Chers lecteurs, aujourd’hui, nous allons aborder un sujet qui semble être soigneusement évité par les médias : la poursuite en justice de la présidente de la Commission Européenne, Ursula Von der Leyen, par Greenpeace pour violation d’une loi européenne. L’organisation écologiste a décidé de passer à l’action en contestant l’inclusion du gaz fossile et de l’énergie nucléaire dans la liste des investissements durables de l’UE. Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire l’article ci-dessous et à consulter la source officielle de Greenpeace ici.
Ursula Von der Leyen face à Greenpeace : le combat contre le greenwashing
Le 9 février, Greenpeace Espagne a annoncé sa décision de poursuivre la Commission Européenne devant la Cour de justice de l’Union européenne. L’organisation conteste l’inclusion du gaz fossile et de l’énergie nucléaire dans la liste des investissements durables de l’UE, une décision qui violerait le règlement sur la taxonomie, la loi européenne sur le climat et les obligations de l’UE au titre de l’accord de Paris sur le climat de 2015.
Ariadna Rodrigo, responsable de la campagne sur la finance durable au bureau européen de Greenpeace, rappelle que cette hypocrisie de la Commission Européenne en faveur des énergies fossiles et du nucléaire relève du greenwashing. Ces pollueurs, que Von der Leyen souhaite récompenser par un label durable, sont responsables de nombreuses crises actuelles, telles que la crise du coût de la vie et la crise climatique.
Greenpeace avait déjà envoyé, le 8 septembre 2022, une demande officielle de révision interne à la Commission, faisant valoir que l’inclusion du gaz et du nucléaire dans la taxonomie violait les réglementations en vigueur. Cependant, le 9 février 2023, la Commission a décliné la demande de Greenpeace. L’organisation compte désormais déposer une plainte auprès de la Cour de justice de l’Union européenne en avril 2023.
Les principaux arguments de Greenpeace contre l’inclusion des activités gazières et nucléaires dans la taxonomie sont les suivants :
Gaz fossile :
- La Commission a fixé un seuil d’émissions de carbone pour la production d’électricité à partir de gaz fossiles, qui n’est pas conforme à la législation européenne en vigueur.
- Les investissements dans de nouvelles centrales électriques au gaz fossile ne peuvent être considérés comme « transitoires ».
- La Commission soutient à tort qu’il n’existe pas d’alternatives à faible émission de carbone technologiquement et économiquement réalisables, alors que de telles alternatives existent.
- L’inclusion du gaz fossile dans la taxonomie crée un avantage concurrentiel pour le gaz, entravant ainsi les objectifs juridiquement contraignants de l’UE en matière de transition vers l’abandon des combustibles fossiles.
Énergie nucléaire :
- L’énergie nucléaire n’est pas conforme au principe « Do No Significant Harm » du règlement sur la taxonomie. Les émissions liées au cycle de vie de l’énergie nucléaire, l’extraction de l’uranium, l’utilisation importante d’eau, le rejet d’eau chaude et la production à grande échelle de déchets radioactifs violent tous ce principe.
- La Commission considère à tort l’énergie nucléaire comme une activité propice à la transition énergétique, alors qu’elle conduit en fait à la réduction des énergies renouvelables.
- La Commission désigne à tort l’énergie nucléaire comme une activité d’atténuation du changement climatique, c’est-à-dire une activité qui aide l’UE à atteindre ses objectifs de réduction des émissions. En réalité, les investissements dans l’énergie nucléaire prennent tellement de temps pour être mis en service qu’ils retarderaient la sortie progressive des centrales au charbon et entraveraient le développement des énergies renouvelables.
- L’énergie nucléaire n’est pas non plus une technologie d’adaptation au changement climatique, c’est-à-dire une technologie qui résiste au risque accru d’événements indésirables causés par la crise climatique. L’énergie nucléaire est en effet fortement touchée par les événements climatiques, tels que les vagues de chaleur et les sécheresses.
- La Commission a ignoré la possibilité qu’une centrale nucléaire puisse faire l’objet d’une attaque terroriste ou militaire, et que ces événements puissent être à l’origine d’accidents majeurs et de la pollution qui en découle.
En conclusion, Greenpeace s’oppose fermement à l’inclusion du gaz fossile et de l’énergie nucléaire dans la liste des investissements durables de l’UE et est déterminée à poursuivre la Commission Européenne en justice pour violation des lois en vigueur. Il est crucial de tenir compte des arguments présentés par Greenpeace et de reconnaître l’importance de mettre fin au greenwashing pour assurer un avenir durable et respectueux de l’environnement.