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Sans trop de surprises, les élections législatives géorgiennes ont vu une nette victoire de la coalition de centre-gauche « Rêve Géorgien », qui a triomphé avec 48,65 % des voix, ce qui devrait lui assurer la majorité au parlement et poursuivre sa politique pro-occidentale. Le Mouvement National Uni (MNU), le parti politique de l’ancien président Mikheil Saakashvili, se contente de 27 % des voix.

Qu’est-ce que le Rêve Géorgien ?

Décrite comme une coalition « attrape-tout », progressiste, pro-européenne mais pragmatique vis-à-vis de la Russie, le Rêve Géorgien ressemble différents partis politiques de différents courants : progressistes, conservateurs, pro-occidentaux, souverainistes, libéraux.

Il a été fondé en 2012 par Bidzina Ivanishvili, milliardaire géorgien qui avait fait fortune en Russie dans les années ‘90, profitant de la vague de privatisations qui avait suivi la dislocation de l’URSS. Le nom et le symbole de la coalition ont été choisi par Ivanishvili en s’inspirant d’une chanson de son fils Bera, célèbre rappeur géorgien.

Le but de la coalition était de rompre avec l’hégémonie du parti MNU de l’ancien président Mikheil Saakashvili, qui a dominé le pays caucasien pendant dix ans, de 2003, l’année de la « Révolution des roses » qui le porta à la présidence, en 2013. C’est en cette année-là que l’ancien président quitte le pays, se réfugie aux États-Unis, perd sa nationalité géorgienne, gagne aussitôt la nationalité ukrainienne, et devient gouverneur de l’oblast d’Odessa en été 2015. Depuis il essaye régulièrement de rentrer en Géorgie à travers son ancien parti politique, espérant un jour remporter les élections.

Contexte du vote

Des violences ont éclaté juste avant le vote du 8 octobre. Un homme à ouvert le feu contre Irakli Okrouachvili, candidat indépendant et ancien ministre de la Défense sous Saakashvili, lors d’un meeting de campagne dans la ville de Gori, et le 4 octobre au soir Givi Targamadze, l’un des leaders et candidat du MNU, a été la cible d’un attentat à la bombe qui à détruit sa voiture et fait cinq blessés à Tbilissi.

Entre Occident et Russie

En 2004 le MNU change radicalement la politique interne et internationale de la Géorgie : lutte massive contre la corruption, réformes économiques, rapprochement vers l’Occident et, surtout, vers l’OTAN et sa politique affichée comme « anti-russe ». La guerre de 2008 en Ossétie du Sud voit l’effondrement de l’armée géorgienne et jette le discrédit sur Saakashvili, dont le gouvernement devient de plus en plus autoritaire afin de garder le contrôle dans le pays.

Rêve Géorgien remporte par la suite les élections du 2013, puis poursuit une partie des politiques du MNU, surtout en ce qui concerne le rapprochement vers l’Occident. Cependant, il fait preuve d’un certain pragmatiste envers la Russie. Cette politique pro-occidentale, mais pas farouchement anti-russe, donne ses fruits, attirants d’énormes investissements venant de Turquie, Azerbaïdjan, Iran, Allemagne, Chine et États-Unis, et permettant d’entamer d’importants projets d’infrastructures.

Quoi de plus normal pour une Géorgie située au carrefour liant l’Europe et l’Asie.

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