C’est un nom qui, il y a un peu plus d’une dizaine d’années, ne suscitait l’excitation que dans les forums de discussion des fans les plus férus du Seigneur des Anneaux. Les palantiris (palantir au pluriel), ces 7 pierres elfiques quasi-indestructibles, permettaient à ceux qui les possédaient de voir partout, jusque dans le coeur de leurs ennemis. Mais aujourd’hui, la puissance du palantir s’est exportée bien au-delà de la Terre-du-Milieu. La start-up homonyme d’analyse de données a les mêmes ambitions : tout voir, constamment, n’importe où.
De la même manière qu’il n’y a qu’un anneau pour les gouverner tous, ce Palantir là est unique. Interlocuteur privilégié des entreprises et des gouvernements, ses logiciels d’organisation d’informations sont utilisés par de multiples services de renseignements, de la NSA jusqu’à la DGSI française. La puissance de cette licorne, qui cultive autant son culte du secret que sa réputation d’omniscience, inquiète d’autant plus que son nom est désormais associé au plus grand scandale qu’ait jamais connu Facebook : l’affaire Cambridge Analytica.
Ce mardi 27 mars, Peter Thiel, le monsieur numérique de Donald Trump et co-fondateur de Palantir, a dû être un peu gêné aux entournures. Le nom de sa société a été pour la première fois mêlé à celui de la firme d’analyse de données britannique. Christopher Wylie, ancien employé, a évoqué devant les parlementaires britanniques les liens privilégiés entre sa société et Palantir. Cette dernière aurait eu accès aux données des 50 millions d’utilisateurs Facebook récupérées par Cambridge Analytica.
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