus que tweeter un démenti soigneusement formulé pour qu’on lui fasse confiance ».

 

Paul a demandé à Nakasone d’expliquer en détail si l’agence a espionné Carlson, approuvé son démasquage présumé [quand le nom de la personne espionnée n’est plus masqué dans un rapport, NdT] et partagé ses courriels privés avec la presse. Dix-sept républicains de la Chambre des représentants ont également demandé à la NSA d’expliquer sa conduite.

Collecte fortuite et démasquage

« Je trouve probable que des interlocuteurs de Tucker aient été surveillés par les autorités fédérales. La correspondance de Tucker a été collectée, puis quelqu’un du gouvernement américain a démasqué son nom et a divulgué l’information à la presse », déclare un avocat, écrivain et chercheur américain connu sous son nom de plume Techno Fog sur Twitter.

L’avocat attire l’attention sur le fait que la déclaration de la NSA à ce sujet « n’a jamais nié que Tucker était surveillé ». L’idée de l’agence selon laquelle l’animateur de Fox News n’a jamais été « une cible du renseignement » n’exclut pas la possibilité que ses communications aient été « collectées de manière fortuite ».

« Leur langage vague doit être considéré comme un aveu tacite que oui, ils ont obtenu la correspondance de Tucker« , estime Techno Fog.

Le 28 juin, Carlson a fait une déclaration explosive en affirmant que la NSA surveillait ses communications électroniques et prévoyait de les divulguer pour que son émission soit retirée de l’antenne pour des « raisons politiques », information qu’il a obtenu par un lanceur d’alerte travaillant au sein du gouvernement américain.

Le lendemain, la NSA publiait une déclaration : « Tucker Carlson n’a jamais été une cible de l’Agence en matière de renseignement et la NSA n’a jamais eu l’intention d’essayer de retirer son émission de l’antenne », déclarait-elle. « À quelques exceptions près (par exemple, en cas d’urgence), la NSA ne peut pas cibler un citoyen américain sans une décision de justice autorisant explicitement le ciblage ». Les grands médias américains ont également tenté de minimiser les accusations de Carlson contre la NSA.

Pourtant, l’histoire prenait une nouvelle tournure le 7 juillet, lorsque le magazine Axios a rapporté que l’animateur de Fox avait communiqué avec des « intermédiaires du Kremlin basés aux États-Unis » pour organiser une interview avec le président russe Vladimir Poutine. Les sources d’Axios ont déclaré que « des responsables du gouvernement américain ont été informés des efforts de Carlson pour obtenir une interview de Poutine ». Selon Carlson, des informations aussi privées n’ont pu être obtenues qu’auprès de la NSA.

« Ce n’est donc en aucun cas le fruit de mon imagination. C’est confirmé. C’est vrai », a déclaré Carlson, en commentant le rapport d’Axios du 7 juillet. L’animateur de Fox News a suggéré que la NSA et l’administration Biden avaient apparemment prévu de le dépeindre comme un « Américain déloyal » et un « traître à la solde d’un adversaire étranger », en utilisant la fuite sélective de ses courriels.

L’affaire Tucker Carlson et le Spygate

Il semble que l’inquiétude du présentateur conservateur de Fox News ait un certain fondement étant donné qu’au cours des quatre précédentes années, les grands médias américains ont divulgué à plusieurs reprises les communications de l’ancien président Donald Trump et de ses associés, et que l’aide de campagne de Trump, Carter Page, a été espionnée sur la base d’un faux dossier présenté par Christopher Steele.

« La surveillance de Tucker est dans la continuation des abus de surveillance qui ont eu lieu avant et pendant la présidence de Trump », déclare Techno Fog. « Elle démontre comment l’État de surveillance américain a gagné en ampleur et en pouvoir politique. Ceux qui abusent du système ne sont pas tenus pour responsables – comme si les autorités fédérales et les tribunaux craignaient que des accusations ne provoquent un mouvement politique visant à réduire cet État de surveillance. Leur inaction ne fera que rendre ces types d’abus plus flagrants et plus fréquents ».

L’avocat note que si l’affaire Tucker Carlson a attiré l’attention des médias parce qu’il dispose d’une énorme plate-forme et d’ennemis parmi les politiciens et les célébrités médiatiques, le fond du problème est que la NSA « espionne les Américains en permanence ».

