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Comment savons-nous que l’enjeu de la prétendue « Guerre Civile » n’était pas l’esclavage ?

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Le 23 août 2017 – Source Paul Craig Roberts

Quand je lus l’article du professeur Thomas Di Lorenzo  la question qui me vint à l’esprit fut : comment peut-on dire que le Sud s’est battu pour l’esclavage alors que le Nord ne combattait pas contre l’esclavage ? 

Deux jours avant l’investiture de Lincoln en tant que XVIème Président, le Congrès, ne rassemblant que les états du Nord, vota à une écrasante majorité l’amendement Corwin qui accordait la protection constitutionnelle à l’esclavage. Lincoln approuva l’amendement dans son discours d’investiture en déclarant :

Je ne vois aucune objection à ce qu’il soit rendu irrévocable.

 

A l’évidence, le Nord n’était pas prêt à partir en guerre1 pour mettre fin à l’esclavage puisque, sur le point d’entrer en guerre, le Congrès états-unien et le nouveau Président s’employaient à rendre inconstitutionnelle l’abolition de l’esclavage. Nous avons là la preuve absolue que le Nord voulait que le Sud restât dans l’Union plus qu’ils ne désirait abolir l’esclavage.

Si la véritable intention du Sud était de conserver l’esclavage, il n’en aurait pas refusé la protection constitutionnelle que le Congrès et le Président lui offraient sur un plateau d’argent. A l’évidence, l’esclavage n’était pas non plus l’enjeu pour le Sud.

Eu égard au véritable enjeu, le Nord et le Sud ne pouvaient pas se réconcilier en s’accordant sur l’esclavage. Le véritable enjeu était économique comme l’ont établi Di Lorenzo, Charles Beard et d’autres historiens. Le Nord proposait de conserver l’esclavage irrévocablement mais il ne proposait pas d’abandonner les droits de douane très élevés et la politique économique que le Sud considérait comme dirigée contre ses intérêts.

En faisant de l’esclavage la cause de la guerre, les «  historiens de Cour » du Nord ont utilisé la morale pour masquer l’agression pure et simple de Lincoln et les crimes de guerre de ses généraux. Le vainqueur peut se permettre de diaboliser l’ennemi en utilisant le langage de la morale. Et cela fonctionne toujours. Nous pouvons voir dans la destruction des statues la volonté de jeter les derniers symboles de la Confédération dans le « Trou de Mémoire ».

Aujourd’hui des crétins ignares, entièrement lobotomisés par la « politique de l’identité » exigent la suppression des monuments commémoratifs de Robert E. Lee, un prétendu raciste envers lequel ils expriment une haine violente. C’est un énorme paradoxe. Car c’est à Robert Lee, en premier lieu, qu’on a offert le commandement de l’armée de l’Union. Comment peut-il se faire qu’on ait offert à un « sudiste raciste » de commander l’armée de l’Union si l’Union entrait en guerre pour libérer les esclaves noirs ?

La Virginie ne fit sécession que le 17 avril 1861, deux jours après que Lincoln eut fait appel à l’armée pour envahir le Sud.

Il y a sûrement un biais quelconque quelque part, pour les historiens de Cour malhonnêtes, auquel on puisse raccrocher l’explication que la guerre s’est faite à propos de l’esclavage. La tâche n’est pas facile. Seule une petite minorité de Sudistes possédaient des esclaves. Les esclaves furent amenés dans le Nouveau Monde par des Européens comme force de travail longtemps avant l’existence des États-Unis et des États du Sud, afin d’exploiter de grandes étendues de terres. Pour le Sud, l’esclavage était une institution héritée qui le précédait. Les journaux et les lettres des soldats de la Confédération et de l’Union ne fournissent aucune preuve que ces soldats se battaient pour ou contre l’esclavage. L’historien de Princeton, lauréat du Prix Pulitzer et du Prix Lincoln, président de l’Association des Historiens Américains, et membre du comité de rédaction de l’Encyclopedia Britannica, James MacPherson, dans son livre basé sur la correspondance de milliers de soldats des deux camps, « Pourquoi ils se battaient, 1861-1865 », montre qu’ils se battaient pour deux interprétations différentes de la Constitution.

Pour ce qui est de la Proclamation de l’Emancipation, du côté de l’Union, les officiers craignaient que les soldats déserteraient si cette proclamation leur donnait l’impression qu’ils se faisaient tuer et mutiler pour la sauvegarde des Noirs. C’est pourquoi Lincoln insista sur le fait que la Proclamation était une mesure de guerre pour provoquer des révoltes d’esclaves qui amèneraient les troupes sudistes à s’éloigner des lignes de front.

