Derrière le code-barres…
Prenons un assortiment de produits-types issus de l’agriculture vendus en supermarché. Des tomates du Maroc, du café de Colombie, du riz de Thaïlande, des avocats du Pérou… Sur ces produits, entre 1996 et 1998, les producteurs touchaient en moyenne 8,8 % du prix final, alors que la part de la grande distribution est de 43,5 %. En 2015, sur ces mêmes produits, les producteurs touchent en moyenne 6,5 % du prix final et la grande distribution 48,3 %.
C’est ce que révèle l’étude internationale de l’ONG Oxfam publiée jeudi 21 juin. Intitulée « Derrière le code-barres, des inégalités à la chaîne », elle se focalise sur les disparités de plus en plus importantes dans le système alimentaire mondial.
Accumulation des bénéfices
Oxfam a calculé qu’en 2016, les huit premières grandes surfaces du monde cotées en bourse avaient réalisé près de 22 milliards de bénéfices.
« Au lieu de réinvestir dans leurs fournisseurs, elles ont reversé la même année plus de 15 milliards de dollars de dividendes à leurs actionnaires »mentionne l’étude.
Selon l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, les prix agricoles ont progressé de 3 % en 2017. « Les prix payés aux agriculteurs ont été à nouveau inférieurs à la réalité des coûts de production et n’ont pas couvert la rémunération du travail et du capital, et cela même en tenant compte des aides européennes » écrit Philippe Chalmin, président de l’Observatoire.
Ainsi, la puissance d’achat de la distribution lui permet d’exercer des « pressions continues » sur les fournisseurs afin qu’ils réduisent leurs coûts, tout en accumulant les bénéfices. Le prix des haricots verts du Kenya a ainsi baissé de 74 % entre le milieu des années 1990 et celui des années 2010.
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