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Jeudi soir, sept candidats présidentiels membres du Parti socialiste (PS) ou de ses alliés ont participé au premier débat télévisé à l’approche de la primaire présidentielle du PS les 22 et 29 janvier.

Le débat a lieu au milieu d’un effondrement historique du PS, un des principaux partis de gouvernement de la bourgeoisie française depuis sa fondation en 1969, qui a été profondément discrédité par le programme d’austérité, d’État policier et de guerre du président François Hollande. Avec une cote de popularité de quatre pour cent dans les sondages Hollande est le président français le plus impopulaire depuis la création de la fonction en 1958. Hollande lui-même a refusé de se représenter, et il y a des craintes croissantes dans les cercles dirigeants que le PS puisse se désintégrer et s’effondrer, comme son parti frère social-démocrate, le Pasok, en Grèce.

Cela souligne le caractère extraordinaire du débat de jeudi. Malgré les craintes de l’annihilation imminente du PS, pas un seul candidat n’a pu faire une critique franche de Hollande ou appeler à un changement de politique dans l’intérêt des travailleurs. Les sept candidats présidentiels ont tous signalé, à leur manière, qu’ils continueraient l’orientation fondamentale du programme méprisé de Hollande.

Le premier orateur fut l’ancien Premier ministre de Hollande, Manuel Valls, le candidat représentant le plus directement l’héritage de Hollande. Il a exprimé une défense sans équivoque de la politique d’austérité, du développement de l’État policier par Hollande et a fait des appels au sentiment d’extrême-droite, tout en présentant cyniquement sa candidature comme une barrière à celles du conservateur François Fillon et de la néo-fasciste Marine Le Pen.

« Selon toutes les prédictions », a déclaré Valls, « la gauche sera éliminée du deuxième tour de l’élection présidentielle. Notre pays aurait seulement deux options : l’extrême droite ou la droite dure. Je refuse d’accepter cela. J’aime la France, elle m’a tout donné ».

Ayant admis que les Français méprisent le bilan du gouvernement de Hollande, Valls a continué à défendre les éléments de sa politique les plus draconiens, y compris l’imposition de la « loi travail » régressive sans vote parlementaire, ainsi que d’un état d’urgence prolongé indéfiniment.

Valls, soutenu par les autres candidats, a insisté sur le fait que la France était « en guerre » avec le terrorisme et a défendu les assassinats extrajudiciaires ciblés de Hollande : « ce qui doit être fait doit être fait, ce qui doit être tenu secret doit être tenu secret ».

Valls a écarté les critiques de la tentative échouée du PS en début d’année d’inscrire dans la constitution française la déchéance de nationalité. C’était un appel à l’extrême droite, car cette politique était utilisée pendant l’Occupation nazie pour justifier la déportation initiale des Juifs, en particulier des enfants, dans les camps de la mort et pour mettre hors la loi la Résistance française. « Mais enfin, cette loi, qui elle visait ? Elle ne visait pas les enfants de la République en fonction de leurs origines. Elle visait les terroristes », a dit Valls.

Les autres candidats, les ex-ministres du PS Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Vincent Peillon, l’ancien député des Verts François de Rugy, le chef du Front Démocratique et ancien Vert Jean-Luc Bennahmias et la candidate du Parti Radical de Gauche (PRG) Sylvia Pinel ont soutenu le bilan de Hollande ou n’en ont fait que des critiques superficielles.

Alors que Peillon a dit que ce bilan provoquait « l’incompréhension » et que de Rugy l’a qualifié de « contrasté », Montebourg a dit qu’il était « difficile à défendre mais qui contient des avancées ». Hamon a déclaré qu’il laissait un « sentiment d’inachevé, comme si nous étions restés sur beaucoup sujets au milieu du gué ».

Il y a eu une longue discussion à propos des plans de Hamon pour un revenu universel garanti, qu’il a présenté comme un moyen de remédier au manque d’emplois en France, en permettant aux gens de survivre dans le contexte d’un chômage de longue durée. Dans la mesure où le revenu mensuel que Hamon veut garantir se situerait entre 600 et 800 euros, cela démontre tout simplement que son plan est de faire des lois qui maintiennent a pauvreté généralisée et le chômage et ensuite d’essayer de faire passer ce programme comme progressiste.

