« Beaufs », « racistes », « pas éduqués »… les «Gilets jaunes» n’ont pas échappé aux insultes ni au mépris, note Nicolas Vidal. Selon lui, cette attitude est caractéristique d’une élite libérale et mondialisée qui ne comprend ni n’écoute plus les classes populaires.
Nicolas Vidal est le fondateur et directeur de publication de Putsch.media, «média culturel et franc-tireur».
[…] Aujourd’hui, une partie de la classe politique et médiatique tente de décrédibiliser ce mouvement populaire et d’y donner les contours d’une fronde qui se radicalise, menée par une insignifiante minorité de citoyens, selon elle.
Elle ne parvient plus, aujourd’hui, à dissimuler son profond mépris de classe pour cette France des territoires et d’une certaine manière son inquiétude devant cette mobilisation qu’elle ne comprend pas.
[…] Marine Le Pen a pu jusqu’au dernier moment apparaître comme le dernier recours, à tort ou à raison, à cette désespérance de par sa virginité électorale. Et non pour des aspirations extrémistes, du moins, pour la plupart de ses électeurs. Elle fut en réalité la soupape de sécurité politique qui a implosé lors des Présidentielles, que n’ont pas vu venir les responsables politiques français. […]
Réduire le mouvement des «Gilets jaunes» à des aspirations racistes, extrémistes, violentes voir antisémites est, d’une part, un mensonge outrageant fait à ces femmes et à ces hommes, et d’autre part, il met lumière un aveuglement grave de ce qui en train de se jouer en France. […]
Car un peuple n’a ni raison, ni tort, un peuple décide. Et les «Gilets jaunes» ne sont rien d’autre que la voix du peuple français qui tente de reprendre en main le destin de sa souveraineté.
Des retraités à 900 euros par mois partagent le canigou et les coquillettes avec leur chien, ils ont été correctement éduqués par l’école républicaine (eux), et se retrouvent aujourd’hui traités comme des chiens par ce pouvoir d’ultra-riches : quels agissements tenir face aux mêmes qui expliquaient dans les années trente qu’une semaine de congés payés tuerait alors le système économique et qui chantent qu’augmenter salaires et retraites est chose impossible, voire qu’il faut supprimer le salaire minimum ? Mettre un gilet derrière son pare-brise ?
Beaucoup de ces gens qui manifestent sont des personnes qui sont abandonnés par un système qui va dans le sens d’un libéralisme débridé que l’état ne contrôle plus.
Ces gens aisés qui traitent parfois les gilets jaunes de ploucs sont finalement les fossoyeurs d’une planète qui se fache de plus en plus.
Il faut au moins venir a une consommation beaucoup plus raisonnée et redistribuer le pouvoir d’achat de facon plus juste dans un avenir assez proche.