Ainsi, le dernier examen de conformité à la FISA, rédigé par le juge James Boasberg, président de la Cour FISA, en novembre 2020 et déclassifié le 26 avril 2021, indique que le FBI a utilisé à de multiples reprises les gigantesques fichiers électroniques de la NSA pour effectuer des recherches sur des citoyens américains, sans mandat d’autorisation.

Le document souligne que la « NSA est l’agence principale chargée de prendre les décisions de ciblage en vertu de la section 702 », ajoutant que les procédures de l’agence comprennent la vérification et la revérification des informations pour s’assurer qu’une personne est une « personne non américaine vivant en dehors des États-Unis » et qu’elle coordonne avec le FBI et la CIA les décisions de ciblage. Tout en autorisant la surveillance ciblée de personnes étrangères situées en dehors des États-Unis, la section 702 de la FISA impose aux agences fédérales de respecter le quatrième amendement, qui interdit les enquêtes abusives sur les citoyens américains. Pourtant, il semble que tous les agents ne suivent pas les procédures, selon les conclusions de l’examen de la cour FISA qui, néanmoins, n’a pas tenu pour responsables ceux qui abusent des règles de surveillance.

« Le public américain serait intéressé par les abus de la FISA – s’il en avait connaissance », déclare l’avocat. « La presse refuse de couvrir ces sujets, ne faisant pas état des abus de la FISA et refusant de demander des comptes aux dirigeants du FBI et du DOJ ».

L’affaire COINTELPRO fait-elle un retour en force ?

Les allégations d’espionnage de Tucker Carlson s’inscrivent dans le cadre de ce qui semble être une répression croissante à l’encontre des conservateurs, notamment avec la chasse à l’homme menée par le FBI contre ceux qui ont pénétré dans le Capitole le 6 janvier dernier, la suspension de la licence d’avocat de Rudy Giuliani en raison d’allégations de fraude électorale en 2020 et l’inculpation pénale du directeur financier de la Trump Organisation, Allen Weisselberg.

« Il y a un point commun entre Tucker, les manifestants du 6 janvier, Rudy Giuliani et le directeur financier de Trump – ils sont tous conservateurs (ou au minimum ils se sont tous alignés, d’une manière ou d’une autre, avec Trump) », dit Techno Fog. « Je m’attends à ce que l’administration Biden (et les procureurs libéraux de l’État) poursuive cette chasse d’autres manières, que ce soit en ciblant des groupes conservateurs par le biais de l’IRS ou en tentant d’obtenir l’accès aux listes de donateurs conservateurs ».

Toutefois, ce n’est pas la première fois que la communauté du renseignement américain est impliquée dans la persécution de dissidents politiques. Citant les allégations de Carlson, Julian Sanchez, du Cato Institute, a comparé cela au programme de contre-espionnage du FBI (COINTELPRO) consacré au ciblage des dissidents nationaux, entre 1956 et 1971.

« Il est inconcevable en principe que les agences de renseignement américaines puissent cibler illégalement des journalistes ou des ennemis politiques », écrit Sanchez. « Ils ont pourtant une longue et sordide histoire de faire précisément cela, plus notoirement pendant le mandat honteux de J. Edgar Hoover à la tête du FBI, qui a donné naissance à une longue histoire, connue sous le nom de COINTELPRO ».

Cette opération visait à surveiller, infiltrer, discréditer et perturber les organisations politiques américaines, principalement de gauche. Les tactiques de COINTELPRO prévoyaient la diffamation d’individus et de groupes à l’aide de documents falsifiés et de faux rapports dans les médias, le harcèlement, les assassinats, le parjure, les audits de l’IRS, l’emprisonnement sous de faux prétextes, et l’utilisation d’organisations paramilitaires anticommunistes pour intimider les militants et les entités de gauche.

Un rapport de 1976 du Congressional Select Committee a fait la lumière sur cette opération menée par le FBI pendant 15 ans « visant carrément à empêcher l’exercice des droits d’expression et d’association protégés par le premier amendement, sur la théorie selon laquelle empêcher la croissance de groupes dangereux et la propagation d’idées dangereuses protégerait la sécurité nationale et découragerait la violence ».

Selon les législateurs américains, « de nombreuses techniques utilisées sont intolérables dans une société démocratique même si toutes ses cibles avaient été impliquées dans des activités violentes, mais le COINTELPRO allait bien au-delà ». L’opération a pris fin en 1971 « avec la menace d’une révélation publique ». L’histoire se répète-t-elle avec les conservateurs dans le collimateur ?

Ekaterina Blinova

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone

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