Une mesure du discrédit du PS a été le fait que les modérateurs aient soulevé la possibilité que le candidat du PS soit éliminé et doive soutenir au deuxième tour des élections l’ancien ministre de l’économie de Hollande, le banquier d’investissement Emmanuel Macron ou peut-être l’ancien ministre du PS et ancien chef du Parti de gauche Jean – Luc Mélenchon.

Les milieux d’affaires font la promotion de Macron, un candidat pro-austérité et pro-Union européenne (UE) qui pendant la campagne a fait des rencontres avec des nationalistes de droite comme Philippe de Villiers, et a été à Berlin la semaine dernière pour promettre plus d’austérité. Il semble que leur souci n’est pas seulement de trouver un bon exécutant pour poursuivre le programme de Hollande, mais aussi d’essayer de trouver un chef autour duquel l’élite dirigeante française puisse changer l’image de l’appareil du PS et empêcher l’effondrement de l’UE.

Le magazine financier Challenges a écrit, « si Macron est devant, le candidat PS n’aura d’autre choix qu’entre l’effacement ou l’effondrement. Avec l’effacement, le PS survit. Avec l’effondrement, il meurt. »

Le débat de la primaire du PS illustre la profonde crise politique à laquelle sont confrontés les Français et même toute la bourgeoisie européenne. Après presque une décennie de crise économique profonde et d’austérité sociale depuis l’effondrement de Wall Street en 2008 et l’escalade des interventions impérialistes allant du Mali et de la Libye à l’Irak, la Syrie et l’Ukraine, les vieilles institutions de la bourgeoisie européenne sont profondément discréditées. Après l’effondrement du Pasok grec et du PSOE espagnol, le PS se dirige vers une débâcle d’importance historique.

Le PS fut construit après la grève générale de mai-juin 1968 comme un parti bourgeois destiné à bloquer une lutte révolutionnaire de la classe ouvrière et à stabiliser la domination bourgeoise en Europe. Elle a toujours été profondément hostile à la classe ouvrière et au socialisme. Ce parti qui regroupait d’anciens collaborateurs de Vichy comme François Mitterrand, d’anciens sociaux-démocrates et diverses forces ex-trotskistes et ex-staliniennes, était bien à droite de l’ancien parti social-démocrate (SFIO).

Il a formé l’alliance de l’Union de la gauche avec le Parti communiste français stalinien (PCF), ainsi qu’avec divers renégats du trotskysme, afin d’être associé faussement avec la révolution russe de 1917. En même temps, il a soutenu les dénonciations du marxisme et de la révolution prolétarienne par des postmodernes comme Michel Foucault et ses alliés, les Nouveaux philosophes anticommunistes comme Bernard-Henri Lévy et André Glucksmann. Cela a ouvert la voie à l’élection de Mitterrand à la présidence en 1981 et à un grand virage à droite de la politique officielle en France.

Après moins de deux ans de mandat, Mitterrand avait abandonné les concessions sociales qu’il s’était engagé à faire et s’est rapidement mis à imposer un programme pro-capitaliste. Le PS a justifié son « tournant de la rigueur » en affirmant qu’il était nécessaire de poursuivre l’intégration européenne et d’aligner la France sur les économies européennes les plus compétitives. Tout au long des années 1980, il a poussé à la formation de l’UE, culminant dans le traité de Maastricht de 1992 et à la monnaie commune (l’euro), qu’il espérait utiliser pour contenir l’Allemagne.

Le discrédit du PS et l’effondrement des partis sociaux-démocrates à travers l’Europe s’inscrivent dans le discrédit plus large de ces institutions, mises en place par la bourgeoisie européenne il y a vingt-cinq ans au moment de la dissolution stalinienne de l’URSS. Avec l’Union Européenne complètement associée à l’austérité et la guerre et l’euro déchiré par les tensions entre les différents pays de la zone euro, le PS n’a rien d’autre à offrir que des attaques renouvelées contre la classe ouvrière.

1 COMMENTAIRE

  1. Je pense qu’après ce gouvernement, le socialisme fera partie du passé comme les dinosaures. A mon avis ils ont trop accumulé d’erreurs, comme s’il y avait une volonté de détruire ce parti.

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