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La Serbie tournera-t-elle le dos à la Russie sous la pression de l’Occident?

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26.10.2022 

Le processus de formation d’un nouveau gouvernement serbe, qui devrait inclure pour la première fois un plus grand nombre de politiciens pro-occidentaux, est presque terminé. Ce qui incite à se demander de plus en plus si Belgrade ne cédera pas sous la pression de l’Occident étant contraint d’adhérer aux sanctions contre la Russie. 

À ce jour, la Serbie est le seul pays d’Europe qui n’a décrété aucune restriction contre la Russie depuis 2014. Cette décision n’était pas facile pour les autorités serbes. Les Serbes font historiquement partie des plus grands russophiles. 

Cependant, plusieurs facteurs compliquent la situation. Premièrement, la Serbie est devenue en 2012 candidate à l’adhésion à l’UE, tout en étant dépendante d’elle, y compris économiquement. Les négociations durent depuis 10 ans exigeant de correspondre entièrement à la ligne de l’UE en politique étrangère, à savoir adhérer à la rhétorique antirusse et décréter des sanctions. Deuxièmement, le problème du Kosovo. Belgrade doit reconnaître entièrement l’indépendance de ce territoire pour adhérer à l’UE. Troisièmement, la propagande des valeurs familiales non traditionnelles, ce à quoi s’oppose la majorité absolue de la société serbe qui reste profondément religieuse et attachée aux valeurs traditionnelles. 

Ainsi, la Serbie ne se voit accorder aucun choix, étant consciente qu’aucune des trois conditions n’est acceptable. Ces derniers mois, la pression grandit de manière exponentielle. Le Parlement européen a exigé de Belgrade de se décider quant à sa politique envers la Russie. Il a clairement insinué que les négociations sur l’adhésion à l’UE et les dotations économiques cesseraient si les autorités serbes renonçaient de nouveau d’adopter des sanctions contre Moscou. La même chose concerne la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo. Les pays de l’UE avec le soutien des États-Unis cherchent par tous les moyens à imposer l’adhésion du Kosovo à différentes organisations internationales. 

Le président serbe Aleksandar Vucic a déclaré à plusieurs reprises que sous sa présidence Belgrade ne décréterait jamais de sanctions contre la Russie et qu’il ne voulait pas détruire les liens économiques et fraternels traditionnels entre les deux pays. Mais un autre discours se démarque de plus en plus ces derniers temps au sein des milieux dirigeants serbes. Un changement forcé d’élites politiques se déroule dans le pays sous la pression de l’Occident. L’ancienne vice-première ministre et ministre de l’Énergie Zorana Mihajlovic a noté une fois de plus que la Serbie devait aller épaule contre épaule avec l’Europe, adapter sa politique étrangère aux normes de l’UE, renoncer aux hydrocarbures russes et reconnaître la Russie comme « agresseur » en Ukraine. 

De plus, Rada Basta, récemment nommé au poste de ministre de l’Économie et connu pour ses déclarations pro-occidentales, annonce régulièrement qu’il est temps de mettre un terme au « culte de la Russie » en Serbie, car cela empêche Belgrade d’avancer sur la « voie européenne ». 

Il ne fait aucun doute qu’ainsi Belgrade est préparé à l’inévitabilité de l’adoption de sanctions contre la Russie en renforçant constamment la pression et en recourant au chantage politique. C’est pourquoi il faut s’attendre prochainement à une nouvelle hausse de la tension dans les Balkans, même si le président Vucic continue d’affirmer: « La Serbie tiendra jusqu’au bout et n’adoptera pas de sanctions tant que le moment critique ne viendra pas. » 

La question est de savoir combien de temps la Serbie pourra encore tenir sans céder à la pression occidentale. Elle résiste depuis huit ans, ce qui suscite le respect et l’étonnement. Belgrade est contraint de faire des sacrifices, notamment voter pour des résolutions qui condamnent l’opération spéciale russe en Ukraine, les référendums sur l’adhésion à la Russie dans les régions de Kherson et de Zaporojié ainsi que dans les Républiques populaires de Lougansk et de Donetsk, mais il y a plusieurs raisons à cela. 

La première est que la Serbie ne peut pas se prononcer publiquement contre le principe d’intégrité territoriale des États tout en étant confrontée au problème kosovar de longue date. Une autre raison est liée aux ressources et capacités intérieures limitées pour faire face à la pression occidentale. 

Voici le scénario le plus plausible pour aujourd’hui: la pression de l’Occident continuera et ne fera que grandir pour atteindre un seuil critique. L’UE invoquera l’impossibilité de poursuivre les négociations sur l’adhésion et d’accorder l’aide économique en cas de divergence de la politique étrangère du pays avec l’approche commune de l’UE, menacera la Serbie d’isolement international et de sanctions secondaires. Il est fort probable qu’on propose aux Serbes une adhésion accélérée s’ils cédaient. Cependant, cela ne resterait certainement qu’une promesse vide. Les capacités de la Serbie pour faire face à la pression occidentale diminuent et il devient de plus en plus difficile de le faire. C’est pourquoi d’ici la fin de l’année ou en 2023 Belgrade pourrait officiellement se joindre aux sanctions. 

Milan Lazovich, coordinateur de programme du RIAC (Conseil russe des affaires internationales)

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