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La guerre révolutionnaire est un concept hérité du Maoïsme voulant qu’une révolution se fasse par le biais d’une action militaire et politique en mobilisant le peuple dans sa majorité, cela s’est illustré face à la France dans les conflits liés à la décolonisation en Indochine et en Algérie.

Le 19 décembre 1946 à Hanoi face au retour français, Ho Chi Minh donne ses consignes :

«  Que tous les Vietnamiens, hommes et femmes, jeunes et vieux, sans distinction de religion, de parti, de nationalité, se dressent, pour combattre les colonialistes français, pour sauver la patrie ! Entrez dans la lutte avec tous les moyens dont vous disposez. Que celui qui a un fusil se serve de son fusil, que celui qui a une épée se serve de son épée. Et si l’on n’a pas d’épée, qu’on prenne des pioches et des bâtons ! Que chacun mette toutes ses forces à combattre le colonialisme pour sauver la patrie !

Combattants de l’armée régulière, des formations d’autodéfense, des milices populaires !

L’heure est venue de nous lever ! Nous devons sacrifier jusqu’à la dernière goutte de notre sang pour défendre le pays.

Dussions-nous subir les plus dures privations et les pires souffrances, soyons prêts à tous les sacrifices. »

Le 22 septembre 2014, face à la formation de la coalition occidentale, l’Etat Islamique lance un appel :
« Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen – en particulier les méchants et sales Français – ou un Australien ou un Canadien, ou tout […] citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l’État islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n’importe quelle manière. Tuez le mécréant qu’il soit civil ou militaire. Frappez sa tête avec une pierre, égorgez-le avec un couteau, écrasez-le avec votre voiture, jetez-le d’un lieu en hauteur, étranglez-le ou empoisonnez-le »1.

Les ressemblances ne sont pas que littéraires. Le Vietminh a su mettre en place une véritable administration durant la guerre d’Indochine ainsi qu’une armée, avec notamment comme financement la vente d’opium. Son communisme lui permit à la fois de mobiliser les masses mais aussi de pouvoir compter sur l’aide chinoise, qui fut constituer en 1949 et 1950 notamment par des armes d’origine américaines, encore neuves, destinés à Tchang Kai Chek mais récupéré par les rouges. Le Vietminh use aussi d’armes psychologiques à base d’endoctrinement, d’encadrement de la population par des commissaires politiques et d’actes terroristes. Ces derniers servent autant à éliminer les leaders français qu’à punir les collaborateurs Vietnamiens trop proches des colons. De plus le Vietminh appels régulièrement les soldats français a la désertion et quand il arrive à ses fins, il les enrôle dans ses rangs.

Du côté de l’Etat Islamique, des services d’Etat ont aussi été mis en place pour administrer son territoire ainsi qu’une armée, cette fois ci financés en grande partie par la contrebande de pétrole. Ses armes viennent du butin fait au dépend de l’armée Irakienne officielle, cette dernière étant équipée par les Etats-Unis … Elles viennent aussi de leur alliés Qataris ou Saoudiens. L’Islam a cependant remplacé le communisme, tant dans son coté totalitaire que dans son coté égalitaire, cette religion s’apparente alors à un néo-communiste sous l’égide d’un dieu. L’Etat Islamique use bien entendu d’actes terroristes pour effrayer les populations ennemis mais aussi pour gagner du terrain sur le front. Les combattants étrangers sont très nombreux dans ses rangs, cependant il faut noter une grande différence entre ses deux mouvements révolutionnaires, le Vietminh est fortement nationaliste et patriote alors que l’Etat Islamique dénonce tout nationalisme et émet la volonté de rassembler tous les musulmans sous un même drapeau noir.

