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La haine des riches ?

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A chaque fois que des unes sont consacrées à ce sujet soit parce que certains riches s’exposent un peu trop ou parce que des mesures fiscales favorables les concernent on assiste à des débats passionnés. Dernier en date, la suppression de l’ISF qui fait bénéficier une Ministre du gouvernement d’une économie annuelle de 60 000 euros, et de poser la question : Comment peut-on faire partie d’un gouvernement qui « en même temps » baisse les APL de 5 euros par mois ? Plus que de « Haine de riches » parlons plutôt de considération pour ceux qui ne le sont pas, cela aide à ouvrir les yeux.

Un fort ressentiment

Le cas de Mme Pénicaud, Ministre du travail, qui, dans le même temps, propose des ordonnances dans lesquelles les indemnités prudhommales en cas de licenciement seront désormais plafonnées, peut à juste titre provoquer outre un sentiment d’injustice un fort ressentiment vis à vis des riches.

Le clivage n’est pas aussi tranché que cela puisqu’il existe des riches à la fibre sociale, des patrons d’entreprises qui partagent leurs bénéfices avec leurs salariés ou d’autres qui créent des fondations pour venir en aide à des pays en voie de développement ou pour favoriser la recherche contre des maladies.

De l’autre côté, il existe des personnes plutôt modestes qui pensent que les riches sont des créateurs de richesses, des premiers de cordée et qui croient dur comme fer à la théorie du ruissellement qui veut qu’il y aura bien quelques gouttes qui arriveront jusqu’au bas de la société et favoriseront la reprise économique.

En quelques sortes, Mme Pénicaud, en annonçant qu’elle réinvestirait les sommes économisées par la suppression de son ISF, justifie donc ces théories, sauf qu’il a fallu attendre que l’on sache l’économie réalisée pour qu’elle dise qu’elle allait la réinvestir. On peut donc avoir des doutes sur sa sincérité, forcée sans doute par sa position gouvernementale. Sur le résultat final des investissements potentiels, pour l’ensemble des bénéficiaires de la suppression de l’ISF. Il y aura vraisemblablement de la perte en ligne.

Qui est riche ?

Pour répondre à cette question complexe, encore faudrait-il déterminer une somme à partir de laquelle on le devient, ce qui est extrêmement compliqué. François Hollande avait déclaré qu’on était riche à partir de 4000 euros de revenus mensuels, mais c’était sans doute simplement pour justifier l’augmentation de l’impôt sur le revenu des classes moyennes.

Quand on parle de riches on peut se référer aux travaux de l’observatoire des inégalités qui annonce dans son rapport 2017 que les 10% des plus riches captent à eux seuls plus du quart des revenus en France et qu’ils ont empoché 270 milliards d’euros, pendant que les 10% de pauvres ont reçu 29 milliards et que les inégalités de revenus ne s’accroissent plus seulement par le haut, les catégories les plus modestes de la population ayant vu leur niveau de vie diminuer sur une période de dix ans.

La question suivante est : comment devient-on riche (ou aisé) ?

Par son talent : Nous avons besoin de créateurs, d’inventeurs, d’hommes d’affaires avisés qui par leurs talents développent des activités et participent à la bonne marche de l’économie et dont la réussite leur permet de figurer comme le patron ou la patronne de l’année dans les classements de la presse économique, encore faut-il que cette richesse crée ne soit pas obtenue par des licenciements économiques à la seule fin d’augmenter les dividendes.

En faisant partie des cadres dirigeants d’entreprises : Pour s’attirer la loyauté de ces cadres, notamment pour finaliser les plans sociaux, les grosses entreprises les font participer au festin en leur octroyant des stock-options qui une fois monétisées leur permettront, par exemple, d’économiser 60 000 euros suite à la suppression de l’ISF.

Par héritage : c’est sans doute la plus mauvaise situation car les héritiers qui parfois se contentent d’attendre, n’auront peut-être pas le talent créatif de leur prédécesseur et dilapideront leur héritage. Nous n’avons pas besoin de rentiers.

Par l’optimisation fiscale : Nous connaissons tous des artistes (vivants ou décédés) ou des sportifs de haut niveau qui s’empressent, une fois la célébrité consacrée de domicilier tout ou partie de leurs revenus dans des contrées accueillantes, avec la bénédiction de l’administration fiscale et la légion d’honneur en prime. Nous connaissons aussi des patrons qui ont ou qui veulent transférer leur sièges sociaux en Belgique ou au Luxembourg afin d’échapper aux rigueurs de la redistribution française.

Par pantouflage : les hauts cadres de la République (Enarques, Inspecteurs des finances, polytechniciens,…) formés dans nos écoles prestigieuses payées par nos impôts, aspirent souvent à monnayer leurs talents auprès d’entreprises privées. C’est bien payé et très pratique pour ces entreprises qui bénéficient de « l’esprit de corps » de ces cadres qui sauront faire jouer leurs carnets d’adresses pour faire avancer leurs dossiers ou peser pour que les futures lois soient amendées au mieux de leurs intérêts.

