C’est une première en France : La Louve, un supermarché coopératif et participatif détenu par ses clients, ouvrira ses portes dans le XVIIIe arrondissement de Paris à l’automne 2016. Ce projet coopératif peut-il apporter des réponses aux enjeux de l’économie collaborative, souvent accusée de distribuer inéquitablement la valeur entre les plateformes d’intermédiation et leurs utilisateurs ?
L’économie collaborative : après les promesses, le temps des critiques
Dans le champ hétérogène de l’économie collaborative, certaines plateformes, qui incarnaient il y a peu des modes de consommation alternative, sont désormais l’objet de critiques de plus en plus vives.
Airbnb, Uber ou BlaBlaCar sont sans doute les exemples les plus emblématiques de ces structures qui ne possèdent pas leurs actifs, mais se contentent de mettre en contact offreurs et demandeurs pour organiser une prestation de service (ici logement ou transport) entre particuliers.
Les critiques sont multiples : en externalisant presque tous leurs actifs, elles se défaussent sur leurs utilisateurs de toute forme de responsabilité en cas de problème, elles précarisent la relation de travail, et accaparent une part disproportionnée de la valeur économique au détriment de leurs utilisateurs, tout ceci sous fond d’optimisation fiscale.
Pour ses détracteurs, cette économie de plateforme incarne une logique de prédation et une forme de supercapitalisme libéral, aux antipodes de l’idéal de collaboration promu par les chantres de l’économie collaborative.
Face à ces enjeux, l’économie collaborative est à la recherche de schémas de gouvernance alternatifs.
Lors de la dernière édition du Ouishare Fest, le coopérativisme de plateforme était ainsi évoqué comme une voie possible pour donner son plein potentiel réformiste à l’économie collaborative. Le coopérativisme peut-il vraiment servir de base réformiste ? Éléments d’analyse à travers le projet de La Louve.
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