C’est une grande question de société : faut-il légaliser le cannabis, ou non ? Alors que des pays comme le Canada ont récemment franchi le pas, et que d’autres en Europe tolèrent la culture et la consommation de cannabis (comme le Portugal ou les Pays-Bas), cette question est encore plus présente en Europe. État des lieux sur une possible légalisation française de cette plante.
La culture du cannabis en France
On pourrait parler de culture dans un double sens, à la fois sur le plan commercial et le plan sociétal. Dans le premier cas, il faut voir que la France est le deuxième producteur d’Europe, et troisième mondial, de chanvre, ce qui en fait une terre de culture. D’autre part, la France et la République tchèque sont, paradoxalement, les deux pays les plus consommateurs de cannabis en Europe, avec près d’une personne sur deux ayant déjà essayé de consommer la fameuse plante.
On pourrait alors penser que la légalisation du cannabis en France aurait tout son sens. Pourtant, ce n’est pas si simple que ça, et tout se trouve dans les détails. Le cannabis, en tant que tel, est une plante comprenant plusieurs types de molécules, certaines ayant des effets psychoactifs, d’autres pas. Ce que la France autorise, ce sont les composants non psychoactifs, parmi lesquels se trouve le CBD. Ainsi, la législation en France reste très floue.
Chanvre et CBD dans l’Hexagone
Cultiver ou consommer du cannabis en France peut vous faire encourir jusqu’à 30 ans de prison et 3 millions d’euros d’amende. Cela comprend l’utilisation et la vente de cannabis dit « récréatif », celui qui a plutôt mauvaise presse. Peu de chance que la loi française évolue à ce sujet : elle condamne déjà des milliers de personnes par an pour détention ou vente de cannabis, même à très petite dose. Cependant, le cannabis et le chanvre, bien qu’issus de la même plante, sont deux choses différentes : le second possède un taux de THC inférieur, qui devient légal en dessous de 0,2%.
De fait, pour beaucoup, le chanvre et le Cibdol pourraient être une alternative à développer : il s’agit des composantes les plus utilisées du cannabis, qui ont des vertus médicales et thérapeutiques. Ces composantes trouvent déjà leur place, notamment dans les filières de la santé, de la beauté, ou même de l’alimentaire, où elles sont vendues sous forme d’huiles, de crèmes ou de produits consommables.
Elles ne représentent aucun danger pour l’organisme et sont même prescrites par des médecins, mais sont en revanche dans la même situation : il n’existe pas de législation claire.
Les options de légalisation
À ce jour, beaucoup considèrent que le chanvre puisse être une plante miracle et que le CBD puisse constituer un composant naturel fiable. Légiférer sur le cannabis en France prendrait plutôt ce type d’orientation, mais il y a peu de chances qu’une légalisation du cannabis se profile. En termes de profit, exploiter le chanvre serait particulièrement rentable et permettrait de créer de nombreux emplois : une étude a d’ailleurs été commandée par le Premier ministre pour déterminer les opportunités de business dans la région de la Creuse.
Au final, on parle bien d’une législation encore stricte en France, mais qui évoluera peut-être selon les résultats de ces études françaises.