D’autres façons de devenir riche existent sans doute, mais le bref panorama ci-dessus permet de constater la déperdition en ligne de la richesse créée, quand elle n’est pas tout bonnement dissimulée au fisc par des montages juridiques qui font les beaux jours de l’ile de Man, de celle de Jersey ou du Panama. Les scandales révélés récemment nous prouvent que l’ambition de certains riches n’est surtout pas de devenir « premier de cordée » dans son pays.

Ce panorama permet de constater que le loup est parfois dans la bergerie (les pantoufleurs) et même dans le gouvernement, ce qui permet de promouvoir des lois dures avec les faibles et faibles avec les forts (les 5 euros d’APL en moins, d’un côté, et la suppression de l’ISF de l’autre, par exemple).

Que fait-on de son argent lorsqu’on est riche ?

Hormis l’utilisation vertueuse en réinvestissant dans l’économie, les dons aux associations caritatives n’ont qu’une fonction redistributive limitée et peuvent parfois relever tout simplement de la bonne conscience destinée par ailleurs à cultiver une image « sociale » du riche, sans entamer outre mesure son capital. Le mécénat fait aussi partie de ces solutions relevant parfois de convictions profondes mais aussi de la culture d’une image.

C’est le cas lorsqu’un grand entrepreneur actionne une niche fiscale qui lui permettra de faire financer à 60 % par l’Etat la fondation d’entreprise Louis Vuitton sur l’art contemporain.

Une fois épuisés les charmes vertueux ou non de la redistribution désintéressée ou non, des folies immobilières dans des contrées exotiques, des voitures avec chauffeurs, des coups de pouce à la famille et aux enfants (en reproduisant le système, donc et en en réduisant l’accès aux autres), une fois le ruissellement (qui dit bien ce qu’il veut dire, c’est-à-dire qu’il n’y aura jamais de crue) achevé, les exonérations fiscales et autres suppressions d’impôts ou de « charges », les riches ne se sont pas pour autant appauvris et ont pu même augmenter leur richesse, pendant que les pauvres, « ceux qui ne sont rien » s’enfoncent (cf observatoire des inégalités), sont traités de profiteurs ou de fainéants quand ils sont au chômage, d’assistés addicts aux aides sociales et « qui feraient mieux de se bouger pour trouver du boulot au lieu de foutre le bordel ».

Dernier élément pour élargir le débat, il n’y a pas qu’en France que l’on observe l’écart grandissant entre riches et pauvres puisque 62 personnes dans le monde possèdent autant que la moitié de la population mondiale.

Les pauvres sont plus pauvres et ça va durer

Ce n’est pas moi qui le dit, mais les associations caritatives qui sont sur le terrain (Secours Populaire, Secours Catholique, Emmaüs, Restau du cœur, et tant d’autres) qui constatent au quotidien les difficultés rencontrées par les plus démunis pour manger, se vêtir, accéder au logement, puis d’y rester en pouvant s’y chauffer et se laver, sans compter les 150 à 200 000 personnes qui dorment dans la rue malgré toutes les promesses (électorales) des Présidents de la République successifs, y compris l’actuel.

Ce constat, peu flatteur pour nos démocraties occidentales, peut être élargi au reste du monde où la seule solution est de migrer pour pouvoir tout simplement survivre et qui seront refoulés, pourchassés « grâce » à des opérations de basse police qui relèvent davantage d’une politique politicienne que d’une politique d’aide en amont des pays d’où ils viennent, surtout pour la « Patrie des droits de l’homme ».

Petit à petit, chacun s’enferme dans sa logique , les riches dans celle du « touchez pas au grisbi » assortie d’une aumône à la sortie de la messe, les suiveurs dans celle du « il y aura bien des miettes pour nous », les égoïstes dans celle du « les autres n’ont qu’à se démerder » (jusqu’au jour où il seront dans la panade et ouvriront les yeux) et les pauvres, « ceux qui ne sont rien » dans leur silence assourdissant, leur invisibilité, leur résignation et leur fierté, celle de devenir des humains et non pas des cohortes que l’on traite dans des statistiques.

Tant que le pouvoir politique consistera à passer les plats à ceux qui sont déjà repus, à alléger leurs impôts (au nom de la compétitivité), à laisser croire que la suppression de la taxe d’habitation est définitive et ne sera pas remplacée par d’autres impôts, à supprimer des droits aux salariés et à se substituer aux entreprises pour augmenter les salaires par des baisses (illusoires) de cotisations sociales, tant que ceux qui aident les immigrés risqueront de se faire condamner par un juge, tant que la chasse aux fraudeurs ne concernera que quelques chômeurs pendant que la fraude sociale et fiscale privera l’Etat de 60 Milliards de recettes, tant que nous n’aurons pas compris tout cela, alors l’injustice aura encore de beaux jours devant elle en France.

En demandant aux Français ce qu’ils peuvent faire pour leur pays, M. Macron lors de ses vœux a avoué son impuissance. A moins que cela ne soit un appel déguisé à la révolution ?

Source : Agoravox

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