Un policier, suspecté d’avoir éborgné le manifestant Gilet jaune Jérôme Rodrigues avec une grenade à main de désencerclement en janvier 2019 à Paris, sera jugé devant la cour criminelle départementale, a-t-on appris vendredi 24 janvier de source proche du dossier.
Deux juges d’instruction ont ordonné que Brice C., 34 ans, soit jugé pour violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente par personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions, soit un crime passible de quinze ans de réclusion criminelle, selon l’ordonnance de mise en accusation consultée par l’AFP.
« Cette décision est l’aboutissement du combat des victimes de violences policières pendant le mouvement des Gilets jaunes », a réagi auprès de l’AFP Me Arié Alimi, l’avocat de Jérôme Rodrigues, 45 ans, qui a définitivement perdu l’usage de son œil droit.
« Derrière le policier qui sera jugé en cour criminelle, c’est la Police nationale, la préfecture de police de Paris et la politique d’Emmanuel Macron pendant le mouvement des gilets jaunes qui seront jugés », a-t-il ajouté.
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L’avocat de Brice C. a soutenu qu’il avait agi « en état de légitime défense », le lancer de grenade étant intervenu « dans un contexte insurrectionnel » et « en direction de personnes qui portaient atteinte à l’intégrité physique des policiers », est-il précisé dans l’ordonnance. Mais les témoignages et les vidéos analysées lors des investigations ont permis d’établir que « le groupe au sein duquel évoluait Jérôme Rodrigues n’était pas violent » donc ne constituait pas « un attroupement violent (…) susceptible de permettre l’usage de la force publique », considèrent les juges d’instruction.
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