Le libre-échange est-il encore une politique économique ou est-il devenu un dogme intouchable ? À travers les critiques contre Donald Trump, c’est toute une religion économique qui se révèle : celle d’un marché sacralisé, hors-sol, qui ne supporte plus la moindre remise en cause. Pourtant, les faits sont là : désindustrialisation, fracture sociale, dépendance stratégique. Le modèle vanté depuis les années 1990 ne tient plus.
Loin des caricatures médiatiques, une fracture s’opère au sein même des élites économiques. Ceux qui osent parler d’un retour de l’État stratège, d’un protectionnisme ciblé, de souveraineté industrielle sont traités d’hérétiques. Mais l’histoire économique récente, des États-Unis à la Chine, montre que la puissance publique n’a jamais cessé de jouer un rôle clé. Loin d’être un anachronisme, cette stratégie est peut-être la seule réponse cohérente face aux déséquilibres globaux.
L’économie ne se décrète pas depuis des modèles abstraits ; elle s’éprouve dans le réel, au contact des intérêts vitaux des peuples. Et si le véritable hérétique, ce n’était pas celui qui remet en cause le libre-échange, mais celui qui le défend aveuglément ?
Ce n’est pas un débat économique… c’est une guerre des croyances.
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