Le grand sujet de 2024 dont PERSONNE ne parle

par Kit Knightly

Alors que les braises de 2024 crachent leurs dernières étincelles et que les volutes de fumée s’enroulent autour de 2025, j’aimerais aborder la question suivante : quels ont été les principaux sujets d’actualité de cette année ?

La plupart des gens répondront qu’il s’agit de l’actualité internationale. La guerre en Ukraine, les atrocités à Gaza, la chute d’Assad.

Certains citeront peut-être les élections, car c’était une année importante pour le vote après tout. A deux semaines de la fin de l’année, il est encore possible que Trudeau, Macron ou Scholz rejoignent le cortège.

Les passionnés de technologie pourraient parler des progrès de l’intelligence artificielle.

Telles sont les grandes questions de l’année 2024. Les grands titres. Le bruit, la fureur et tout ce que cela signifie. Mais était-ce les plus importantes ?

Non, la chose la plus importante de l’année 2024 a été la Grande Réinitialisation.

Vous vous souvenez ? Il s’agissait de ce plan supra-national mondial visant à démolir puis à reconstruire la société d’une manière “durable”, “inclusive”, “équitable” et “sûre”, qui devait – de manière totalement accidentelle – éradiquer les libertés civiles et individuelles de tous les habitants de la planète.

Cette idée a fait fureur il y a quelques années, vous vous en souvenez peut-être. Mais comme cela a déplu à beaucoup de monde, les autorités ont laissé tomber l’affaire et on en parle très peu depuis 2022.

Cela signifie-t-il que le sujet a disparu ?

En politique comme en toute chose, nous avons besoin d’une “permanence de l’objet”. Une chose ne cesse pas d’exister simplement parce qu’on ne la voit plus. Le monde ne disparaît pas quand on ferme les yeux.

La Grande Réinitialisation est toujours d’actualité.

C’est toujours en cours. C’est simplement devenu un phénomène dispersé. Une stratégie compartimentée, téléchargée dans le cloud, partout et nulle part. Un million de nanorobots travaillant sous un million d’angles pour modifier un million de règles minuscules et construire un million de cellules minuscules.

Comme à la fin de « The Usual Suspects », il suffit de se placer à la bonne distance pour voir le tableau.

La semaine dernière, le médecin en chef du Royaume-Uni, Chris Whitty, a publié son rapport annuel sur la santé. Que recommande-t-il ? Des taxes sur les aliments “malsains” et des villes de 15 minutes. Les travaillistes ont déjà augmenté les “taxes sur le péché” pour le sucre, le sel, l’alcool et le tabac. Viennent ensuite la viande rouge, les produits laitiers et le “carbone” en général.

Au début de l’année, le Royaume-Uni a introduit des licences pour l’élevage de poulets. Ils ont également interdit de fumer.

D’ici 2035, il sera impossible d’acheter une nouvelle voiture à essence au Royaume-Uni. Ou dans l’UE. Ou au Canada. Ou en Nouvelle-Zélande. Ou en Australie. Ou au Mexique. Ou en Afrique du Sud. Ou en Californie et dans 11 autres Etats américains.

A partir de ce moment-là, vous et votre voiture serez ancrés à des bornes de recharge. Mieux encore, votre nouvelle voiture sera probablement équipée d’un système de conduite automatique, de limiteurs de vitesse et d’interrupteurs d’arrêt à distance.

Cette semaine, tout d’un coup, les nouvelles nous apprennent que les poêles à bois sont cancérigènes. Une interdiction est déjà à l’étude. Etant donné que le charbon est déjà interdit pour les utilisateurs domestiques (depuis 2023), votre dernière chance d’indépendance en matière d’énergie et de chauffage s’envole. Si les poêles sont interdits, il n’y aura plus de chauffage disponible qui ne puisse être relié à un compteur intelligent, surveillé et contrôlé.

A moins que vous ne comptiez brûler une bougie dans un pot de fleurs. Et ils vont s’en prendre à ces choses-là aussi.

Le meurtre très médiatisé de Sara Sharif a déjà donné lieu à un nouveau projet de loi qui retire aux parents le « droit automatique de scolariser leurs enfants à domicile » – si l’Etat les juge « vulnérables ».

Les cartes d’identité numériques arrivent pour tout le monde et partout. En voici quelques raisons :

– Pour sécuriser les frontières et garantir l’intégrité des élections aux États-Unis.

– Protéger les enfants sur les médias sociaux en Australie.

– Promouvoir l’efficacité dans l’UE.

– Lutter contre l’immigration clandestine au Royaume-Uni.

– Pour suivre les travailleurs migrants en Russie.

– Parce qu’ils l’ont dit en Chine.

L’UE veut établir un « registre des actifs » et un suivi biométrique à travers les frontières. L’anonymat en ligne s’érode à chaque « crime de haine » attribué à la « désinformation » et au « discours de haine ».

On parle sans cesse de rationner – la nourriture, l’eau et les déplacements.

Interdire. Rationner. Surveiller. Contrôler tout le monde.

Ne voyez-vous pas que les murs se rapprochent ?

Il ne s’agit pas de questions isolées, ce sont les têtes d’une hydre. Elles forment l’agenda silencieux universel qui est partout. Elles sont bipartisanes et transversales. Ce sont les choses qui ne sont pas remises en question, qui sont sanctionnées et approuvées par les deux « côtés » de chaque faux « clivage ».

Les individus au sommet de la pyramide ont littéralement passé deux ans à en parler. En vous disant que c’était le plan et que ce serait génial.

Puis, comme cela n’a pas marché, ils ont passé deux années supplémentaires à prétendre qu’ils n’en avaient jamais parlé et à vous distraire avec d’autres choses comme les OVNI. Taylor Swift. ChatGPT. Le racisme.

Ils sont en train de construire une prison autour de chaque personne sur cette planète pendant que nous discutons de Hunter Biden, de QAnon et des toilettes pour transsexuels.

Les drones qui survolent le New Jersey – à supposer qu’il y ait vraiment quelque chose – pourraient tout aussi bien être un énorme porte-clés qui s’agite dans le ciel.

C’est ce que tout cela représente. Les élections. Le terrorisme. Les scandales. Les fuites de rapports.

C’est un pointeur laser. Il empêche le chat de jouer avec les choses avec lesquelles il ne doit pas jouer.

Aujourd’hui, c’est mon anniversaire. Je me rapproche – plus vite que je ne l’aurais cru ou souhaité – de mes 40 ans. Mon souhait d’anniversaire est de vivre dans un monde dans lequel il vaudra la peine de vivre lorsque cette échéance arrivera.

Le bon côté de l’année 2025, si elle est aussi mauvaise que je le pressens, c’est qu’elle pourrait obliger les gens à se rendre compte de tout ce qu’ils ont oublié depuis 2022. Et la première étape pour résoudre quelque chose est d’admettre qu’il y a un problème.

Kit Knightly, OffGuardian, le 18 décembre 2024

Traduction Olivier Demeulenaere