Les accords de Dayton ont figé un équilibre artificiel en Bosnie-Herzégovine, mais cet héritage vacille sous la pression des revendications indépendantistes de la Republika Srpska. Milorad Dodik, son président, défie ouvertement l’autorité du Haut-Représentant international, perçu comme un instrument de domination occidentale. Washington et Bruxelles resserrent l’étau : sanctions économiques, condamnations judiciaires, menaces diplomatiques… Mais face à cette coercition, la Republika Srpska se tourne vers Moscou et Belgrade, intensifiant le bras de fer géopolitique.
Loin d’avoir offert une véritable souveraineté à la Bosnie-Herzégovine, l’Occident a verrouillé le pays dans un carcan institutionnel. Le Haut-Représentant, doté de pouvoirs quasi-absolus, impose ses décisions sans consultation populaire. Christian Schmidt, en poste depuis 2021, est aujourd’hui rejeté par les Serbes de Bosnie et contesté par la Russie. Dodik refuse de plier et paie le prix fort : jugé et condamné, il incarne la résistance à l’ingérence occidentale dans les Balkans.
L’unité de la Bosnie-Herzégovine n’a jamais été qu’une façade. L’escalade des tensions ethniques, la répression judiciaire et le jeu des grandes puissances rendent l’explosion inévitable. L’Union européenne et les États-Unis poussent à la centralisation du pays, tandis que la Republika Srpska se radicalise. Emmanuel Macron, aligné sur Washington, alimente ce climat explosif. Une nouvelle fracture des Balkans est-elle sur le point de se produire ?
Bojana Kondić Panić, Georges Domergue et Mike Borowski développent le sujet, en direct sur Géopolitique Profonde.