Si nous regardons attentivement nous pouvons trouver un biais, en fait bidon (auquel raccrocher la thèse d’une guerre ayant pour enjeu l’esclavage), dans la déclaration de la Caroline du Sud sur les causes de sa sécession (20 décembre 1860), mais aussi longtemps que nous ne tenons pas compte du raisonnement contenu dans ce document. L’élection de Lincoln poussa la Caroline du Sud à faire sécession. Pendant sa campagne présidentielle, Lincoln avait fait usage d’une rhétorique visant à obtenir le vote abolitionniste (les abolitionnistes voulaient l’abolition de l’esclavage pour des raisons morales, bien qu’il soit parfois difficile d’apercevoir leur moralité à travers leur haine, mais ils ne contrôlèrent jamais le gouvernement). La Caroline du Sud vit dans la rhétorique électorale de Lincoln l’intention de violer la Constitution, laquelle était un accord volontaire et qui reconnaissait chaque État comme une entité libre et indépendante. Après avoir fourni une chronologie qui étayait la position de la Caroline du Sud, ce même document dit que pour lever tout doute concernant la souveraineté des Etats, « un amendement était ajouté selon lequel les pouvoirs qui ne sont pas délégués aux États-Unis par la Constitution ni interdits par elle aux États, sont réservés aux États ou au peuple. »

La Caroline du Sud voyait dans l’esclavage l’argument utilisé par le Nord pour violer la souveraineté des États et pour pousser à la centralisation du pouvoir à Washington. Ce document de sécession établit que le Nord, qui contrôlait le gouvernement étasunien, avait brisé l’accord sur lequel reposait l’Union, et, de ce fait, avait annulé l’Union en la vidant de son sens. Par exemple, la Caroline du Sud pointait l’article 4 de la Constitution qui dit : « aucun individu, tenu à un service ou bien à un travail dans un État, en accord avec les lois, et s’enfuyant dans un autre État, ne devra, en conséquence de quelque loi ou règlement de cet État, être déchargé de ce service ou de ce travail, et devra être reconduit dans son État à la demande de la partie à laquelle ce service ou ce travail était dû. » Les États du Nord avaient édicté des lois qui annulaient les lois fédérales étayant cet article de la Constitution. Ainsi, les États du Nord avaient délibérément rompu le pacte sur lequel l’Union était fondée.

L’implication évidente était que tous les aspects des droits des États protégés par le dixième amendement pouvaient maintenant être violés. Et au fur et à mesure que le temps passait, on voyait que la lecture de la situation par la Caroline du Sud se révélait juste.

Le document de sécession se présente donc comme une défense du pouvoir des États et non pas comme une défense de l’esclavage. Lisez-le et faites-vous votre opinion.

Un historien de Cour qui veut détourner l’attention de la destruction par les Nordistes de la Constitution américaine et des crimes de guerre qui accompagnèrent cette destruction, se jettera sur l’utilisation de la question de l’esclavage par la Caroline du Sud en tant qu’exemple de l’instrumentalisation par le Nord d’une question particulière pour subvertir la Constitution. Le raisonnement de l’historien de Cour sera le suivant : comme la Caroline du Sud fait état d’une conduite à tenir à propos de l’esclavage, c’est donc que l’esclavage a dû être la cause de la guerre.

Comme la Caroline du Sud fut la première à faire sécession, son document de sécession a probablement servi de modèle aux autres États. En conséquence, un boulevard s’ouvre aux historiens de Cour, c’est-à-dire ceux qui substituent l’histoire fictive à l’histoire réelle, pour faire de la guerre une guerre sur l’esclavage. Une fois que les gens sont endoctrinés, en particulier lorsque cette propagande sert le pouvoir, ils sont plus ou moins irrécupérables. Il est extrêmement difficile de les conduire vers la vérité. Considérez seulement les avanies et les souffrances infligées à l’historien David Irving pour avoir établi la vérité sur les crimes de guerre commis par les Alliés contre les Allemands. Ce qu’il dit est indubitablement vrai, mais cette vérité est inadmissible.

Il en est de même avec la guerre d’agression nordiste. Des mensonges se donnant pour de l’histoire ont été institutionnalisés pendant 150 ans. Un mensonge institutionnalisé est résistant à la vérité.

L’éducation s’est tellement dégradée aux États-Unis que beaucoup ne peuvent plus faire la différence entre une explication et une excuse ou une justification. Aux États-Unis, dénoncer l’objet d’une haine orchestrée est une voie plus sûre à emprunter pour un écrivain qu’une explication. La vérité est la perdante.

La rareté de la vérité partout en Occident fait que celui-ci est condamné. La population tout entière des États-Unis, par exemple, ignore sa propre histoire.
Comme le dit George Orwell, la meilleure manière de détruire un peuple est de détruire son histoire.

Mise à jour : apparemment même les Asiatiques peuvent être des suprématistes blancs s’ils s’appellent Robert Lee. L’ESPN (Entertainement Sport Programming Network) a retiré de l’annonce d’un match de football de l’Université de Virginie William & Mary, à Charlottesville, un Américain asiatique nommé Robert Lee (Lee est un nom courant chez les Asiatiques, par exemple Bruce Lee) à cause de son nom.

Paul Craig Roberts

Traduit par J.A., relu par Hervé pour le Saker Francophone

  1. Les Américains appellent « Civil War » le conflit que nous Français appelons, à plus juste titre, « Guerre de Sécession »↩

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