Comment-l-Etat-islamique-pilote-les-attentats-depuis-la-Syrie (1)

Après avoir joué au jeu des 7 erreurs, il faut aussi comprendre qu’un conflit, même terminé, peut avoir des répercussions dans un autre conflit naissant. Dans notre cas, il faut tout d’abord observer qu’en 1950 en Indochine 30% des effectifs des Forces Terrestres en Extrêmes Orient viennent d’Afrique. Après Genève ils rentreront au pays, formés à la guérilla par leur expérience face au Vietminh ou dans leurs camps de prisonniers et prêts à en faire usages contre le colonisateur. Et bien entendu les fellaghas mobiliseront ce savoir et ces expériences à leur compte. Maintenant que pensez du retour de certains djihadistes en France actuellement ? Va-t-on voir naitre progressivement des maquis urbains comme le Vietminh avez su infiltrer et utiliser Hanoi comme base avancée ? Dès maintenant certains quartiers font montre d’une neutralité bienveillante envers les combattants ennemis, en leur fournissant une cachette. « Le rebelle vit dans la population comme un poisson dans l’eau » direz le président Mao. Les problèmes sociaux et les dérives du capitalisme fournissant un terreau fertile au radicalisme, surtout quand il est grassement financé par les pays du golfe. Le sacrifice d’un homme permettant à sa famille de vivre de manière descente durant le reste de sa vie.

La prison française représente aussi un lieu privilégié de recrutement et de formation car elle concentre de nombreuses personnes avec de graves problèmes sociaux, isolés et en contact avec des djihadistes. Mais là encore, ce n’est pas une surprise, cela ressemble fort à la mise en place d’une véritable école de marxisme dans le bagne de Poulo Condor dans la première moitié du XXème siècle, quand la sureté française a eu a la bonne idée d’y rassembler les communistes Indochinois.

Face à cette guerre en Irak et en Syrie le président Hollande mise sur l’aviation, comme l’on fait les différents présidents du conseil de la IVème république en Indochine, avec le succès que l’on connaît. De plus l’Etat Islamique en retournant certains de nos compatriotes contre nous en les enjoignant de commettre des attentats en métropole a réalisé un vieux rêve du Vietminh. En effet nous l’avons évoqué, des soldats Français venant d’Afrique ont été emprisonnés par le Vietminh dans ses camps. Certains ont été soumis à un endoctrinement intensif afin qu’ils puissent combattre contre la France une fois rentrés dans leur pays afin d’ouvrir un nouveau front, mais cela n’a pas réellement fonctionné car les tensions au Maghreb ne sont arrivées qu’après Genève. L’Etat Islamique franchit un nouveau cap dans le perfectionnement de la guerre révolutionnaire.

Face à cela, François Hollande veut agir en président de la Vème république, mais n’en fait rien. Son manque de vision, son manque de solidité, de carrure et de soutien le transforme en véritable président du conseil de la IVème république. Il agit au coup par coup en réaction à chaque attentat, n’ayant aucune vision globale, ne donnant jamais les moyens à la police et à l’armée de faire son travail correctement. Comme cela c’est déjà passé en Indochine avec à nouveau, le succès que l’on connaît. Pourtant dans une guerre révolutionnaire, le but est de gagner la population et non pas un territoire. La question des effectifs est alors centrale surtout pour mener à bien des missions de pacifications, car l’état officiel doit mobiliser cinq à dix soldats par révolutionnaire recherché. La conscription redevient nécessaire, comme elle l’a été durant la guerre d’Algérie. C’est dans cette dernière guerre que nous puiserons les solutions aux conflits révolutionnaires d’aujourd’hui.

1 http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20140922.OBS9865/l-etat-islamique-appelle-a-tuer-les-sales-francais-de-n-importe-quelle-maniere.html

Sources et références bibliographiques :

BODIN, Michel. La France et ses soldats, Indochine, 1945-1954. Paris, l’Harmattan, 1996, 285 p.
BODIN, Michel. Les Africains dans la guerre d’Indochine : 1947-1954. Paris, l’Harmattan, 2000, 240 p.
– BONNAFOUS, Robert. Les Prisonniers de guerre du corps expéditionnaire français en Extrême Orient dans les camps Viêt Minh : 1945-1954. Montpellier, Centre d’histoire militaire et d’études de défense nationale, 1985, 367 p.
BOUDAREL, Georges. Hanoi, 1936-1996 : du drapeau rouge au billet vert. Paris, édition autrement, 1997, 203 p.
– GOSCHA, Christopher.
Vietnam : un État né de la guerre, 1945-1954. Paris, Armand Colin, 2011, 558 p.
HEMERY, Daniel. Ho Chi Minh : de l’Indochine au Vietnam. Paris, Gallimard, 1997, 192 p.
LABROUSSE, Pierre. La méthode vietminh. Indochine 1945-1954. Paris, Lavauzelle, 1996, 391 p.

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