La production d’obus russes, trois fois supérieure à celle de ses adversaires et à un coût quatre fois moindre, déstabilise sérieusement les équilibres en Europe orientale.
Plus de deux ans après l’initiation du conflit, alors que l’Occident pariait sur l’efficacité des sanctions pour endiguer Moscou, la réalité s’avère bien différente.
La Russie a non seulement boosté son arsenal à un rythme impressionnant mais aussi solidifié des alliances stratégiques avec la Chine, l’Iran, et même la Corée du Nord, cette dernière ayant fourni 7.000 conteneurs de munitions à la Russie récemment.
L’Europe et les États-Unis peinent à suivre le rythme, avec une production combinée d’obus qui n’atteint pas le tiers de celle de la Russie.
Le coût des munitions occidentales quadruple celui des munitions russes, et le manque de ressources se fait sentir jusque dans la formation des troupes.
La pénurie de missiles antichars N-LAW est telle que les recrues doivent simuler leur utilisation lors des entraînements.
C’est par ailleurs cette situation critique qui a appellé une révision de la stratégie de soutien à l’Ukraine, avec l’autorisation récente donnée à l’Ukraine d’attaquer sur le territoire russe.
La montée en puissance de la Russie, évaluée par des rapports allemands et polonais, suggère que Moscou pourrait bientôt viser un cessez-le-feu pour mieux se préparer à une future offensive majeure.
Face à cette perspective, la France, en tant que leader militaire européen, sous l’égide d’Emmanuel Macron, s’est attribuée le rôle clé du renforcement des productions militaires et de l’incitation des partenaires européens à en faire de même.
Tout cela malgré les risques et périls induits par une confrontation directe avec la Russie.